Les zouaves et les chasseurs à pied: esquisses historiques

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M. Lévy frères, 1855 - 177 pages
 

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Page 37 - ... orthodoxe. La soupe est mangée, on a fumé la dernière pipe, chanté le joyeux refrain. Tandis que les camarades de tente s'endorment entre leurs deux couvertes, la grand'garde change de place en silence, car sa position aurait pu être reconnue. Le factionnaire qu'on voyait au haut de cette colline a disparu; mais suivez l'officier de garde dans sa ronde, et, malgré l'obscurité, il vous fera distinguer, sur la pente même de cette colline, un zouave couché à plat ventre tout près du sommet...
Page 36 - Voyez les approches du bivouac; quelques hommes sortent des rangs et courent à la source voisine pour remplir les bidons d'escouade avant que l'eau ait été troublée par le piétinement des chevaux et des mulets. Les fagots ont été faits d'avance et surmontent déjà les sacs. La halte sonne, le bataillon s'arrête et s'aligne sur la position qui lui est assignée ; la compagnie de grand'garde est seule en avant. Tandis que les officiers supérieurs vont placer les postes eux-mêmes, les faisceaux...
Page 36 - ... déjà les sacs. La halte sonne, le bataillon s'arrête et s'aligne sur la position qui lui est assignée ; la compagnie de grand'garde est seule en avant. Tandis que les officiers supérieurs vont placer les postes eux-mêmes, les faisceaux se forment sur le front de bandière, les petites tentes se dressent, les feux s'allument comme par enchantement. Les corvées vont à la distribution des vivres, des cartouches; les hommes de cuisine sont à l'œuvre; d'autres coupent du bois, car il en...
Page 37 - ... est à sec, elle se fait au café, c'est-à-dire que le café liquide est rempli de poussière de biscuit et transformé en une sorte de pâte qui ne serait peut-être pas du goût de tout le monde, mais qui est tonique et nourrissante; ou bien encore le chasseur, le pêcheur de l'escouade, ont pourvu la gamelle, qui d'un lièvre, qui d'une tortue, qui d'une brochette de poissons ; nous ne parlons pas de certains mets succulents savourés parfois en cachette, une poule, un chevreau, dont l'origine...
Page 38 - Il fallut que les officiers leur donnassent l'exemple. Le maréchal Bugeaud était arrivé des premiers : deux hommes qu'il avait saisis de sa vigoureuse main tombent frappés à mort. Bientôt, cependant, l'ordre se rétablit, les zouaves s'élancent et repoussent l'ennemi. Le combat achevé, le maréchal s'aperçut à la lueur des feux du bivouac, que tout le monde souriait en le regardant. Il porte la main à sa tête, et reconnaît qu'il était coiffé comme le roi d'Yvetot de Béranger.
Page 100 - Gôreaux lit la lettre aux chasseurs, qui n'y répondent que par des cris de Vive le roi! Un drapeau tricolore fait avec des lambeaux de vêtements est hissé sur le marabout; on y pratique quelques créneaux à la hâte; on coupe les balles en quatre ou en six pour prolonger la défense. L'attaque recommence plusacharnée que jamais, puis le feu s'arrête encore.
Page 100 - Le capitaine Dutertre, adjudant-major du bataillon, fait prisonnier quelques heures plus tôt, s'avance vers le marabout : « Chasseurs, s'écrie-t-il, on va me décapiter si vous ne posez les armes, et moi, je viens vous dire de mourir jusqu'au dernier plutôt que de vous rendre! » Sa tête tombe aussitôt. Deux fois encore...
Page 101 - L'audace de ce mouvement frappe les Arabes de stupeur; ils redoutent le feu des grosses carabines, et se bornent à suivre les Français à distance. Nos soldats touchent au port; ils aperçoivent déjà l'enceinte de la ville, lorsque quelques-uns d'entre eux découvrent un filet d'eau au fond du ravin : tous se jettent aussitôt sur la source... Ceux qui ont connu les souffrances de la soif savent qu'il est souvent impossible de résister à ce besoin impérieux. En vain Géreaux s'efforce de retenir...
Page 44 - L'avant-garde était partie à quatre heures du matin, et, bien qu'on fût en plaine, à sept heures les dernières familles n'avaient pas encore quitté le bivac. Il fallait faire onze lieues pour trouver de l'eau. Ce jour-là, les zouaves furent comme des sœurs de charité, partageant leur biscuit avec les malheureux que la fatigue ou la chaleur accablait, et, quand leur peau de bouc était vide, renversant une brebis ou une chèvre pour approcher de ses mamelles les lèvres desséchées d'un...
Page 100 - Restait la compagnie de carabiniers du 8% commandée par le capitaine de Géreaux. Les Arabes vont fondre sur elle de toutes parts. C'est, en effet, la présence de l'ennemi qui apprend à la fois à Géreaux le danger qui le menace et le désastre de ses compagnons. Mais son courage ne se trouble pas. Il rassemble sa petite troupe, se saisit du marabout de Sidi-Brahim qui est à sa portée et s'y barricade. Il y est aussitôt attaqué avec fureur. Cependant le feu des grosses carabines décime les...

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