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Yahya, fils de Temîm-Ibn-el-Moëzz, gouverneur de Cafsa, fut le chef de cette députation. Quand Abd-el-Moumen fut informé par son chambellan que les notables de Cafsa étaient à sa porte, il répondit : « Tu te trompes; ce ne peut pas être les gens de » Cafsa. » Et quand l'autre lui en réitera l'assurance, il s'écria: << Comment cela peut-il se faire? Notre Mehdi n'a-t-il pas pré» dit que nos amis abattraient les arbres et les murailles de >> Cafsa?» Il accepta toutefois la soumission de cette ville et s'abstint de l'attaquer, Dieu ayant voulu que cette prophétie ne fût accomplie que plus tard. Au vingt-trois du mois de Châban 554 (10 septembre 1139), on vit paraître devant El-Mehdïa la flotte sicilienne composée de cent cinquante galères et de plusieurs bâtiments de transport. Elle venait de l'ile d'Ivica dont elle emmenait prisonnière toute la population, et d'où elle était partie à la suite d'un message que le seigneur de la Sicile lui avait expédié. Arrivée près de la ville, elle cargua ses voiles et tenta de pénétrer dans le port en se servant de ses rames. La flotte d'Abd-el-Moumen se mit aussitôt en mouvement; toute l'armée monta à cheval et prit position sur le bord de la mer. A cet aspect les cœurs des Francs furent glacés de terreur. L'action commença et, pendant tout le temps qu'elle dura, Abd-elMoumen se tint le front prosterné vers la terre, en versant des larmes et en implorant Dieu de soutenir les musulmans. A la fin, la flotte de l'ennemi remit à la voile, vivement poursuivie par celle d'Abd-el-Moumen, et, dans sa fuite, elle se laissa enlever sept galères. Les navires musulmans étant de retour, Abd-elMoumen distribua aux équipages de fortes gratifications. Bien que la garnison d'El-Mehdïa eût perdu tout espoir d'être secourue, elle tint ferme encore six mois. Vers la fin de Dou-'l-Hiddja de l'année susdite (janvier 1460), dix chevaliers chrétiens sortirent de la place et demandèrent à la rendre pourvu que la garnison cût l'autorisation de repartir pour la Sicile en emportant ses effets. A cette époque les Francs avaient épuisé leurs vivres et commençaient à manger leurs chevaux. Abd-el-Moumen refusa de traiter à moins que les assiégés se fissent musulmans. Cette proposition fut repoussée, et, à la suite de plusieurs démarches

et d'humbles sollicitations, les Francs obtinrent leur première demande. Le vainqueur leur fournit des navires pour les emme→ ner dans leur pays; mais, à cause du mauvais temps, plusieurs de ces bâtiments sombrèrent en mer, et un petit nombre seulement des infidèles arriva en Sicile. Abd-el-Moumen avait consenti à épargner la garnison d'El-Mehdia, en conséquence des menaces du seigneur de la Sicile, lequel avait dit : « Si l'on tue >> nos camarades d'El-Mehdïa, je ferai passer au fil de l'épée les >> musulmans de la Sicile; je confisquerai leurs biens et je pren>> drai leurs femmes et leurs enfants. » Dieu se chargea alors de faire mourir les Francs. Ils avaient gardé El- Mehdïa pendant douze ans. Abd-el-Moumen y fit son entrée dans la matinée du 10 Moharrem 555 (22 janvier 1160). Il y passa vingt jours à en réparer les fortifications et à y installer une garnison avec des approvisionnements. En partant, il y laissa un de ses officiers comme gouverneur, et plaça anprès de lui, en qualité de conseiller, El-Hacen-Ibn-Ali, l'ancien seigneur de la place. A ce prince il concéda des terres et des maisons d'un grand rapport, et il en traita les fils avec la même générosité. Le premier du mois de Safer, il reprit la route du Maghreb.

Dans le mois de Choual 572 (avril 1477), Ali-Ibn-el-Moëzz, seigneur de Cafsa, répudia l'autorité de Youçof, fils d'Abd-elMoumen, et se déclara indépendant. En l'an 575, Youçof vint mettre le siége devant Cafsa et le maintint pendant trois mois. Il abattit les arbres des environs et ôta enfin aux insurgés tout espoir de salut. Ibn-el-Moëzz se transporta alors secrètement à la tente de Youçof pour lui demander grâce de la vie et une amnistie pour les habitants de la ville. Le prince accueillit sa prière, et, après avoir pris possession de Cafsa, au commencement de l'an 576 (juin 1180), il envoya Ibn-el-Moëzz en Maghreb.

T..

FIN DES APPENDICES DU TOME SECOND.

38

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Ibn-Matrouh, seigneur de Tripoli.
El-Feryani [Gharîani?], seigneur de Sfax.
Autres chefs indépendants..

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Les Hammadites.-Hammad, fils de Bologguîn.

El-Caïd, fils de Hammad.

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Bologguîn, fils de Mohammed, fils de
Hammad .

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En-Nacer, fils d'Alennas, fils de Ham

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Avènement d'Abou-Youçof-Yacoub-el

Mansour, fils d'Abou-Yacoub... 205 Révolte d'Ibn-Ghanîa .

206

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