parti de confier le commandement à ce chef, l'admirent dans la ville et le reconnurent pour souverain. El-Ouerd les protégea, eux et leur territoire, contre les Arabes et, comme les Mocaddem, branche des Athbedj, et les Dehman, fraction de la tribu riahide des Beni-Ali, s'étaient emparés des plaines qui avoisinaient la ville, il fit la paix avec eux moyennant tribut et mit ainsi un terme à leurs brigandages. Ayant raffermi sa puissance dans Benzert, il prit le titre d'émir et s'occupa, jusqu'à sa mort, à élever des bâtiments d'utilité publique et à faire croître la prospérité de la ville. La bravoure de son fils et successeur, Terad, entretint les Arabes dans une crainte salutaire. Il eut pour successeur son fils Mohammed, lequel fut tué par son frère Mocreb, un mois après son avènement au pouvoir. Mocreb prit alors le haut commande ment dans Benzert et se donna le titre d'émir. Toujours attentif à se faire des partisans et à garantir son territoire contre les Arabes, il parvint à une grande puissance et récompensa généreusement les poètes qui visitaient sa cour. A sa mort, son fils Abd-el-Aziz se chargea du poids des affaires. Ce prince régna dix ans et suivit les traces de son père et de son aïeul. Mouça, frère et successeur d'Abd-el-Aziz, agit de même et régna quatre ans. Eiça, un troisième frère, le remplaça et imita le bon exemple de ses devanciers. Quand Abd-Allah , fils d'Abd-el-Mouicen, passa auprès de Benzert après avoir levé le siège de Tunis, il y trouva une généreuse hospitalité : le chef de la ville ayant déployé lous ses efforts afin de pouvoir lui faire une bonne réception. A cette occasion, Eïça lui offrit sa soumission et obtint qu'un officier almohade fût laissé dans la ville à titre de commissaire. La personne choisie pour remplir cet office fut Abou-'l-Hacenel-Herghi. Abd-el-Moumen s'étant rendu en Ifrîkia l'an 554. (1159), témoigna à Eïça sa haute satisfaction, et l'inscrivit, avec છે le don d'un apanage, au nombre des fonctionnaires de l'empire. Dans la forteresse de Zerà il y avait un gouverneur nommé Berougcen -ben-bou-Ali-es-Sanhadji, ancien officier d'El-Aziz famille subirent, les uns , la mort, et les autres, l'esclavage. Lors du bouleversement général qu'avait causé l'irruption des Arabes en Ifríkïa, un nommé Modafe-Ibn-Allal-el-Caïci, un des cheikhs de Tebourba, se rendit maître de cette ville avec l'aide de ses fils, ses parents et ses dépendants. S'y étant retranché, il y maintint son autorité jusqu'à ce qu'Ibn-Bizoun-el- Lakhmi l'attaqua dans le voisinage d'El-Bahrein (les deux lacs), localité située sur le Medjerda", en face d'Er-Riahîn. La guerre entre ces deux chefs dura fort longtemps. Un autre aventurier, Cahroun-Ibn-Ghannouch, s'établit à Menzil-Dahmoun, et y båtit un château où il installa un corps de troupes composé de gens de diverses tribus. Nommé auparavant gouverneur de Tunis par la populace, il s'en était fait chasser à cause de sa mauvaise conduite. Ce fut alors qu'il convertit les arcades [de l'aqueduc], à Dahmoun, en une forteresse où il fixa son séjour. Comme il ne cessait d'insulter les environs de Tunis, les habitants parvinrent à s'en débarrasser avec l'aide de Mohrez-Ibn-Ziad. Ibn-Allal, seigneur de Tebourba, ayant appris sa mésaventure, le logea dans un château de ce canton et en épousa la fille. Cet édifice s'appelle encore Calå-Ghannouch. Les deux chefs s'entraidèrent pour commettre des brigandages ; après eux, leurs fils tinrent une conduite semblable ; mais, en l'an 554 (1159), Abd-el-Moumen arriva en Ifríkïa et mit fin aux désordres qui affligeaient ce pays. Hammad-Ibn-Khalifa-el-Lakhmi s'établit à Menzil-Ractoun dans le canton de Zaghouan, et s'y conduisit à l'instar d'Ibn-Allal, d'Ibn-Ghannouch et d'Ibn-Bizoun. Son fils suivit le même exemple, jusqu'à ce qu'Abd-el-Moumen en fit cesser les brigandages. Eřad : -Ibn-Nasr-Allah-el-Kelaï réunit une foule de gens sans aveu et de vagabonds appartenant à diverses tribus, et parvint, avec leur appui, à protéger Sicca Venerea contre les Arabes. Sur l'invitation d'Ibn-Fetata, cheikh de Laribus, qui l'avait prié de Voy. le mot El-Bahrein dans l'index géograpbique qui accompagne le premier volume. 9 Variante : Abbad. voyageurs eut pour cause les grandes ressources que la nouvelle capitale offrait à ceux qui cultivaient les sciences, le commerce et les arts. Pendant le règne de Badîs, Hammad gouverna le Zab et le Maghreb central, tout en faisant la guerre aux Zenata. Il se tenait tantôt à Achîr, et tantôt à la Cala, afin d'être toujours à la portée du territoire occupé par les princes zenatiens et des régions, aux environs de Tlemcen et de Tèhert, que fréquentaient les tribus pomades du même peuple. Vers l'an 390, Zaoui, Makcen et les autres fils de Ziri se révoltèrent contre Badis et firent la guerre à Hammad. Dans cette entreprise Makcen et ses deux fils perdirent la vie, pendant que , Zaoui et les autres frères se réfugièrent dans le Mont-Chennouan, d'où ils passèrent en Espagne avec la permission d'Hammad. Les courtisans de Badis, ses oncles et autres parents conçurent alors une vive jalousie contre Hammad à cause de la haute position qu'il avait atteinte, et ils réussirent, par leurs calomnies, à semer la mésintelligence entre les deux princes. Quand El-Hakem [le khalife fatemide] eut désigné El-Moëzz, fils de Badis, pour succéder au commandement des Sanhadja , Badis invita Hammad à remettre au jeune prince les gouvernement de Tidjist et de Constantine. Hammad y répondit par un refus, et ayant méconnu l'autorité de Badis et des Fatemides, il proclama la souveraineté des khalifes abbacides, massacra les Rafedites, rétablit dans ses états la doctrine orthodoxe des Sonnites et invoqua ouvertement la bénédiction divine sur les deux cheikhs (les khalifes Abou-Bekr et Omar]. Ceci eut lieu en l'an 405 (1014-5). Il emporta ensuite d'assaut la ville de Bédja et poussa les Tunisiens à exterminer les orientaux et les Rafedites. Badîs lui déclara alors la guerre et marcha à sa rencontre avec les troupes qu'il avait rassemblées à Cairouan. Cette démonstration suffit pour disperser les Beni-Abi-Oualil, famille zenatienne qui possédait la ville de Maggara, ainsi que les Beni-Hacen, puissante tribu sanhadjienne. Abandonné aussi par les Beni 1 Le mot orientaux désigne ici les partisans des Fatemides. |