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classes, dont la première se compose de ceux qui s'écartent de ce cercle vers le nord; la seconde renferme les signes dont la déclinaison est australe. La première classe renferme les signes depuis le commencement du Bélier jusqu'à la fin de l'Épi (la Vierge); la seconde comprend les autres signes depuis le commencement de la Balance jusqu'à la fin du Poisson.

Lorsque les deux pôles se trouvent dans l'horizon, ce qui a lieu pour une certaine région de la terre 1, il y a sur la surface du globe une ligne unique, située dans le plan de l'équateur céleste, et qui s'étend d'orient en occident. Elle se nomme l'équateur. Selon le rapport des hommes du métier, on a constaté, par des observations astronomiques, que cette ligne marque le commencement du premier des sept climats2, et qu'elle a au nord les parties du monde habitable. Dans ces parties, le pôle septentrional s'élève graduellement audessus de l'horizon, et lorsqu'il atteint une élévation de soixantequatre degrés, il indique la limite où s'arrête la partie habitable de la terre, c'est-à-dire la fin du septième climat. Lorsque ce pôle P. 84. a une hauteur de quatre-vingt-dix degrés, distance qui le sépare de l'équateur, il est au zénith; l'équateur se confond alors avec l'horizon; six des signes du zodiaque, savoir, ceux du nord, restent au-dessus de l'horizon, et les six autres, ceux du midi, se trouvent au-dessous. Du soixante-quatrième degré au quatre-vingt-dixième, la terre est inhabitée, attendu que le chaud et le froid ne s'y rencontrent jamais à des époques assez rapprochées pour pouvoir se combiner; ce qui empêche la production d'avoir lieu. Sous l'équateur, le soleil est au zénith quand il entre dans le signe du Bélier ou dans celui de la Balance; ensuite il s'en éloigne jusqu'à ce qu'il arrive au commencement du Cancer, ou à celui du Capricorne, et

في جميع نواحي الارض : L'auteur dit :

"pour toutes les régions de la terre, » ce qui n'est pas vrai : les pays situés sous l'équateur sont les seuls dans lesquels on puisse avoir les deux pôles sur l'horizon.

2 Il ne fallait pas avoir recours aux observations pour établir que le premier climat commençait à l'équateur. Quelques astronomes avaient décidé que cela serait ainsi.

son plus grand écart (déclinaison) de l'équateur ne dépasse pas vingtquatre degrés. Pendant que le pôle septentrional s'élève au-dessus de l'horizon, l'équateur s'éloigne du zénith dans la même proportion, et le pôle austral s'abaisse (au-dessous de l'horizon) d'une quantité égale. Aussi, dans ces changements de position, les espaces (angulaires) parcourus par les trois points sont égaux. Cet espace est nommé par les astronomes1 la latitude d'un endroit. Lorsque l'équateur s'éloigne du zénith (vers le sud), les signes septentrionaux du zodiaque s'élèvent graduellement au-dessus (de l'équateur), jusqu'à ce que le maximum de cette élévation soit atteint par le commencement du Cancer; pendant ce temps, les signes méridionaux s'abaissent graduellement au-dessous de l'horizon, et le maximum de cet abaissement a lieu pour le commencement du Capricorne. Ce phénomène tient à la manière dont les signes s'écartent à droite et à gauche de l'équateur céleste, ainsi que nous l'avons dit.

A mesure que le pôle3 du nord s'élève, le signe septentrional qui est le plus éloigné de l'équateur céleste, c'est-à-dire le commencement du Cancer, se rapproche du zénith jusqu'à ce qu'il l'atteigne; ce qui a lieu pour les contrées dont la latitude est de vingt-quatre degrés, P. 85. telles que le Hidjaz et les régions qui l'avoisinent. Cette (distance angulaire) est égale à la déclinaison du commencement du Cancer, au moment où l'équateur est perpendiculaire à l'horizon. Par suite de l'élévation du pôle septentrional, le Cancer se trouve porté au zénith. Lorsque l'élévation du pôle dépasse vingt-quatre degrés, le soleil (étant dans le signe du Capricorne) s'éloigne encore plus du zénith;

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il s'abaisse jusqu'à l'horizon quand le pôle a atteint une élévation de soixante-quatre degrés. La quantité de cet abaissement est aussi de soixante-quatre degrés; il en est de même de la dépression du pôle méridional au-dessous de l'horizon. (Dans les pays où le pôle septentrional s'élève à cette hauteur,) toute production cesse, attendu que le froid et la gelée y sont extrêmement forts et qu'ils restent très-longtemps sans éprouver l'influence de la chaleur. De plus, quand le soleil se trouve au zénith, ou à peu de distance de ce point, les rayons qu'il envoie sur la terre y tombent perpendiculairement, tandis que, dans les lieux qui n'ont pas le soleil au zénith, ils arrivent sous un angle obtus ou aigu. Lorsque les rayons tombent perpendiculairement, la lumière a une grande intensité et se répand au loin; le contraire a lieu lorsqu'ils forment un angle aigu ou obtus; aussi, dans les localités qui ont le soleil au zénith, ou à peu près, la chaleur est plus forte que dans les régions plus éloignées, car la lumière est la cause de la chaleur et de l'échauffement. Pour (les pays situés sous) l'équateur, le soleil passe au zénith deux fois chaque année, ce qui a lieu quand il est dans le Bélier ou dans la Balance. Quand il s'écarte du zénith de ces lieux, la distance n'est pas considérable, et quand il arrive au terme de sa déclinaison, ce qui est marqué par le commencement du Cancer, d'un côté, et du Capricorne, de l'autre, il s'en retourne avec tant de promptitude qu'il ne permet pas à la chaleur de se modérer. Ses rayons tombent d'aplomb sur cette zone torride pendant un temps assez long, sinon continuellement. L'air est embrasé par une chaleur devenue excessive. Il en est de même dans les régions qui s'étendent au delà de l'équateur, jusqu'à la latitude de vingt-quatre degrés (sud); elles ont le soleil au zénith deux fois chaque année, et subissent ainsi l'ardeur de ses rayons' presque P. 86. autant que les contrées situées sous l'équateur même. Cette chaleur excessive dessèche et raréfie l'atmosphère au point d'empêcher la re

