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que les autres s'adaptaient aux armes de jet. Nous n'avons pas besoin de rappeler que la flêche, mais montée en fer, est encore aujourd'hui en usage chez les Touareg du Sahara central.

Sur les traces de pareilles curiosités, j'ai continué mes recherches autour d'Ouargla, entre autres au DjebelKrima, où se trouvent également des silex taillés.

A quel peuple faut-il maintenant attribuer ces vestiges de l'âge primitif? Faut-il les faire remonter aux Ethiopiens d'Hérodote, aux Gétules de l'époque romaine? Les ouvrages des auteurs anciens me manquent ici pour me livrer à des recherches sérieuses et pour tenter de résoudre cette question. Nous allons nous borner à rappeler ce que la tradition locale, qui ne remonte pas très-haut, dit au sujet des anciens habitants du pays.

Sept grands centres de population existaient jadis auprès du Djebel-Krima. La contrée, aujourd'hui aride et envahie par les sables qui l'entourent, était arrosée par deux grands cours d'eau, l'Oued-Mzab et l'Oued-Nça, qui ne coulent plus aujourd'hui, mais dont le lit est encore reconnaissable. Toute la contrée était relativement verdoyante; des troupeaux de gazelles, des bandes d'autruches couvraient la plaine, qui leur offrait alors des herbages abondants, qu'arrosaient les cours d'eau et des pluies périodiques; et, en effet, les indigènes nous prouvent la vraisemblance de cette tradition, en nous inontrant à chaque pas une infinité de débris d'œufs d'autruche provenant des couvées de ces grands échassiers. Aujourd'hui, c'est désert; rien n'y vit. La tempėrature s'y serait considérablement modifiée et aurait

amené un bouleversement complet dans la nature du

pays.

La population la plus ancienue que signale la tradition locale s'appelait les Sedrata. Quelle est l'origine de ces Sedrata? Faut-il voir en eux la fraction des Zenata, race berbère, à laquelle Ibn-Khaldoun attribue la fondation d'Ouargla? Je le répète, je n'ai ici aucun ouvrage à consulter. En tout cas, les vestiges laissés par cette population sont nombreux; j'ai parcouru les ruines qui jonchent le terrain sur des espaces considérables, entre le Djebel-Krima et Ouargla. On voit, par des tronçons, que de grandes plantations de palmiers y existaient tout alentour. Le Djebel-Krima, qui s'élève au milieu de la plaine sablonneuse, à une douzaine de kilomètres au sud d'Ouargla, est une vaste table gypseuse, d'une centaine de mètres de hauteur et d'une vingtaine d'hectares de superficie. C'est le plus bel observatoire que l'on puisse imaginer pour étudier l'horizon et la direction que le vent imprime aux dunes de sable, qui, à l'œil, produisent l'effet d'autant de lames ou de vagues de la mer allant se briser contre une plage. Sauf la couleur du sable, l'effet d'optique est exactement le même et d'un aspect saisissant. La table de Krima est couverte de ruines d'habitations; les rues et les compartiments intérieurs des maisons, construites en mortier de plâtre, sont parfaitement reconnaissables; les éclats de silex y sont nombreux, ainsi que les tessons d'une poterie rougeâtre, d'une ténacité extrême. Au milieu du plateau est un large puits, qui n'a pas moins de cent-douze mètres de profondeur. Comme les abords de la table sont partout taillés à pic, sauf un ou deux passages, où existent

des rampes fort raides, les premiers habitants, Sedrata de la tradition, peut-être,

refuge assuré contre leurs ennemis.

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y trouvaient un

L. FÉRAUD.

INSCRIPTIONS DE LA PROVINCE

Par A. POULLE

Le plus grand nombre des inscriptions qui gisent sur le sol ont été relevées; celles qui sont enfouies dans la terre ne peuvent être obtenues qu'à l'aide de fouilles que la guerre et l'insurrection n'ont pas permis d'entreprendre; souvent aussi les inventeurs ne communiquent pas à la Société celles qu'ils trouvent, et les envoient directement à Paris, où elles sont toujours plus sûrement interprétées.

M. Costa, cependant, nous reste fidèle, et, grâce à son activité persévérante, les lecteurs de la Revue pourront lire quelques noms nouveaux qu'il a recueillis dans les environs de Constantine; ce n'est pas sa faute, si les inscriptions ne présentent pas d'intérêt et si elles ont été fort maltraitées par le temps. Nous les donnons telles que M. Costa les a lues:

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No 1. Satia Ruffiuda, qui a fait le monument à ses

frais, nous semble s'être appelée Ruffinda.

No 2.

Caius Julius Hospitalis, qui a vécu seize ans, avait à Setif un homonyme qui était prêtre de Mercure en l'an 235.

No 3. Il est difficile de dire combien a vécu Lucius Julius Martialis; est-ce onze ans? est-ce quarante ans? Sa modeste épitaphe fait supposer qu'il n'appartenait pas à la famille du jeune sculpteur qui portait son nom, et qui avait consacré à Vénus une statue de la déesse et deux amours. Notre Revue a eu à s'occuper de ce dernier. (Vol. de 1869, p. 685.)

No 4.

C HORATIUS
C.LIBCHRTSAOR

V.A.XXXII.H.S.E

O.T.B.Q.PTL.S

S PENDONEIVS

D.S.POS.XT

No 5.

E

CLADIAM

SELINE

V.A.XXIII

H.S.E

O.T.B.Q

No 4. La transcription est trop imparfaite; elle se rapporte peut-être à deux inscriptions.

No 5. Il faut probablement lire Claudia, au lieu de Cladia; le premier E a été placé en interligne.

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