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reprendre le passage d'Holstenius et faire attention. Cette ville eut pour évêque un des ecclésiastiques que le roi Hunéric envoya en exil après le concile de 484.-?

Aquae Albae. Celles-ci appartiennent à la Numidie, mais sans qu'il ait été possible, jusqu'ici, d'en déterminer le site. Morcelli, après les avoir confondues avec les Aquae auxquelles il a imposé, non sans raison, le surnom de Numidiques (voyez ci-dessus), ajoute qu'on peut les assimiler avec la station située à 24 milles (35 kilomètres) plus loin et qu'il nomme Novas Aquilianas. Je lui laisse tout le bénéfice du rapprochement, si on peut l'admettre, et je conseillerai aux explorateurs de ne pas trop s'y arrèter. Constatons en passant que les exemplaires de l'itinéraire d'Antonin qui mettent 24 milles entre les Novac Aquilianae et Bulla Regia sont dans l'erreur, et qu'il faut accepter le chiffre 33 milles (49 kilomètres), donné par d'autres exemplaires, d'après Surita. Les Aquae Albae de la Numidie eurent deux évèques connus, l'un qui figura à l'Assemblée de Carthage, en 411, et le second qui assista au Concile tenu dans cette mème ville, en 484, sous Hunérik. — ?

Aquae Mauritaniae Cæsariensis, voyez ci-dessus au mot Aquae seul.

Aquae Numidicae, ou simplement Aquae, Ad Aquas. La seconde station d'après l'Itinéraire d'Antonin, sur la route d'Hippone à Carthage par Bulla Regia, à 25 milles (37 kilomètres) d'Onellaba qui était elle-mème à 50 milles d'Hippone, les Aquae se trouvant seulement à 5 milles (7,405 mètres) de Simittu Colonia, Chemtou. Le mème motif qui a engagé Morcelli à surnommer les Hammam Rir'a les Eaux chaudes de la Mauritanie Césarienne, lui a fait appeler celles-ci les Eaux Numidiques, Aquae Numidicae. Mais il n'a pas assez réfléchi à ce qu'il allait dire en les plaçant non longè, non loin d'Hippone, alors qu'elles en sont à 75 milles romains ou 111 kilomètres. Les

Eaux Numidiques étaient le chef-lieu d'un évèché dont le titulaire, en 411, assista à l'Assemblée de Carthage.

Aquae Sirenses, les Eaux thermales du Sira; nom que portait à l'époque romaine les sources thermales auxquelles les Arabes ont donné celui de Hammam ben Henefia, en même temps que la rivière sur les bords de laquelle elles se trouvent prenait celui de Oued el Hammam, la rivière des Bains-Chauds. Les sources sont à 25 kilomètres dans l'ouest-sud-ouest de Maskara. Leur température varie de 63 à 66 degrés; (Revue africaine, I, 475, et le Guide de l'Algérie, par Piesse, p. 265). On appelle encore aujourd'hui Plaine de Sira celle que traversent les eaux de la rivière à leur sortie des montagnes, pour se rendre dans le Sig.

Aquae Tibilitanae (les Eaux Tibilitaines). - Première station de la route de Cirta à Hippone (Bone), à 54,000 pas (79,974 mètres), soit 80 kilomètres de Cirta (Itinéraire d'Antonin), à 15 milles (22,215 mètres) de la Villa Serviliana, qui était elle-même à 25 milles ou 37 kilomètres d'Hippone. Mais tout cela n'a pas autant de valeur pour nous que ce que je vais ajouter. Les Aquae Tibilitanae des Anciens sont les Hammam Meskhoutine (les Bains Enchantés), si célèbres chez les Arabes, qui durent leur ancien nom à la ville voisine de Tibilis, qui n'en est qu'à 7 kilomètres au Midi. Les ruines s'appellent aujourd'hui Announa; elles sont sur la route de Constantine à Guelma, et seulement à 16 kilomètres de cette ville, dans l'Ouest.

Aquartillae. — Localité de la Numidie, qui, d'après une inscription recueillie par Renier, p. 280, se trouvait à l'ouest de Constantine, sur le versant oriental du Chettaba.

Aquisira. Évêché de la Mauritanie Césarienne, dont

rien jusqu'à présent n'a permis de déterminer la position. Morcelli, désireux d'obtenir une solution à cet égard, se demande si son nom ne se cache pas sous celui d'Artisiga, une station maritime de la côte nordouest de la Césarienne dont nous allons parler. C'est un procédé dont il use volontiers, mais qui ne conduit que rarement à un résultat certain; aussi laisserons-nous à l'avenir la découverte du site d'Aquisira. Nous connaissons deux titulaires de ce siège épiscopal, l'un qui assista à la Réunion de Carthage en 411, et le second au Concile de 484. ?

Arae (les Autels). Station de la grande voie, qui, d'après l'Itinéraire d'Antonin, conduisait, par Auzia, (Aumale) de Carthage à Césarée (Cherchel). Elle se trouvait à 30 milles (45 kilomètres) de Zabi et à 18 milles ou 26 kilomètres de Tatilti. En 1862, le colonel Payen a relevé près de là, au Blad Tarmount, deux inscriptions qui mettent cette station secondaire à 2 milles ou 3 kilomètres des Arae (Ab Aras, duo millia), ce qui les place à 34 kilomètres en ligne droite, à l'ouest-nord-ouest de Msila. Ces autels ne paraissent pas avoir laissé de débris très visibles, autant que j'ai pu le reconnaître, mais il faut encore chercher; car ils peuvent fort bien avoir disparu dans les puissants remblais de 15 à 18 siècles. Il serait très intéressant de savoir en l'honneur de quelle divinité ils furent dressés, par qui et à quelle époque.

