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minée par une sorte de chapiteau dans lequel est creusé le bassin, est conservé au fond de l'église.

La façade fortifiée de l'église de Seix ne date que du xvi° siècle, ainsi que l'indique l'inscription: LA MVCLI FOC FONDAT LA PNT PENA (1).

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La ville de Seix, comme quelques autres des frontières pyrénéennes qu'elles contribuaient à garder, ne payait pas d'impôts. En 1624, les habitants demandèrent au roi de se maintenir en état de défense et de demeurer armés pour s'opposer à la descente des Espagnols.

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ÉGLISE DE PAMIERS.

Il ne reste des églises gothiques de Pamiers que trois clochers. Celui de la cathédrale actuelle (fig. 8) fut élevé vers la fin du

XIVe siècle,

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au

époque où on fortifia un grand nombre d'églises, devant de l'église romane de NotreDame de Marcadal, dont il abrita la porte, conservée encore sous un porche (fig. 9). Au-dessus du porche voûté sur deux arcades puissantes en encorbellement, ouvertes au Nord et au Sud, car c'est du vent d'Ouest surtout qu'il importe de s'abriter dans ces régions, s'élèvent un étage carré, comme le porche, et trois étages octogones, avec un trop faible retrait, éclairés sur chaque face par une fenêtre géminée amortie en mitre. Ce clocher, imité de celui des Jacobins de Toulouse, comme tant d'autres dans la province, présente les pittoresques combinaisons de la brique produisant à peu de frais une élégante décoration. La galerie, ajoutée, il y a une trentaine d'années, toujours en imitation des Jacobins de Toulouse, allège le clocher et le fait pyramider (2).

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Fig. 8.

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Plan de la cathédrale de Pamiers.

(1) Clocher.

(2) Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, t. XI, p. 352.

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Fig. 9. Coupe du clocher de la cathédrale de Pamiers.

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Fig. 11.

Coupe de la façade de Notre-Dame-du-Camp.

Vers la même époque, on éleva au-dessus de la porte romane de Notre-Dame-du-Camp une haute et sévère muraille crénelée maintenue par deux tourelles, qui abrita une nouvelle église, car l'accroissement considérable de la population avait rendu l'église romane trop petite.

Ce mur de briques, assombri par le temps, sans ornements et sans ouvertures, frappe par son caractère original et rappelle, mieux encore que le clocher de la cathédrale, la vie batailleuse du vieux Pamiers. Il fait songer aux fières constructions castillanes (fig. 10).

Les arcatures qui le couronnent entre les tourelles sont pleines et ne forment point machicoulis. Elles donnent seulement une largeur plus considérable à la courtine crénelée. Mais les corbeaux en pierre de taille qui les supportent présentent une saillie, destinée à servir de point d'appui aux jambages des hourds en bois que l'on dressait rapidement en temps de guerre. Un escalier monte du fond jusqu'au sommet de la tourelle du Nord; en outre, chaque tourelle est munie d'un escalier indépendant qui redescend jusqu'au chemin de ronde entourant autrefois l'église. La porte de ce chemin de ronde s'aperçoit encore au revers (fig. 11).

L'étage supérieur des deux tourelles était un poste d'observation pour les guetteurs. Les délibérations du conseil de ville mentionnent sans cesse leur salaire pendant le xv° siècle.

On voit encore au revers les arrachements de la voûte gothique, et même la naissance des arcs en briques de l'église qui fut construite en même temps, dont l'évêque Sponde dit, dans ses Annales, qu'elle était une des plus belles de toute l'Occitanie. Elle fut détruite par les huguenots dans l'été de 1577 et il n'en reste que quelques chapiteaux perdus sous les combles. Elle fut relevée très pauvrement dans

le milieu du xvIIe siècle, à partir de 1645 (1), par l'évêque et le chapitre collégial, mais ne fut voûtée qu'en 1773.

La cathédrale détruite de même, sauf le clocher qui pouvait être utilisé pour la défense, fut reconstruite par les évêques de Caulet et de Camps et bénite seulement le 9 janvier 1689 (2).

Enfin le clocher de l'église détruite aussi des Cordeliers, conservé de même pour la défense de la ville, présente son octogone élancé, percé sur chaque face et aux deux étages d'une fenêtre terminée en mitre. Il reproduit absolument celui des Cordeliers de Toulouse. Il n'avait été élevé qu'en 1512. Les consuls de la ville donnèrent cinq écus, le 12 mai de cette année, et quatre écus l'année suivante pour sa construction. L'église elle-même venait à peine d'être achevée, car, durant tout le cours du XIVe siècle, les Cordeliers avaient demandé souvent des secours au conseil de ville pour venir à bout de cette entreprise. Ils étaient cependant arrivés à Pamiers de même que les Frères-Prêcheurs, en 1270, mais ils avaient dû se contenter d'abord d'un modeste oratoire.

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ÉGLISE DES PUJOLS.

Plusieurs églises furent protégées par des appareils de défense; le plus fréquent était constitué par le mur de façade surelevé et muni de machicoulis et de créneaux. Mais il arriva souvent que ces dispositions militaires ne furent qu'un simulacre utilisé pour la décoration. Le profil d'un crénelage, les arcatures d'un machicoulis couronnaient en effet d'une façon élégante et pittoresque le grand mur des façades et avaient l'avantage d'être moins chers que le moindre travail de sculpture.

L'église des Pujols, construite vers la fin du xiv siècle, montre ainsi, à la partie supérieure du mur-pignon, une arcature (fig. 12) simulant des machicoulis qui supporte une courtine crénelée dont les merlons ont disparu. Un chemin de ronde entourant l'église se reliait à cette galerie. Un mur percé de quatre arcades destinées à recevoir les cloches et terminé par un crénelage les surmonte. Mais ces dentelures ne constituent pas de véritables créneaux puisque

(1) R. Roger, Bulletin de la Soc. ariégeoise, t. VI, p. 390.

(2) Annales de Pamiers, I, p. 172; II, p. 263.

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