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II

LA TUNISIE

Nulle terre n'a été plus disputée que celle de la Tunisie actuelle c'est la rançon de sa situation privilégiée au centre de la Méditerranée, qui a vu naître les premières civilisations; c'est la rançon aussi de ses côtes accueillantes, de ses frontières partout accessibles, enfin de sa richesse et de sa fertilité.

Nous ne savons presque rien des Libyens qui la peuplaient, que par les marchands phéniciens qui vinrent établir leurs comptoirs près de leurs villes, ou créer des établissements nouveaux où les indigènes se groupèrent. D'où la naissance de Tunès (Tunis), Hippozarite (Bizerte), Utique, Hadrumète (Sousse).

C'est au huitième siècle avant notre ère que Didon, fuyant Tyr où son frère venait d'assassiner son époux, vint avec une importante émigration fonder Carthage (Kart-ago), la forteresse de la mer. Cette colonie absorba toutes les autres et supplanta la métropole; son pouvoir, essentiellement maritime et mercantile, s'établit sur les côtes et les îles de la Méditerranée occidentale. En Sicile, elle lutta contre les Grecs, contre Pyrrhus, puis

contre Rome, qui finit par l'abattre, après trois longues guerres.

La domination romaine a laissé dans cette région des restes admirables: monuments, villas, aqueducs, routes, camps, puits, plantations encore visibles. Par la superficie cultivée, les ruines et le témoignage des auteurs anciens, on calcule que la population du pays était le quadruple de ce qu'elle est aujourd'hui. Néanmoins il ne faut pas oublier qu'elle n'a jamais été complètement soumise; la conquête romaine fut une œuvre de longue haleine; les indigènes se mêlèrent aux guerres civiles qui précédèrent l'établissement de l'Empire et les insurrections furent ensuite très fréquentes et souvent violentes. La turbulence des Berbères ne désarma jamais et leur conversion au christianisme amena bientôt des hérésies qui servaient de prétexte à de nouvelles insurrections, accompagnées de massacres et de pillages. Heureusement ces soulèvements gardèrent toujours un caractère local et l'anarchie de la race l'empêcha de trouver des chefs capables d'incarner son besoin d'indépendance. Mais la paix romaine, qui régnait dans toute l'Europe méridionale et occidentale, ne fit en Afrique que de trop rares apparitions.

Au cinquième siècle de l'ère chrétienne, l'invasion des Vandales trouva des complices dans la population indigène, qui d'ailleurs se révolta promptement contre ses nouveaux maîtres.

Sous Justinien, après un siècle de barbarie, Bélisaire vint rétablir la domination byzantine,

qui, malgré des troubles croissants, redonna à l'Afrique quelques lustres de prospérité, répartis sur un nouveau siècle de durée. Le patrice Grégoire, qui s'était proclamé indépendant de Byzance, traita avec la première invasion arabe, qui consentit à épargner la Proconsulaire, moyennant un fort tribut; les invasions arabes se multiplièrent jusqu'à celle d'Okbah, qui fonda la ville sainte de Kairouan en 670. La lutte fut très vive entre les Arabes envahisseurs et les Berbères autochtones; la dynastie arabe des Aglabites, puis celle des Fatémides, rétablit un ordre relatif, sous l'autorité nominale des Khalifes de Bagdad.

Puis vint la dynastie berbère des Zirides, dont les premiers souverains gouvernèrent au nom des Fatémides, retournés en Égypte. Elle s'émancipa et en fut punie par l'invasion hilalienne qui mit le comble à l'anarchie. Les Berbères vinrent du Maroc, imposant un gouverneur qui fonda la dynastie des Hafsides.

Les Normands, les Français de saint Louis, les Espagnols et les Turcs se disputèrent les côtes tunisiennes. Enfin les Turcs l'emportèrent et la Régence fut longtemps gouvernée par un pacha qu'élisaient les janissaires pour trois ans ; le pacha fut remplacé par un dey nommé à vie, avec un bey pour commander son armée et un capitaine-raïs sa marine, rivale de la marine algérienne dans la piraterie en Méditerranée. Le bey supplanta le dey et le capitaine-raïs et il devint bientôt un souverain héréditaire. Hussein ben Ali, renégat corse,

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