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med, fils d'Ibrahîm, fils d'Abd er-Rahman, fils de Khaldoun (Ibn-Khaldoun). En remontant ici à mon ancêtre Khaldoun, je n'ai indiqué que dix chaînons de la généalogie; mais je suis très-porté à croire qu'un pareil nombre en est détaché par oubli; en effet, ce Khaldoun a dû entrer en Espagne, il y a sept cents ans, lors de la première invasion de ce pays par les armées musulmanes; ce qui donnerait environ vingt générations, à raison de trois par siècle.

une

Nous tirons notre origine de Hadramaut, tribu arabe du Yémen, et nous nous rattachons à ce peuple dans la personne de Waïl Ibn-Hodjr, prince arabe, assez connu, qui eut l'honneur de servir sous le fondateur de l'islamisme.

(Abou) Mohammed Ibn-Hazm1 dit dans son Djemhéra, ou collection des généalogies :

« Waïl était fils de Hodjr, fils de Saîd, fils de Mesrouc, fils de Wail, fils d'En-Noman, fils de Rabîa, fils d'El-Harith, fils d'Aouf, fils d'Adi, fils de Malik, fils de Chorahbil, fils d'El-Hârith, fils de Malik, fils de Morra, fils de Homeidi, fils de Rend, fils d'ElHadrami, fils d'Omer, fils d'Abd Allah, fils d'Aouf, fils de Djeuchem, fils d'Abd Chems, fils de Zeid, fils de Lami, fils de Chemît, fils de Codama, fils

1 Abou-Mohammed Ali Ibn-Hazm ez-Zahiri, traditionniste et historien célèbre, naquit à Cordoue en 384 (994 de J. C.). Il mourut près de Niebla en 456" (1064). (Voyez la vie de ce personnage dans mon édition des Vies des hommes illustres de l'islamisme par IbnKhallikan; texte arabe, tom. I, pag. Fv, et traduction, tom. II, pag. 267.)

d'Aadjeb, fils de Melik, fils de Laï, fils de Kahtan. II eut un fils nommé Alcama Ibn-Waïl, et un petit-fils appelé Abd el-Jabbâr Ibn-Alcama. » Abou Omer IbnAbd el-Berr1 dit dans son Istiúb (ou Grande Collection de notices sur les compagnons de Mohammed), sous la lettre W:

<<<Waïl alla trouver le prophète, et celui-ci étendit son manteau à terre et le fit asseoir dessus; il prononça ensuite ces paroles : « Grand Dieu! répands ta << bénédiction sur Waïl-Ibn-Hodjr, sur ses enfants et << sur les enfants de ses enfants, jusqu'au jour de la « résurrection. » Il le renvoya ensuite chez son peuple en le faisant accompagner par Moawia Ibn-Abi-Sofyan qu'il avait chargé de leur enseigner le Coran et l'islamisme. Waïl eut ainsi l'honneur de servir avec Moawia, et, à l'avènement de celui-ci au khalifat, il alla le voir. Moawia lui offrit alors sa protection; mais Wail (se croyant déjà assez puissant) refusa de l'accepter. Lors de l'entreprise de Hodjr Ibn-Adi el-Kindi contre la ville de Kufa 2, Waïl se réunit aux autres chefs des tribus yéménites et vint

Abou-Omer Youçof Ibn-Abd Allah Ibn-Abd el-Berr, traditionniste et historien d'une haute réputation, naquit à Cordoue en l'an 368 (978-979 de J. C.) et mourut à Setuba en 463 (1070-1071). Sa vie se trouve dans l'ouvrage d'Ibn-Khallikan.

2

* Hodjr, fils d'Adi, un des anciens partisans du khalife Ali, essaya, en l'an 51 de l'hégire, de s'emparer de la ville de Koufa. Cette tentative n'eut aucun succès, et le malheureux Hodjr fut fait prisonnier et envoyé à Moawia, qui le fit mettre à mort. On trouve de longs détails sur cette échauffourée dans l'ouvrage d'Abou'l-Mehacin intitulé El-Bahr ez-Zakhir. (Voy. man. de la Bibliothèque du roi, ancien fonds, no 659 A, à l'année 51.)

se mettre sous les ordres de Ziad Ibn-Abîh (gouverneur de cette ville). On sait que Hodjr tomba entre leurs mains et qu'il fut mis à mort par Moawia, auquel ils l'avaient envoyé. Ibn-Hazm fait aussi mention de la famille des Khaldoun établie à Séville, et il dit que leur aïeul Khalid, celui qui vint de l'Orient et qui se fixa en Espagne, fut généralement connu sous le nom de Khaldoun, et que son père Othman était fils de Hani, fils d'El-Khattâb, fils de Koreib, fils de Maadi Kérib, fils d'El-Harith, fils de Waïl, fils de Hodjr. » Il ajoute ensuite :

