NOTICE DES SANHADJA, TRIBU DESCENDUE DE BERNÈS. Les Sanhadja, une des tribus berbères les plus considérables Voy. tome 1, pag. 224 et suiv. * Ce paragraphe fut probablement ajouté par l'auteur après avoir donné au public la première édition de son ouvrage. On voit qu'il avait eu l'intention de raconter l'histoire des Sanhadja sous les émirs arabes, Les Sanhadja sont les enfants de Sanhâdj, nom dont la pre- Les généalogistes berbères disent que la tribu de Sanhadj a L'auteur essaie ici de peindre la prononciation du mot Zanag ou Les philologues arabes prétendent qu'il faut prononcer Sinhadj ou 3 Voy. vol I, pag. 291. ▲ Variante: Nasrgan. Jusqu'à présent le traducteur n'a pu recueillir aucun renseignement • Pour la généalogie des Himyerides, voyez l'Essai de M. C. de Per- 7 Variante: Amil. lan, fils de Mesleten, fils de Serr, fils de Mekcîla, fils de Dîcous, fils de Halhal, fils de Cherou, fils de Misraïm, fils de Cham. Ils ajoutent que Guezoul, Lamt, Heskoura et Sanhadj naquirent tous de la même mère, laquelle était fille de Zahhîk-Ibn-Madghis et se nommait Tiski-el-Ardja. Ces quatre frères furent appelés les Enfants de Tiski. De ceci il faudrait conclure que les quatre tribus berbères dont nous venons d'indiquer les noms descendent de quatre frères, enfants d'une même mère; mais Dieu sait si cela est vrai. « Les Sanhadja forment plusieurs branches, savoir les >> Telkata [ou Tolokkata], les Andjefa, les Cherta, les Lem>> touna, les Messoufa, les Guedala, les Mendaça, les Beni>> Ouareth et les Itîcen. Les Andjefa se composent des Beni» Mez-Ouaret 2, des Beni-Celît, des Fechtala et des Melouana 3.» Voilà ce que rapportent quelques généalogistes berbères dans leurs livres; mais certains historiens de la même nation déclarent que le nombre des branches dans lesquelles la tribu de Sanhadja se partage est de soixante-dix. Selon Et-Taberi et Ibn-el-Kelbi, la partie du Désert occupée par les Sanhadja s'étendait à une distance de six mois de marche. Les Telkata, une des plus grandes divisions de la tribu, fondèrent la première dynastie sanhadjite. Ils étaient établis à demeure fixe, dans le territoire qui sépare le Maghreb central de l'Ifrîkïa ; mais les Messoufa, les Lemtouna, les Guedala et les Cherta vivaient sous la tente et habitaient le Désert. Les Andjefa, la branche la plus considérable de la tribu de Sanhadja, formait plusieurs ramifications dont chacune occupait un territoire différent. Les Sanhadja étaient clients de la famille d'Ali-Ibn-Abi-Taleb [gendre de Mahomet], de même que les Maghraoua l'étaient du khalife Othman; mais j'ignore de quelle manière cette relation 1 Variante: Islin. 2 Mez-Ouaret paraît être la traduction berbère du surnom arabe IbnQuareth (fils de Ouareth). 3 Dans les manuscrits, plusieurs de ces noms offrent des variantes; nous en avons signalé les principales dans l'édition du texte arabe. vint à s'établir. Parmi les Sanhadjiens qui se distinguèrent sous la domination musulmane, on remarqua Thabet-Ibn-Ourzîdan‘, qui se révolta en Ifrîkïa sous le règne d'Es-Saffah, lors de la chute des Oméïades de l'Orient. On cite aussi Abd-Allah-IbnSekerdid; Abbad-Ibn-Sadec, général au service de HammadIbn - Bologguîn; Soleiman-Ibn-Bateinan-Ibn-Alîan, imam de Badis, fils de Bologguîn; la famille Hamdoun, vizirs des princes hammadites, et dont l'un, appelé Meimoun-Ibn-Djemîl, eut pour oncle maternel...... 3, directeur de l'approvisionnement de l'Espagne. Mais il serait trop long de les énumérer tous. Hamdoun, chef de la famille dont nous venons de faire mention, était fils de Soleiman, fils de Mohammed, fils d'Ali, fils d'Alîm. Deux races sanhadjiennes fondèrent chacune un empire les Telkata en Ifrikïa et en Espagne; puis, les Messoufa et les Lemtouna en Maghreb. Ces deux dernières tribus faisaient partie de la population qui porte toujours le voile (litham), et on les distinguait par le surnom d'Almoravides. Nous traiterons de chacune de ces dynasties. Les Sanhadja de la première race descendaient de Telkat, fils Kert, fils de Sanhadj. Leur pays renfermait les villes d'El-Mecîla, Hamza, Alger, Lemdïa [Médéa], Milîana et les régions occupées de nos jours par les Beni-Yezîd, les Hosein, les Attaf, tribus zoghbiennes, et par les Thâleba. Au milieu des Sanhadja vivaient plusieurs peuplades ayant la même origine qu'eux et dont la postérité habite encore les territoires où leurs ancêtres avaient demeuré. Ces peuplades sont les Metennan, les Ouannougha, les Les noms de plusieurs anciennes tribus berbères commencent par la syllabe our. Il paraît certain que ce mot est l'ancienne forme d'ou (fils). Ourzidan doit alors signifier fils de Zidan. Dans le texte arabe, il faut probablement lire : Sekerdid kedalik. Telle est la leçon que nous avons adoptée dans la traduction. › Dans les manuscrits, le nom a été laissé en blanc. |