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longitude orientale, ce qui la place sous la même latitude qu'Oppidoneum (dans le bas de Miliana), mais à 148 kilomètres (lisez 70, la projection de Ptolémée doublant les distances dans le sens des longitudes), vers l'Ouest, près et au delà d'Orléansville. C'est là tout ce que nous pouvons extraire de plus positif du texte de Ptolémée, au sujet de Bunobora. - A l'époque où je rédigeais mes recherches sur l'occupation romaine dans la subdivision de Tlemsên, ne trouvant plus aucune mention de Bunobora dans les écrivains postérieurs au géographe grec, je l'avais, assez légèrement, il faut l'avouer, identifiée avec la Tasaccora de l'Itinéraire d'Antonin, sans réfléchir que les deux documents étant séparés par un espace de plus de deux cents années (125-337) Bunobora avait fort bien pu disparaître d'un côté, alors que de l'autre s'était élevé Tasaccora. Dans tous les cas, je ne crois pas que Bunobora reparaisse, à moins qu'une inscription ne vienne nous dire quel en était le site.

Burca. Ville de la Mauritanie Césarienne, d'après Ptolémée, qui la met par 33° 0' de latitude et 16° 10' de longitude orientale. Morcelli assure que du temps de Saint-Cyprien, au IIIe siècle (248-258) on disait: Burug, et ensuite Buruga et Burugia, d'après une habitude des Grecs d'adoucir les noms indigènes. Où était Burca et qu'est-elle devenue, c'est ce que nous ignorons. - ?

Nom

Burgus centenarius (le Fort de la Centaine). que les Romains donnaient à un établissement militaire dans lequel on ne mettait jamais, en garnison, plus d'une centaine d'hommes et que par cette raison on appelait aussi un Centenarium.

Buronia (principe de l'adjectif Buronitanus). — Ville de la Mauritanie Césarienne, siège d'un évêché dont un seul des titulaires est connu, Faustus, qui vivait à la fin du Ve siècle. D'après un passage de Victor de Vite,

Buronia semble avoir été peu éloignée de Tabraca (Tabarca), mais c'est tout ce que l'on en sait. - ?

Burugia (voyez Burca).

Buthurus (Bouthour).· Nom que Ptolémée écrit Bouthouris et Bouthouros, comme étant celui d'une ville de l'intérieur de la Libye intérieure (Numidie orientale), qu'il place vers les sources du Bagradas (la Medjerda actuelle), par 24° de latitude et 31° de longitude, d'où il faut la chercher entre Khemissa et Souk-Harras, intervalle qui représente le cours supérieur de la rivière, c'est-à-dire vers 35° 20' Nord et 5o 30' Est. On n'en sait pas plus long pour le moment.

Buzara Mons (le mont Bouzara). - Un des points les plus remarquables de la partie de l'Atlas qui couvre les parties méridionales de la Numidie. Ptolémée, le seul écrivain qui en parle sous ce nom, en place la partie orientale par 27° de latitude et 28° de longitude (livre IV, chap. III, 16), ce qui, toute rectification faite, la met par 35° 20' et 5° 30' et identifie le mont Bouzara aux montagnes de l'Aurès oriental. << Orose, dit M. Vivien dans son ouvrage sur le Nord de l'Afrique (section VIII, p. 440), donne pour limites à la Numidie, du côté du Midi, les monts Usarae, mot qui, dans le cosmographe Ethicus, copiste d'Orose, se lit Suggaris et qui rappelle tout à la fois l'Usargala et le Buzara de Ptolémée. Tous ces noms se rattachent au radical berbère ader (montagne), dont la prononciation se modifie, selon les dialectes, en Azour, Azar, etc. »Ne pourrait-on pas aussi chercher l'origine du mot Buzara dans l'hébreu Bazar, assurer, fortifier, ce qui en ferait la forte, la puissante montagne. ?

Byntha ou Bintha. - Ville de la Libye intérieure, sur le versant austral de l'Atlas, dans ce qu'on appelle le

Sahara marokain et en dehors de la vallée du Nigir ou Guir, vers l'Ouest, d'après Ptolémée qui la met par 21° de latitude et 24° de longitude. Cette notation n'a de valeur que si on la fait entrer dans un système complet de transformation de la projection ptoléméenne, transformation que je n'ai pas encore achevée, ce qui m'empêche, quant à présent, d'offrir ici, au lecteur, la vraie situation astronomique de Byntha; je la donnerai plus tard. M. Vivien, dans son Afrique du Nord (p. 432433), pense que Byntha répond à la Bouda d'Ibn Khaldoun (Histoire des Berbers, tome I, p. 191-196), ce qui est admissible, si l'on remarque que les deux localités ont à très près la même position dans les deux écrivains. Bouda, il est vrai, représente un groupe d'oasis, mais rien ne s'oppose à ce que l'expression ville, du géographe grec, ait le même sens. Une remarque qui aidera beaucoup au rapprochement, c'est celle que j'ai faite il y a déjà longtemps, que l'upsilone des Grecs représentait le ouaou (ou) des langues orientales, de sorte que Byntha reviendrait d'après cela à Bountha.

