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H. MILNE-EDWARDS. - Sur de nouvelles observations de MM. Lartet et Christy relatives à l'existence de l'homme dans le centre de la France, à une époque où celle contrée était habitée par le renne et d'autres animaux qui n'y vivent pas de nos jours. (Compt. rend. de l'Acad. des sc., t. LVIII, p. 401. 1864.)

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Rapport sur une communication de MM. Lartet et Christy.

Soc. d'anthrop. de Paris, t. V, p. 546. 1864 (1).

H. CHRISTY.

Bullet.

On the Prehistoric Cave-dwellers of Southern France. (Transact. of the Ethn. Soc. of London. New series, t. III, p. 362. 1865 ) A. BATBIE. Discours prononcé à Seissan le 30 janvier 1871 sur la tombe d'Edouard Lartet. — (Le Conservateur d'Auch, du 2 février 1871.) Note sur les travaux d'Edouard Lartet.

G. DE MORTILLET. tifique du 23 septembre 1871, 2e série, 1re année, no 13.)

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(Revue scien

Sur la mort d'Edouard Lartet. — (Bullet. Soc. géol. de France,

2e série, t. XXVIII, p. 172. 1871.)

G. GASTALDI. · Cenni necrologgi su Edoardo Lartet. — (Atti dell' Accad. Real. di Torino, t. VII, 11 febbr. 1872.)

(Bull.

J. PRESTWICH. Nole sur la biographie et les travaux d'Edouard Lartet. (Quart. Journ. of the Geol. Soc. of London, 16 febr. 1872.) P. FISCHER. Note sur les travaux scientifiques d'Edouard Lartel. Soc. géol. de France, 2o série, t. XXIX, p. 246. 1872.) E.-T. HAMY. Edouard Larlet, sa Vie et ses Travaux. d'anthrop. et d'arch. préhistor., Bruxelles, in-8° de 45 pages. 1872 (2). E. DALLY.

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(1) Nous ne pouvons pas indiquer ici les innombrables articles relatifs aux découvertes de Lartet en paléontologie humaine. Chaque journal scientifique et même politique a tenu à honneur de vulgariser les précieuses informations recueillies par lui, de 1860 à 1867, dans le Périgord et ailleurs sur les àges primitifs de l'humanité.

(2) Ces sept derniers travaux ont été réunis par la famille dans une brochure intitulée Vie et Travaux d'Edouard Lartet. Notices et Discours publiés à l'occasion de sa mort. Paris, Reinwald, 1872, in-8°. On a placé en tête de ce recueil le portrait photographié de ce regretté maître.

PAR M. E. DALLY,
Vice-président.

L'histoire des sciences, si nécessaire à la science, est intimement liée à la vie des hommes qui l'ont propagée; souvent, quand on considère l'évolution des connaissances humaines on est frappé de ce fait, que ce ne sont pas toujours les hommes les plus justement renommés dans une branche particulière du savoir qui ont le plus fait pour en assurer l'avenir et la fécondité. La vie humaine est si courte et l'étude des phénomènes les plus simples offre aujourd'hui un tel degré de complexité, grâce à la solidarité reconnue de tous les agents cosmiques, qu'un départ spontané s'établit entre ceux qui, tout entiers livrés à l'observation, oublient, délaissent ou dédaignent les vues générales et les relations réciproques des faits et ceux qui, entraînés par le désir de faire jouir l'humanité du spectacle de la vérité, ont hâte de grouper les matériaux épars et d'imprimer par là une nouvelle impulsion à la science.

S'il fallait chercher la récompense du travail en dehors du travail même et de ses austères voluptés, certes on éprouverait des embarras de plus d'un genre et il serait difficile de proclamer à qui revient la plus grande somme de gloire, du travailleur qui poursuit, en s'isolant, la solution de quelque obscur problème, ou du philosophe généreux qui groupe les forces disséminées et les fait converger vers le but suprême.

James Hunt, fondateur et président de la Société anthropolo gique de Londres, était de ces derniers. Né en 1855 à Swanage, dans le Dorsetshire où sa famille était établie depuis nombre de générations, il est mort le 29 août 1869, à peine àgé de trente-six ans, après avoir vu grandir et prospérer l'œuvre considérable à laquelle il a attaché son nom. Saus titre officiel, sans renommée, sans autres appuis que sa valeur personnel!e, il a fondé à l'âge de trente ans l'un des centres scientifiques les plus influents de la Grande-Bretagne.

S'il est vrai que ceux qui meurent jeuues sont aimés des dieux, il n'est pas moins vrai que leur mort nous remplit l'àme

d'un douloureux sentiment d'amertume, et nous nous réyoltons contre les arrêts implacables de la destinée. Aimé des dieux! Que ne l'ont-ils laissé poursuivre sa carrière, cet homme de bien que dévorait la passion de savoir et cette autre passion plus grande et plus noble encore, s'il est possible, celle de répandre la science et de multiplier les sources de sa bienfaisante lumière !

Ce nous est un devoir d'honorer ici sa mémoire, car il nous fut un fidèle allié dans les luttes que nous avons soutenues contre l'ignorance, la routine et les préjugés, et si quelque gloire vous revient de ce vaste mouvement scientifique qui s'est propagé à l'univers entier, vous n'oublierez pas que notre collègue étranger fut le premier à le reconnaître et à le pro

clamer.