Arenensis Episcopus. - «Que le siège de cet évêché, dit Morcelli, ait tiré son nom d'un lieu appelé Arenae (les sables) ou Arae (les autels), c'est ce que nous ignorons. » La dérivation d'Arae lui semble peu régulière; car il cherche à la justifier en observant que les Africains ajoutaient souvent une syllabe à certains mots en façon de redondance; ainsi ils disaient Altiburitenses pour Altiburienses, Timitanenses pour Timidenses. Quoiqu'il en dise, nous ne sommes guère portés à admettre

qu'Arae ait pu donner Arenenses, qui procède régulièrement d'Arenae, et nous avons pour nous ce fait que les Arae de la Byzacène et de la Proconsulaire ont donné Arensis. Il ajoute que, d'ailleurs, on ne trouve aucune trace d'un oppidum appelé Arenae dans les écrivains de l'Antiquité; mais il oublie que nous sommes là devant un nom appartenant à la nomenclature très secondaire de l'ancienne Afrique, dont ils ne se sont jamais occupés. Ce qui l'avait surtout engagé à chercher Arenenses dans Arae, était le désir de placer son évêché aux Arae, sur la route de Zabi (Bechilga, près de Msîla) à Auzia (Aumale) dont il a été question plus haut, ce qui n'est pas admissible. Le seul Arenensis Episcopus que nous connaissons, sans savoir où il siégeait, est un nommé Cresentianus qui interpellé à la conférence de Carthage, en 411, répondit : « Me voici et avec moi l'Unité; tous les Arenenses sont donc catholiques. — ? »

Armua flumen. -Rivière de la Numidie que Pline (Liv. V, 1), dans son énumération des localités remarquables de la côte, cite après Hippo Regius (Bône), et avant Tabraca (Tabarka), et comme entre Bône et Tabarka, deux rivières arrivent à la mer, la Sebouse et l'Oued El-Kebîr, il est incontestable que l'Armua répond à l'une ou à l'autre. Que ce soit à la première, cela paraît peu discutable, puisque c'est la plus importante des deux, et qu'elle devait être la plus connue, puisque son embouchure est voisine de l'importante ville d'Hippo Regius, la Royale Hippone, la Bône actuelle. Au commencement du IIe siècle de notre ère, le mot Armua était déjà un peu oublié; car Ptolémée ne désigne ce cours d'eau que par son surnom Rubricatus, le Rougeâtre.

Arsenaria.

Voilà, enfin, un nom au sujet duquel nous aurons quelque chose à dire, et une localité dont nous pourrons déterminer exactement la position. Morcelli a dû être bien heureux de le rencontrer. Les cita

tions extraites des écrivains anciens, que l'on peut en faire, constituent une véritable série. Pomponius Mela, le premier en date, sous l'empereur Claude, l'an 40 de notre ère, en dit : « En deçà de Caesarea (Cherchèl), car elle se trouve presque au milieu de la côte de Numidie, sont les Oppida de Cartenna (Ténès) et d'Arsinnaria, le fort de Quiza, etc. » Trente-cinq ou quarante ans après, Pline, la plaçant dans la province de Tingi, la nomme Arsinnaria Latinorum, l'Arsinnaria des Latins, parce que très probablement elle avait été dépeuplée et occupée ensuite par une colonie romaine. Mais il ajoute, à cela, un détail curieux; il la met à 3 milles, près de 4 kilomètres de la mer, et c'est en effet là que le capitaine Muller, en 1853, en a retrouvé les ruines, en un lieu que domine le marabout de Sidi Bou Râs, Monseigneur à la grosse tête. Au commencement du siècle suivant, en 125, Ptolémée la cite au nombre des principales villes de la côte de la Mauritanie Césarienne, en lui donnant le titre de Colonie (Arsenaria colonia). Enfin, un peu plus d'un siècle après (en 337), l'Itinéraire d'Antonin détermine ses distances, de Quiza (le Pont du Chélif), 40 milles ou 59 kilomètres, et de Cartennae (Ténès), 28 milles ou 41 kilomètres. Les MMS portent par erreur 18 milles ou 26 kilomètres 1/2. On a vu par les citations que nous venons de faire que l'orthographe du mot varie, mais nous avons adopté celles de Ptolémée et de l'Itinéraire, parce qu'elles s'accordent avec l'abréviation Arsen, employée dans une inscription recueillie par Gruter, page 382, no 6.

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Arsenaria était le siège d'un évêché dont on ne connaît qu'un seul titulaire, qui signa le 95o parmi ceux de la Mauritanie Césarienne présents au Concile de Carthage, en 484.

Arsicaria.

D'où l'adjectif Arsicaritanus, que l'on trouve dans les plus anciens manuscrits de la Notice, ainsi que l'assure Dom Ruinart, ce qui m'empêche d'ad

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