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PÉRIODE VANDALE

Chronologie des rois Vandales qui ont régné sur l'Afrique du

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Généalogie des Rois Vandales qui ont régné sur
l'Afrique du Nord (1)

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(1) Les chiffres romains indiquent l'ordre dans lequel les princes ont exercé le pouvoir.

HISTOIRE DE LA PÉRIODE VANDALE.

Nous avons vu que, à la suite de la destruction complète de la puissance carthaginoise, la domination romaine s'était implantée dans l'Afrique du Nord, où elle demeura, sinon incontestée, du moins inébranlable, depuis l'an 146

av. J.-C. jusqu'à l'an 429 ap. J.-C. Nous avons vu également, par les traces que les Romains ont laissées de leur passage, que leur domination ne fut pas sans grandeur et atteignit, par moment, un degré indéniable de magnifique prospérité.

Cependant, comme aucune fusion réelle ne s'était faite entre les envahisseurs et les anciens habitants; comme, après plus de quatre siècles d'occupation, aussi bien qu'aux premiers jours de leur arrivée, les Romains avaient conservé leur attitude d'étrangers conquérants et avaient maintenu une barrière presque infranchissable, entre eux et les indigènes subjugés; il était à prévoir que, dès que la puissance militaire romaine viendrait à péricliter, ou à subir un échec un peu sérieux, il se produirait, fatalement, un bouleversement complet d'un état de choses imposé et maintenu, uniquement par la force.

Un incident, bien futile, la disgrâce d'un fonctionnaire, calomnié auprès de l'impératrice Placidie, qui gouvernait alors l'empire d'Occident, au nom de son fils Valentinien III. (419-455) âgé seulement de 9 ans, provoqua la chute de la puissance romaine dans l'Afrique du Nord. Une invasion terrible se répandit tout à coup, depuis le détroit de Gibraltar jusqu'au golfe de Gabès, et l'on put craindre de voir retomber dans la barbarie toute cette région que l'influence romaine avait amenée, petit à petit, à un haut degré de civilisation.

Mais,avant d'aller plus loin, il est nécessaire de jeter un coup d'œil, en arrière, pour se rendre compte de ce qui s'était passé, à Rome, depuis le moment où Auguste avait transformé la République romaine en Empire romain.

Tout d'abord, sous Auguste, et sous les princes de sa famille, (29 av. J.-C. à 68 ap. J.-C.) l'empire romain jouit d'une prospérité inouïe. Mais à la mort de Néron, une révolution éclata et le pouvoir passa, momentanément, entre les mains des usurpateurs militaires. Ces derniers disparurent, pour laisser la place à la dynastie des Flaviens (69-96), elle-même, remplacée par celle des Antonins, laquelle règna près d'un siècle de 96 à 192 ap. J.-C, et disparut, après avoir fourni toute une série de grands empereurs Trajan (98-117) Hadrien (117-138) Antonin (138161) Marc Aurèle (161-180) et Commode (180-192). C'est

sous les Antonins que l'Algérie atteignit l'apogée d'une prospérité qui se maintint, toujours brillant du même éclat, jusque sous le règne de Septime Sévère (193-211).

Depuis le commencement du troisième siècle, jusqu'à la fin du quatrième, vingt-six empereurs, la plupart presqu'inconnus de nos jours, ont occupé successivement le trône. Parmi eux, il convient cependant d'en citer deux : Dioclétien, qui régna de 284 à 305, et est surtout célèbre par la terrible persécution qu'il ordonna contre les Chrétiens, et, Constantin le Grand, qui régna de 306 à 337, et se signala par sa conversion au christianisme et la promulgation de l'édit de Milan, par lequel la tolérance était accordée aux Chrétiens (313). Ce fut le même Constantin qui, en 325, réunit à Nicée, le premier concile œcuménique, c'est-à-dire universel, où 318 évêques venus de tous les pays de la chrétienté, condamnèrent l'hérésie d'Arius, et rédigèrent le Symbole des Apôtres, tel qu'il existe encore aujourd'hui.

Cependant, dès la fin de la dynastie des Antonins, l'empire romain commença à perdre de son prestige. Des empereurs, créatures, puis victimes de révolutions militaires, ou d'intrigues de palais, ne font que passer sur le trône ; parfois même, le pouvoir reste pendant quelque temps aux mains de l'émeute, et l'on voit ce spectacle surprenant : l'anarchie maîtresse de l'empire du monde. Ce qu'il y a de plus grave, c'est que cet affaiblissement du pouvoir central se produit juste au moment où les plus grands dangers menacent l'existence même de l'empire; ses frontières immenses ne sont plus suffisamment défendues et verront bientôt passer, comme un ouragan furieux, les hordes innombrables des Barbares se précipitant à la conquête et à la curée du monde civilisé.

L'empereur Théodose, qui régna de 378 à 395, envisageant tous les dangers menaçant cet immense empire qui s'étendait de la mer des Indes à l'Océan Atlantique et des plaines glacées de la Germanie aux sables brûlants de la Lybie, se rendit compte de l'impossibilité, pour un seul homme, d'assurer l'administration et la défense d'aussi vastes territoires, et, par testament, il divisa l'empire en deux parts, une pour chacun de ses fils. Telle fut l'origine des deux empires qui prirent l'un, le nom d'Empire

d'Orient et, l'autre le nom d'Empire d'Occident. Le premier échut à Arcadius, et eut Byzance (Constantinople) pour capitale; le second échut à Honorius, et conserva Rome pour capitale.

Les destinées de ces empires furent très différentes, au moins au point de vue de la durée.

L'empire d'Occident disparut, en l'an 475, après avoir végété pendant 80 ans, sous l'administration de onze empereurs, dont le dernier, Romulus Augustule, capitula devant les Hérules.

Ce peuple, originaire de Germanie, avait, à cette époque, envahi toute l'Italie et, sous la conduite de son roi Odoacre, s'était emparé de Rome. En échange de son abdication, Odoacre laissa la vie à Augustule et lui assigna, pour résidence, la villa de Lucullus au cap Misène, près de Naples, avec une pension annuelle de 6.000 livres d'or (environ 150.000 fr.).

C'est ainsi que disparut l'empire d'Occident, dont la capitale, Rome, avait brillé si longtemps d'un incomparable éclat et, pendant près de dix siècles, avait imposé ses lois au monde qu'elle avait conquis et civilisé.

L'empire d'Orient dura beaucoup plus longtemps; car il ne disparut qu'en 1453, sous l'effort des Turcs, après avoir été gouverné par 85 empereurs, dont quelques-uns ont laissé un nom honorable dans l'histoire. Parmi eux, nous citerons Justinien (527-565), qui résolut de rétablir l'empire romain dans son intégrité et pour réaliser ce plan grandiose, commença par envoyer dans l'Afrique du Nord, une armée commandée par son plus illustre général : Bélisaire (533). Celui-ci et son successeur, Solomon, parvinrent à mettre un terme à l'occupation vandale. Ils replacèrent la Numidie, sous l'autorité de l'empereur d'Orient, qui la conserva, pendant 134 ans, jusqu'en 667. A ce moment, l'invasion arabe courbera l'Algérie sous le joug des puissances islamiques, qui, pendant près de 1.200 ans, en resteront les maîtresses incontestées.

Cet exposé rapide, des destinées de l'empire romain et des empires d'Orient et d'Occident, était nécessaire pour l'intelligence des évènements que nous allons raconter et qui eurent l'Afrique du Nord, pour théâtre. Il nous dispensera, à l'avenir, de nouvelles digressions.

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