Son père, Thomas Hunt, s'était voué à l'étude et à la cure du bégayement et se distinguait en outre parmi les agriculteurs les plus avancés de son pays. James Hunt commença ses études médicales en vue de succéder à son père, mais il renonça à ces études au bout de quelques années pour s'adonner entièrement à la pratique de la spécialité qui était devenue un héritage de famille. Il publia vers 1859 un premier ouvrage sur le bégayement parvenu en 1866 à sa septième édition (Stammering and Stuttering, their Nature and Treatment) et donna à l'Encyclopédie britannique un article sur la même question. Plus tard, agrandissant son sujet sans le perdre de vue, il publia un manuel sur la philosophie de la voix et de la parole (Philosophy of Voice and Speech, London, 1859, in-12) dont nos bulletins de 1861 renferment une courte analyse.

Ces ouvrages remarquables et remarqués firent de Hunt le maître de sa spécialité et sur une nombreuse clientèle il obtint des succès qui, selon le docteur Beddoe, « n'ont jamais été égalés ni même approchés ».

Mais longtemps avant d'avoir publié ces volumes, il avait compris qu'il ne pouvait se restreindre aux limites étroites de la physiologie du langage, et dès 1854, à l'âge de vingt et un ans, il s'était fait élire membre de la Société ethnologique de Londres, fondée en 1842 par le docteur King, quelques années après celle de Paris. Ces sociétés avaient été précédées par une institution philanthropique pour la protection des aborigènes qui s'est transformée à Paris, pour des motifs légaux, en

société scientifique, la Société ethnologique; et c'est parce que les éléments philanthropiques dominaient les éléments scientifiques que la société anglaise suivit l'exemple de celle de Paris et prit également le nom d'ethnologique.

Au sein de la Société ethnologique, Hunt donna l'exemple de la plus grande activité; il en fut élu secrétaire, et en cette qualité, le 24 mai 1860, il entra en correspondance avec notre bureau pour demander l'échange régulier des publications. Bientôt après, le 26 juin, c'est-à-dire peu de mois après la fondation de notre Société, Hunt devint notre collègue étranger, il nous adressa ses écrits et suivit nos travaux avec un zèle qui ne s'est jamais démenti.

C'est à cette époque que l'ethnologie a cessé d'avoir une existence isolée, et qu'elle s'est fondue dans le cadre plus vaste de l'anthropologie. En effet, à la connaissance des mœurs, des coutumes, des usages des peuples, s'était jointe celle des langues, qui se présentaient en groupes reliés par leurs affinités phonologiques ou grammaticales; puis les temps préhistoriques s'étaient ouverts à l'investigation, les questions d'origine et de transformation s'étaient élevées; l'anatomie comparée avait englobé l'homme dans ses recherches et les méthodes numériques étaient venues se substituer aux appréciations pittoresques ou sentimentales des fondateurs philanthropiques de l'ethnologie. Une science nouvelle, c'est-à-dire une méthode nouvelle de classement, s'était créée sous un nom d'ailleurs ancien, mais à peine usité.

Hunt le comprit et il tenta de transformer la Société d'ethnologie dans le sens où la conduisaient les découvertes de chaque jour; mais il rencontra des résistances opiniàtres qui le firent. rapidement renoncer à son projet et l'amenèrent à concevoir l'idée de constituer un centre entièrement nouveau pour une conception nouvelle de la science de l'homme.

Certes l'entreprise était hardie. Hunt, sans place déterminée dans la caste scientifique si exclusive, et sans autre titre que ses qualités personnelles, eût sans doute échoué, si la cause qu'il avait prise en main n'eût point correspondu à un véritable besoin de l'esprit de son temps et s'il n'avait eu au suprême degré l'art de le faire sentir à ses contemporains. Lutter presque seul contre l'indifférence publique soutenue par l'hostilité de ceux-là mêmes qui représentent la science que l'on veut

développer, qui eût osé y songer? Que l'on imagine ici même, messieurs, un homme inconnu, sans diplôme, sans autorité, tentant de fonder une société rivale pour une science inconnue plus large encore que celle que vous cultiviez, et cela, presque malgré vous, malgré le digne savant qui occupe la chaire d'anthropologie du Muséum, et qui, bien loin de voir d'un œil inquiet la création de votre société, lui accorda son appui sans réserve. C'était tenter l'impossible! Mais il paraît que ce n'est pas seulement en France que l'impossible met les chances de son côté, car Hunt réussit au delà de toute espérance; à peine une année s'était-elle écoulée que la Société anthropologique de Londres comptait près de deux cent cinquante membres payant cinquante francs par an de cotisation, tandis qu'à la même époque, après quatre ans d'existence, nous n'en comptions encore que cent cinquante non moins zélés mais moins généreux.

Hunt nous communiqua cette bonne nouvelle dès notre séance du 5 février; j'avais alors l'honneur d'être votre secrétaire. Nous publiâmes son programme si largement et si sagement conçu, et dès le mois de mai suivant nous recevions le premier fascicule de l'Anthropological Review and Journal of the Anthropological Society of London que nous adressait notre collègue étranger M. Higgins.

Cette publication s'ouvrait par le beau travail de Hunt, Introduction à l'étude de l'anthropologie, dans lequel il trace avec une rare netteté la place distinctive de l'anthropologie dans le concert des connaissances humaines, son but, sa portée, ses moyens, ses méthodes.

Bientôt après il publia un mémoire Sur la place du nègre dans la nature (Anthropological Review, february 1864). Ce mémoire eut un grand retentissement. Accueilli avec indignation. par ceux qui le considéraient comme un plaidoyer en faveur de l'esclavage, ce fut à peine s'il fut écouté jusqu'au bout, au milieu d'une tempête de sifflets, lors du meeting de l'Association scientifique à Newcastle. Hunt profondément polygéniste et pour qui l'anthropologie tout entière reposait sur les différences spécifiques des races humaines, était arrivé aux conclusions suivantes : 1° il y a d'aussi bonnes raisons pour faire deux espèces du nègre et de l'Européen, qu'il y en a pour faire deux espèces de l'àne et du zèbre, et si nous tenons

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