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tius Catus, donnée par le Corpus et acceptée par M. Fiegel (Hist. leg., 111, Aug., p. 33), est évidemment fautive. Nous vetons de voir qu'il s'appelait Quintus et non Publius.

On remarquera que la borne d'Henchir-Smala, qui se trouve en pleine Proconsulaire, ne donne que le nom du légat sans faire allusion au proconsul. C'est un fait qui se présentera souvent pour les routes militaires.

A. LARCIUS LEPIDUS (?)

Sous Vespasien ou Titus (?)

On a trouvé récemment à Bougrara le fragment suivant (Bull. arch. du Comité des trav. histor., 1886, p. 50):

a lARCIO
LEPIDO

leg auG PROpraetore

PATRONO

giGTHENSES
pVBLICE

Il s'agit vraisemblablement d'A. Larcius Lepidus, l'un des officiers qui figurent au Conseil de Guerre de Titus pendant le siège de Jérusalem en 70. Un cursus honorum qui se trouve dans Wilmanns, no 1,146, a inspiré à L. Renier une remarquable dissertation (Cf., Mém, de l'Acad. des inscr. et belles lettres, tome xxvi, 1867, p. 269-321). Notre savant maître attribue ce cursus à A. Larcius Lepidus.

Je ne donne la restitution de la 3 ligne qu'avec beaucoup d'hésitation; on pourrait lire tout aussi bien : (leg) pro(consulis). On remarque, de plus, que Gigthi est en Proconsulaire.

Il paraît y avoir eu pus tard un autre personnage portant les mêmes noms. (Cf. De Vit, Onomasticon, iv, p. 42).

C. ou L. OCTAVIUS TIDIUS TOSSIANUS

JAVOLENUS PRISCUS

Domitien

( premières

années)

La notice de Tissot sur ce personnage (p. 86 et s.) ne doit être consultée qu'avec la plus grande réserve, tant à cause des incorrections du texte, qu'en raison des erreurs beaucoup plus graves qu'elle contient. « Javolenus Priscus, dit-il, était né en 79. Il n'a donc pu être prèteur avant 109, consul avant 111, son proconsulat ne peut remonter, dès lors, au-delà de l'année 121. La date de ces dernières fonctions peut être fixée approxivement vers l'année 128. >>

et

J'ignore sur la foi de quels documents Tissot place la naissance de Javolenus Priscus en 79 et sa mort en 138. Je retrouve la même affirmation dans l'Encyclopédie de Pauly. On va voir, par les observations qui suivent, qu'elle est presque insoutenable. Elle paraît née du besoin d'expliquer un passage de Capitolin, dont je parlerai plus loin.

Voici d'abord son cursus honorum, qui nous a été conservé par une inscription de Nadini (C. I. L., III, 2,864, et addit., p. 1,062): C. Octavio Tidio Tossiano Javoleno Prisco, legato) legionis) III Aug, juridic(o) provinciae) Britanniae, leg (ato) consulari provinciae) Germ(aniae) superioris, legato consulari provinciae) Syriae, proconsuli provinc(iae) Africae, pontifici.

Doit-on identifier ce personnage avec le jurisconsulte Javolenus Priscus, chef de l'École Sabinienne, qui exerça le jus respondendi publice après Caelius Sabinus (Pomponius au Digeste, de Origine juris, 1, 2)? Cela ne me paraît guère douteux, en présence du texte de Salvius Julianus, qui mentionne les magistratures de son maître en Afrique et en Syrie: An apud se manumittere possit is qui consilium praebeat saepe quaesitum est? Ego quum meminisisse Javolenum praeceptorem meum et in Africa et in Syria servos suos manumisisse, cum consilium praebeat exemplum ejus secutus (sum)....

Javolenus

(I. 5, Dig. de manumissis vindicta, XL, 2). On voit que le Jurisconsulte exerça en Afrique et en Syrie la magistrature suprême, c'est-à-dire celle conférant la juridiction gracieuse. L'inscription de Nadini concorde donc parfaitement avec ce témoignage.

Reprenons maintenant les dates principales de la vie de Javolenus Priscus et cherchons à déterminer, au moins approximativement, son passage en Numidie.

M. Mommsen, qui a étudié de nouveau cette question dans le tome v de l'Ephemeris epigraph., p. 655, à propos d'une inscription que je vais rappeler, pense que Javolenus Priscus a dû naître avant l'an 60. Il succéda, en effet, comme chef de l'Ecole Sabinienne, à Cn. Arulenus Coelius Sabinus, qui fut consul en l'an 69. Cette place de chef d'école ne devait pas être celle d'un débutant. En outre, le portrait que Pline le jeune esquisse, vers l'an 106 ou 107 (Epist., vi, 15), est plutôt celui d'un vieillard que d'un jeune homme Est omnino Priscus dubiae sanitatis, interest tamen officiis, adhibetur consiliis atque etiam jus civile respondet.

Mais voici qui nous fournira un point de repère à peu près certain. C'est un diplôme militaire trouvé récemment à Mayence, qui confère l'honesta missio et le titre de citoyen à des auxiliaires de l'armée du Rhin placés sous les ordres de L. Javolenus Priscus, alors légat de la Germanie supérieure. Or, ce diplôme porte la date du 27 oct. de l'année 90. Javolenus Priscus avait alors été, d'après le cursus cité plus haut, légat de la 40 légion flavienne, de la 3 Auguste et juridicus provinciae Britanniae; il avait été également consul, puisque son titre est : legatus consularis provinciae Germaniae inferioris.