1

Littéral. «les rayons frappent continuellement sur l'horizon (Y, el-ifk) dans cette région (Y), øl-iƒk). » Il est sâ

cheux
que l'auteur, en parlant de l'astro-
nomie sphérique, ait employé le mot ifk
pour signifier tantôt horizon et tantôt région.

production des êtres, car la disparition des eaux et des vapeurs humides nuit à la formation des minéraux, des plantes et des animaux, vu que la production ne peut avoir lieu sans l'humidité. Lorsque le commencement du Cancer s'écarte (au sud) du zénith, ce qui a lieu dans les latitudes qui dépassent vingt-cinq degrés nord, le soleil se trouve éloigné du zénith, et la chaleur acquiert une température moyenne, ou peu s'en faut; la production des êtres prend alors de l'activité et s'accroît graduellement, jusqu'à ce que le froid devienne sensible, par suite de la diminution de la lumière, et parce que les rayons du soleil frappent la terre sous un angle oblique. La puissance reproductive diminue alors, et s'altère; mais le changement qu'elle subit par suite de la chaleur surpasse de beaucoup celui qui est produit par l'intensité du froid, parce que l'action de la chaleur, dans le desséchement, est plus prompte que celle du froid dans la congélation; aussi le premier et le second climat ont une population peu nombreuse, tandis que le troisième, le quatrième et le cinquième ont une population moyenne, grâce à la chaleur modérée qui résulte de la diminution de la lumière. Dans le sixième et le septième climat, la population est très-grande, ce qu'il faut attribuer au décroissement de la chaleur et à la qualité possédée par le froid de ne pas nuire tout d'abord à la puissance reproductive, en quoi il diffère de la chaleur. En effet, le desséchement ne peut avoir lieu en ces derniers climats que lorsque le froid est extrême, par suite de la sécheresse qui s'y déclare alors; ce qui arrive au delà du septième climat; ainsi, dans le quart septentrional du monde, la population est plus nombreuse et plus compacte. Mais Dieu en sait plus que nous!

D'après ces raisonnements, les philosophes ont supposé que les lieux placés sous l'équateur et les contrées qui s'étendent au delà sont complétement déserts; mais on leur a répondu que, d'après P. 87. le témoignage des voyageurs et une suite non interrompue de renseignements, il est certain que ces régions sont habitées. Comment répondre à cette objection? Évidemment ces philosophes n'ont pas voulu nier, d'une manière absolue, que ces contrées fussent habitées,

mais ils se sont laissé conduire, par leur argumentation, à admettre que la faculté productrice s'y perd par l'excès de la chaleur, et que l'existence d'une population y serait impossible, ou peu s'en faut : ce qui est vrai. En effet, le pays situé sous l'équateur et les contrées qui sont au delà renferment, dit-on, une population; mais elle est très-peu nombreuse. Suivant l'opinion d'Ibn-Rochd (Averroës), la région équatoriale est tempérée, et les contrées situées au delà, du côté du sud, sont placées sous les mêmes conditions que les pays qui s'étendent au nord de l'équateur; donc on doit trouver des habitants dans les parties de la région australe qui correspondent aux parties habitées de la région boréale. Son assertion ne saurait être réfutée par l'objection que la faculté productrice s'y perdrait, mais on peut la repousser par la raison que l'élément humide (l'océan) couvre la terre de ce côté-là, et s'avance jusqu'à une limite dont la limite correspondante, du côté du nord, renferme une région qui possède la faculté productrice. Or l'existence d'une atmosphère tempérée (dans les régions australes) est impossible, puisqu'elles sont couvertes par l'océan; aussi doit-on nier toutes les conséquences qu'on voudrait en tirer. En effet, la population tend à s'accroître régulièrement; mais, pour cela, elle doit se trouver dans les conditions. du possible, et non pas dans celles de l'impossible. Quant à l'opinion de ceux qui déclarent la région équatoriale inhabitable, elle est contredite par les renseignements qui nous sont parvenus; mais Dieu sait ce qui en est.

Nous allons tracer ici un planisphère1 semblable à celui qu'Idrici a inséré dans le Livre de Roger2, ensuite nous en donnerons une description détaillée.

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