O. MAC CARTHY.

(A suivre.)

LES

BEN - DJELLAB

SULTANS DE TOUGOURT

NOTES HISTORIQUES

SUR

LA PROVINCE DE CONSTANTINE

(Suite. Voir les nos 133, 135, 136, 137, 140, 141, 142, 146, 147, 151, 152, 153, 154, 155, 160, 161, 162, 164, 165, 166, 167, 168, 169, 170, 173, 174, 176 et 178.)

Nous ne rechercherons pas maintenant si Ouargla correspond réellement, ainsi que l'ont supposé nos géographes modernes, à la grande ville de la plus haute antiquité, entourée d'arbres et habilée par des nègres de petite taille qui, d'après Hérodote, fut visitée par les cinq Nasamons. Le général Faidherbe a réfuté cette opinion d'une manière qui paraît concluante. N'ayant découvert jusqu'ici aucun vestige de l'époque romaine, on a admis aussi que le peuple-roi n'avait pas pénétré jusques-là. On a même assuré, je ne sais d'après quel document, que les Romain's n'ont pas dépassé l'oued Djedi, un peu au Sud de Biskra. Serait-ce parce que les constructions séculaires du type bien. connu font défaut? Cela n'aurait rien de concluant, car, au milieu de cette mer de sables, la pierre n'existant point, les postes militaires et autres établissements romains pouvaient n'avoir été construits, comme on le fait aujourd'hui encore, qu'avec les ressources et les matériaux locaux, c'est-à-dire des

blocs gypseux fondant en quelque sorte sous l'action du temps, du soleil et de la pluie, et ne laissant d'autres vestiges que des monticules de plâtras informes, ne révélant rien. Les gens du pays m'ont affirmé cependant qu'il existe à Aïn-Mouça et à BouHadjer, près de Negouça, ainsi que sur un autre point, entre cette dernière ville et Ouargla, de longues murailles encore intacles, mais couvertes de sable (ce qui les aurait conservées), près desquelles on a déterré des poteries et des jarres antiques. Je signale cette particularité à nos touristes désireux d'entreprendre des fouilles et vérifier si la main-d'œuvre de ces vestiges peut être attribuée aux Romains. En expédition, on n'est guère libre de ses mouvements, et cette raison m'a empêché de me livrer moi même à ces intéressantes recherches, qui nous auraient peut-être éclairé sur la pénétration de la domination romaine dans le Sahara. A d'autres donc le soin d'élucider la question. Qu'ils sachent, en outre, à titre de renseignement, que la médaille romaine n'est pas introuvable dans le pays de Ouargla. J'ai pu m'en procurer sur place près d'une douzaine (Constantins et Maximiens). Plusieurs de mes camarades, officiers de la colonne de 1871, en ont emporté aussi. Nous en avons vu également chez les gens du Souf. Les Romains ayant occupé solidement Ghadamès l'antique Cydamus - pourquoi n'auraient-ils pas poussé jusqu'à Ouargla, moins avancée dans le Sud? Il convient de s'en assurer, et pour clore ce sujet, j'ajouterai qu'à Negouça existe un groupe, nommé les Oulad-Anter, qui se dit descendre des Romains convertis à l'Islamisme. Ils assurent que le petit oratoire dit Djamâ Tamesguida-el-Aoun est bâti sur les fondations d'une antique église romaine, ayant appartenue à lears ancêtres.

D'après les généalogistes indigènes, la contrée de Ouargla portait jadis le nom de pays des Sedrata. Or, l'historien Ibn Khaldoun nous apprend que ces Sedrata étaient une branche de la grande famille berbère autochtone des Loua, ou Lioua. Lors de la fondation de Cyrène, c'est-à-dire 630 ans avant J.-C., les Grecs trouvèrent sur les bords du golfe de la Syrte la population indigène des Lioua portant le nom patronymique de Lioua, son ancêtre, qui devint Libue dans la bouche des Grecs

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