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dans les inscriptions, une Ala Explororatum Pomariensium, à Tlemsen; une Ala Parthorum, à Altaba (Hadjar Roum); une Ala Thracum, à Tirinadis (Berouâguia). Quant à l'Ala Miliaria, dont il est question dans deux inscriptions recueillies par Gruter (p. 354, 6 et 482, 7), elle appartenait à la Numidie, sans qu'il nous soit possible, jusqu'à présent, de dire où se trouvait son dépôt, car c'est bien de son dépôt dont il s'agit lorsque la Notice lui donne un évêché. On peut expliquer facilement ce fait qui, au premier abord, semble singulier. Le cantonnement des troupes a presque toujours eu un caractère transitoire; néanmoins, dans quelques cas, sous l'empire de certaines circonstances, il a pris de la solidité; les populations sont venues se grouper autour, y trouvant la sécurité ainsi que d'autres avantages et ont fini par y constituer des centres plus ou moins importants. Tel il en a été de l'Ara Miliaria, dont l'un des évêques a figuré parmi ceux qu'Hunéric condamna à l'exil en 484. Mais ce qu'il y a de particulier, c'est que la Notice des Dignités des Empires d'Orient et d'Occident qui cite plusieurs fois l'Ala Miliaria, met le nom au pluriel, Alae Miliariae ou Miliarienses, comme s'il y en avait plusieurs. Le temps nous expliquera peut-être un jour pourquoi, de même qu'il nous dira où se trouvait l'Ala qui fait l'objet de cet article. ?

Albulae, Ad Albulas. C'est le nom que porte dans l'Itinéraire d'Antonin, la seconde station de la route de Calama à Rusuccurus (Dellis), et dont la position est ainsi déterminée par le document romain :

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A l'époque où je pensais avoir retrouvé Calama dans Tlemsen, Ad Rubrae ou Ad Rubras dans les ruines de Revue africaine, 30° année, No 178 (JANVIER 1886).

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Hadjar Roum, j'avais avancé qu'Albulae pourrait bien être représenté par Sidi A'li ben Youb, mais c'était en supposant que la distance donnée par l'Itinéraire était fautive, qu'elle était de 32 kilomètres et non de 44; or, comme rien ne m'a donné raison jusqu'ici, que les deux premiers termes de la question, Calama et Rubrae, paraissent nuls, il ne reste plus qu'à reprendre complètement l'étude de la voie de Calama à Rusuccurus (Dellis), ce que je ferai aussitôt que j'en aurai le loisir. Ceci nous donnera peut-être la synonymie d'Albulae, que nous n'avons pas, et au sujet de laquelle nous ne savons qu'une chose, c'est qu'elle était, au Ve siècle, le siège d'un évèché, dont le titulaire, appelé à Carthage, par le roi Hunéric, en 484, fut par lui envoyé en exil. Je n'ajouterai qu'une remarque à tout ceci. Les écrivains qui ont traité de la terminologie géographique de l'Itinéraire ont pensé que ces adjectifs Albulae, Rubrae, avaient pour complément le mot Aquae, les eaux, parce qu'on savait par le document romain qu'il en était ainsi de l'adjectif Regiae, puisqu'il nomme à cinq reprises différentes les Aquae Regiae. Mais la conclusion ne saurait être aussi absolue, car on comprend très bien que si un ensemble d'eaux puissantes mérite le nom d'Eaux Royales, il ne s'en suit pas que dans les deux autres cas on ait voulu désigner des Eaux Blanches et des Eaux Rouges, phénomènes partout assez rare d'ailleurs, tandis qu'en Afrique et en Algérie, particulièrement, les terres blanches et les terres rouges sont très communes; comme elles dominaient sans doute aux deux stations d'Albulae et de Rubrae de l'Itinéraire, c'est là surtout ce qui m'a engagé à accepter cette interprétation et à supposer que dans ces deux cas on avait dû sous-entendre Terrae. ?