Mais jusqu'à quelle date faut-il remonter pour retrouver l'époque du commandement de la 3 légion? Il est difficile de le dire. Toutefois, on peut sans témérité affirmer qu'il l'a exercé au plus tard vers 87 ou 88. Quant à son proconsulat d'Afrique qui suivit, nous l'avons vu, la légation dans la Germanie supérieure, il se place vraisemblablement dans les dernières années

du 1er siècle. Nous sommes loin, on le voit, des chiffres donnés par Tissot et qui ont pour point de départ la date hypothétique de 79, qu'il assigne à la naissance du jurisconsulte.

Capitolin, il est vrai, paraît le faire figurer parmi les conseillers d'Antonin le pieux (Antonin. Pius, xn, Histoire Auguste). Mais on n'avait pas attendu la découverte du diplôme de Mayence pour révoquer en doute ce témoignage. Grotius, puis Pothier (Pandectae, 1, p. XXV, de l'édit. Latruffe, 1818), avaient déjà déclaré la chose invraisemblable. Un homme qui, au temps de Pline le jeune, était déjà affaibli à ce point, ne pouvait guère, encore qu'il vécut 30 ans après, occuper une place aussi éminente auprès du prince. Aussi, Grotius proposait-il de lire dans le texte, au lieu de Diabolenus, le nom de Julianus.

Il est cependant un point qui fait difficulté. Le Javolenus de l'inscription de Nadini porte le prénom de Gaius, tandis que le diplôme de Mayence lui donne celui de Lucius. En outre, un texte de 102 nomme un personnage qui pourrait bien être un affranchi de notre légat et qui s'appelle L. Javolenus Phoebus (C. I. L., VI, 2,184, 2,185. Wilmanus, 1,529). Enfin, le seul prénom que portent les Javoleni des inscriptions romaines est celui de Lucius. Faut-il en conclure que le légat de Germanie en 90 n'est pas le même que celui mentionné dans le cursus de Nadini? Je ne le crois pas et je ne puis mieux faire que de répéter avec M. Mommsen: Minus fortasse offendet conjectura, sane molesta el ipsa, duo praenomina Priscum habuisse eorumque alterum in basi illa. Honoratum Nadini quominus statuamus differre ab auctore juris, obstant tres magistratus Germaniae, Syriae, Africae quos et juris auctorem gesisse novimus et basis enuntiat. (Ephem. epigraph., v, p. 656). — J'ajouterai que les exemples de personnages à deux prénoms ne sont pas très rares à cette époque. On peut voir un peu plus loin D. Fonteius Frontinianus L. Sterninius Rufinus. Il ne serait pas impossible que le nom complet fût C. Octavius Tidius Tossianus L. Javolenus Priscus. Ces assemblages bizarres étaient souvent, je présume, le résultat d'adoptions.

On peut voir aussi dans mes Fastes des Maurétanies P. Baesius Betuinianus C. Marius Memmius Sabinus.

On a remarqué, enfin, que les textes offrent certaines variantes sur le nom que les uns écrivent Jaolenus, les autres Javolenus. Mais cela ne me paraît pas avoir d'importance.

Javolenus eut comme disciples dans l'École Sabinienne Fulvius Aburnius Valens, puis Salvius Julianus.

On trouvera dans l'Encyclopédie de Pauly la liste des auteurs qui ont publié des monographies sur Javolenus Priscus (tome IV, p. 35). Tissot (Fastes, p. 88) reproduit cette liste. Adde: Zimmern, Geschichte des Romischen Privatrechts, § 88, in fine; - De Vit, Onomasticon, III, p. 482.

Tissot lui rapporte enfin un fragment très mutilé, publié par Gudius, Antiq. inscript., p. 133.

SEPTIMIUS FLACCUS

(86)

Les Nasamons, dit Zonaras, se soulevèrent sous Domitien, à cause des exactions dont ils étaient victimes; ils tuèrent les questeurs, vainquirent Flaccus, préteur de la Numidie (Nouptdíxs äpxovtx Þλázxov), et s'emparèrent de son camp. Mais s'étant enivrés avec le vin qu'ils y trouvèrent, Flaccus, averti, revint et en fit un grand massacre. Après ce succès, Domitien annonça au Sénat la destruction des Nasamons (Annal., XI, 19).

Le rhéteur Aelius Aristide fait sans doute allusion à ce fait d'armes, quand il dit à Marc Aurèle qu'un empereur, en jouant aux dés, avait dit, presque sans y songer, qu'il ne voulait plus qu'il y eût des Nasamons, et que, sur cela, les Nasamons furent tous exterminés. (Emoτoký nept púpvns, tome 1, p.765 de l'édition complète des œuvres, par Dindorf).

La Chronique d'Eusèbe de Césarée (liv. 11, col. 549, de l'édit. Migne), place cet événement en 86 et non en 68, comme Ragot l'a écrit par erreur (loc. cit., p. 190).

Il est permis de ne voir dans ces récits qu'une pompeuse hyperbole, car les géographes continuent de mentionner les Nasamons parmi les peuples de la Marmarique.

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