« Khalid, surnommé Khaldoun, eut deux petitsfils, Koreib Ibn-Othman Ibn-Khaldoun et Khalid Ibn-Othman Ibn-Khaldoun, lesquels se firent remarquer par leur insubordination dans les révoltes qui affligèrent l'Espagne. » Le même écrivain dit: « Mohammed (le frère d'Othman Ibn-Khaldoun) laissa des descendants, dont l'un fut le cadi Amr, fils de Mohammed, fils de Khalid, fils de Mohammed, fils de Khaldoun. De cette même souche sortirent aussi Mohammed Ibn-Abi'l-Aasi, Ahmed Ibn-Abi'l-Aasi et Abd Allah Ibn-Abi'l-Aasi. » Plus loin, il ajoute : «Leur frère Othman Ibn-Khaldoun laissa des descendants, dont l'un fut le célèbre médecin espagnol Abou Moslim Omer Ibn-Khaldoun 1, l'élève de Moslima el-Medjirîti 2; cet Abou Moslim était fils de

1 Abou-Moslim Omer Ibn-Ahmed Ibn-Khaldoun, géomètre, astronome et médecin fort habile, mourut à Séville, sa ville natale, en l'an 449 (1057 de J. C.) (Ibn-Abi Oceibéa).

2 Abou'l-Kasim Moslima Ibn-Ahmed-el-Medjriti (natif

Mohammed, fils de Baki, fils d'Abd Allah, fils de Bekr, fils de Khalid, fils d'Othman, fils de Khaldoun. Il eut un cousin paternel nommé Ahmed, fils de Mohammed, fils d'Ahmed, fils de Mohammed, fils d'Abd Allah. » Ibn-Hazm ajoute que le dernier survivant de la famille de Koreib, le raïs 1 ci-dessus nommé, fut Abou'l-Fadl Mohammed, fils de Khalef, fils d'Ahmed, fils d'Abd Allah, fils de Koreib.

DE MES AÏEUX EN ESPagne.

Quand notre ancêtre passa en Espagne, il s'établit à Carmona, avec une partie de la tribu de Hadramaut, dont il était membre. Sa lignée se propagea dans cette ville; mais, plus tard, elle se transporta à Séville. Cette famille faisait alors partie du djond 2 (des tribus venues) du Yémen. Koréib et son frère Khalid, descendants de Khaldoun, se firent remarquer dans la révolte qui éclata à Séville, sous le règne de l'émir Abd Allah el-Merwani (le septième khalife oméiyde d'Espagne), à l'époque où (Oméiya) Ibn-Abi Abda s'empara de cette ville et la garda pendant quelques années. A la fin, Ibrahîm Ibn

de Madrid [?]), le premier mathématicien et astronome de son époque, mourut en l'an 398 (1007-1008). (Ibn-Abi-Oceibéa.)

1 Le titre de raïs (chef) était porté par les hauts fonctionnaires de l'administration civile, et par les chefs des tribus et des familles arabes établies à demeure dans les pays conquis.

2 Le djond était le contingent de soldats fournis au gouvernement par certaines tribus arabes.

Haddjadj se souleva contre lui à l'instigation de l'émir Abd Allah et le fit mourir. Ceci se passa vers fin du I° siècle. Je donne ici une notice sommaire sur cette révolte, d'après le récit d'Ibn-Saîd1, qui l'a tiré lui-même (des ouvrages) d'El-Hidjari 2, IbnHaiyan 3 et autres historiens; quant à ces derniers, ils racontent cet événement sur l'autorité d'Ibn-elAchâth, historien de Séville.

Lors des troubles qui agitèrent l'Espagne sous le règne de l'émir Abd Allah, les hommes puissants établis à Séville aspirèrent à l'indépendance et se jetèrent dans la révolte. Ce furent les chefs de trois familles différentes qui provoquèrent le soulèvement: Oméiya Ibn-Abd el-Ghafir, de la famille d'Abou Abda, lequel avait été nommé gouverneur de Séville et des dépendances de cette ville par Abd er-Rahman, le premier des Oméiydes qui entra en Espagne. Cet Oméiya, descendant d'Abou Abda, était un des personnages les plus distingués à la cour de Cordoue et avait administré de vastes provinces au nom du gouvernement. Le second chef, Koréib, était de la famille de Khaldoun; il avait pour lieute

1 Abou'l-Hacen Ali Ibn-Saîd, célèbre historien et géographe, naquit à Grenade en l'an 610 (1214 de J. C.), et mourut à Tunis en 685 (1286-1287).

2 Le ms. porte Al-Hidjazi. Abd-Allah Ibn-Mohammed Ibn-Obeid Allah al-Hidjari (natif de Guadalaxara), célèbre traditionniste, jurisconsulte et historien, mourut à Ceuta en l'an 591 (1195 de J. C.). (Ibn-el-Abbar.)

3 Abou-Merwan Haiyan Ibn-Haiyan, un des plus célèbres historiens de l'Espagne musulmane, mourut à Cordoue en l'an 469 (1076). (Voy. Ibn-Khallikan, texte arabe, p. Fo; traduction, t. I, p. 479.)

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