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élancées que celles du Fao-youen. Vingt et une sont entre nos mains; malheureusement de celles-ci cinq seulement sont intactes,

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les autres ont été brisées par l'inventeur, au moment de la fouille. Au centre de la chambre funéraire étaient deux poignards en bronze, l'un à lame plate et mince, l'autre à lame épaisse, renflée au centre. L'une et l'autre de ces lames étaient ornées de filets sur les bords; réduites à l'état d'oxyde blanc, nous n'en avons que quelques fragments.

Du sommet de ces deux tumulus du Fao-youen et de Cosmaner, on voit celui de Kerhué-Bras, distant d'environ 1,500 mètres, qui nous a donné un si remarquable mobilier.

A 250 mètres au Nord-Est du village de Cosmaner est un camp rectangulaire de 74 mètres de côté sur 56, entouré d'un double parapet de 1 m. 50 de haut sur 9 mètres d'épaisseur, séparé par une douve de 10 à 12 mètres de large. L'intérieur de ce camp est sous culture et porte le nom de Parc-ar-hastel. Le long de son parapet Nord est une bande de terrain inculte où paraissent avoir existé des habitations. Dans une exploration superficielle, qui y a été faite par le propriétaire, on a recueilli une fusaïole et quelques fragments de poterie ancienne.

A 50 mètres à l'Est de ce camp, dans le champ dit Parc-Douardec-bar, on trouve, sous la surface du sol, un dallage qui n'est autre que le reste de la voie romaine allant de Quimper à Tronoën et Kerity en passant par Kerheuret en Pluguffun et par Ker-hastel en Plonéour, où l'on voyait, naguère encore, un tronçon de voie pavée long de 200 mètres sur 8 mètres de large. Dans Parc-Douardec-bar il a été recueilli, sur le bord de la voie romaine, une urne en terre cuite pleine de restes incinérés.

P. DU CHÂTELLier,
Correspondant du Comité.

PIERRE GRAVÉE DE KERMARIA

EN PONT-L'ABBÉ (FINISTÈRE),

PAR M. P. DU CHATELLIER.

Le 30 avril 1895, en défrichant un terrain, jusque-là resté inculte, on découvrit à l'Ouest des édifices de Kermaria, sur le sommet du coteau dominant au Nord-Ouest l'estuaire qui forme aujourd'hui le port de Pont-l'Abbé, une borne en forme de pyramide, à base et à sommet arrondis, dont les quatre faces portent des sculptures. L'inventeur m'ayant fait prévenir de sa découverte, je me rendis immédiatement sur les lieux, et, en ayant fait l'acquisition, je la fis transporter chez moi, où elle fait aujourd'hui partie de mes collections.

L'ensemble de ce petit monument a o m. 83 de hauteur totale et o m. 70 de largeur à la base, la partie sculptée ayant o m. 50 de haut.

Les sculptures forment, sur chaque face, un tableau limité, en haut et en bas, par une bande sculptée qui entoure le monument sans solution de continuité.

Des sculptures qui se trouvent sur ce monument, je lis facilement celles des deux faces I et II, ainsi que celles qui l'entourent. au sommet et à la base (Pl. XV). Mais restant indécis sur l'interprétation des signes sculptés sur les deux autres faces, je la livre à la sagacité de plus habiles que moi (Pl. XVI).

A la session du congrès de la Société française d'archéologie tenue à Morlaix en 1896, je produisis les photographies ci-jointes, et je lus une courte note expliquant les sculptures gravées sur les faces I et II, et celles qui limitent les tableaux sculptés en dessus et en dessous (1). Je fis appel à la perspicacité de mes collègues au sujet des signes représentés sur les faces III et IV. Mon appel resta malheureusement sans écho.

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Disons d'abord quelques mots du milieu dans lequel a été recueilli ce petit monument.

Exhumé à 100 mètres à l'Ouest de la ferme de Kermaria, dans un terrain inculte, il était placé à peu près au centre d'une chaussée de 2 à 3 mètres de large empierrée de pierres non taillées, orientée Est-Ouest. Il était renversé la face I contre terre, si bien que, lorsqu'on le releva, cette face regardait l'Orient.

A 100 mètres environ à l'Ouest, on voyait un petit tumulus de 10 mètres de diamètre sur 1 mètre de hauteur. L'ayant ouvert, en 1896, nous rencontrâmes au centre un coffre formé de quatre dalles posées de champ; recouvert d'une cinquième dalle affleurant à la surface du sol environnant. Ce coffre, mesurant intérieurement 1 m. 40 de long sur o m. 78 de large et o m. 40 de profondeur, était sans dallage au fond. Il ne renfermait que des restes incinérés et quelques éclats de silex sans caractère. Ce tumulus, tout récemment aplani, n'a rien donné de plus.

A 400 mètres à l'Est de Kermaria, on voit sur les terres de Kerséoc, au Sud de la route de Combrit à Pont-l'Abbé, plusieurs tumulus malheureusement explorés à une époque inconnue. Toutefois, quelques fragments de poteries et la structure de ces monuments me font penser qu'ils remontent à l'époque du bronze. A 100 mètres de ces tumulus, on remarque des traces de retranchements et d'habitations qui semblent indiquer qu'il y a eu là un centre de population assez important.

Un peu plus loin, toujours au Sud de la route de Combrit, dans le bois de Kerlouarn, on constate également des traces de retranchements et d'habitations, ainsi qu'au Sud-Ouest de Kergus.

Comme on le voit, tout le coteau, sur le sommet duquel a été recueilli le monument de Kermaria, a été occupé à une époque des plus reculées par des populations très denses.

Cela établi, décrivons les sculptures gravées sur la pierre de Kermaria, répétant ce que j'ai dit en 1896, au Congrès de Morlaix, au sujet des gravures relevées sur les faces I et II.

Face I.

Des cartouches qui décorent les quatre faces, celui de la face I nous montre un ornement bien connu, la croix gammée (1). C'était, chez les peuples primitifs, un signe favorable, que l'on trouve un peu partout dans le monde connu des anciens. Toute

(1) Souvent appelée swastika (nom de ce signe en sanscrit).

Pl. XV, p. 400.

BULLETIN ARCHÉOLOGIQUE, 1898.

PIERRE GRAVÉE TROUVÉE A KERMARIA, COMMUNE DE PONT-L'ABBÉ (FINISTÈRE).

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