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Alger. Est l'Icosium des Romains, ainsi que le montre une inscription fixée à la base d'une de ses maisons, dans la rue Bâb Azzoun, au coin de la petite rue du Kaftan, mais surtout sa double distance sur Tipaza, par les

Casae Calventi (Fouka) d'un côté, à l'Ouest, et Rusgonium (au Cap Matifou), de l'autre côté, vers l'Est, distances ainsi notées par l'Itinéraire d'Antonin, route maritime de la Malva (la Mlouïa) à Carthage: 32 milles (47 kilomètres), et 15 milles (22 kilomètres).

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Altaba ou Altava. Il y avait deux localités de ce nom dans l'Afrique romaine l'une, en Numidie, à 18 milles ou 26 kilomètres de Theveste (Tebessa) sur la route de Cirta (Constantine); la seconde, à laquelle la liste des évêchés d'Afrique, au Ve siècle, donne un évèché, Altabensis Episcopus, qu'elle met dans la Mauritanie Césarienne, mais dont la situation ne nous a été révélée que très tard par deux inscriptions trouvées au milieu des ruines de Hadjar Roum (La Moricière).

Trompé par la distance de Tlemsèn (c'était alors pour moi Calama) sur Hadjar Roum, qui est la même que celle de Calama sur Rubrae (20 milles ou 29 kilomètres), par la direction que doit avoir cette route se dirigeant sur Rusuccurus ou Dellis et qu'elle a en effet (E. 1/4 N.-E.), j'avais, n'ayant trouvé aucune inscription qui me permît d'en établir la synonymie certaine, identifié Hadjar Roum avec Rubrae ou Ad Rubras. Mais les deux inscriptions publiées par M. Cherbonneau et par M. Willmans, en 1878, rendent cette synonymie douteuse, car il faut avouer, d'un autre côté, que les deux textes que je viens de citer ont fortement besoin d'être discutés. Provisoirement cherchons Rubrae ailleurs et laissons Altaba Mauritaniae ici, en ajoutant qu'en 484 le titulaire de son siège épiscopal assista à la grande réunion convoquée par le roi vandale Hunéric, à Carthage.

J'ai passé plusieurs mois, en 1849-50, sur l'emplacement d'Altaba de Mauritanie, dont la citadelle, avec son réduit, est encore parfaitement reconnaissable, mais je n'y ai reconnu les vestiges d'aucun monument un peu important. On trouvera les détails de cette exploration et de ses résultats dans le tome Ier de la Revue africaine, 1856-57.

Quant à l'Altaba de Numidie, ses ruines sont bien à 26 kilomètres de Tébessa, sur la route de Constantine. M. Renier (Inscriptions rom. de l'Algérie, 3,238) y avait relevé une inscription qu'il recueillit comme prise en un lieu appelé Henchir Altabia, sans s'apercevoir qu'il nous révélait la synonymie d'Altaba, et le Corpus Inscriptionum, t. VIII, 2, p. 245, a commis le mème oubli. La dénomination moderne est restée, on le voit, bien près de l'ancienne, et, comme ce fait se répète fréquemment, nous engageons de nouveau les explorateurs à prêter à ces similitudes une sérieuse attention.

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Amaura. Les anciens écrivains se taisent complètement au sujet d'Amaura, que nous savons seulement avoir appartenu à la Mauritanie Sétifienne, par la Notice. Elle était le siège d'un évèché, Amaurensis Episcopus, dont le titulaire, Urbanus, assista, en 484, à la réunion que fit alors, à Carthage, le roi Hunéric.

Rien n'est encore venu jeter quelque lumière sur le site d'Amaura.

?

Ambia. Localité de la Mauritanie Césarienne, résidence d'un évêque qui, en 484, se rendit à Carthage où il était appelé avec d'autres par le roi Hunéric, qui les envoya en exil.

Je ne sais pourquoi Morcelli, cherchant le nominatif d'Ambianensis Episcopus, est allé proposer Agbia, qui était un lieu de la Proconsulaire, tout à fait différent, ainsi qu'il le remarque lui-même.

On ignore encore quel était le site d'Ambia, et je n'ai rien trouvé qui ait pu me mettre sur sa trace. .?

Amigas. Variante du nom de l'Abigas, rivière de Numidic et auquel nous renvoyons.

Ampelousia. - A 9 kilomètres droit dans l'Ouest de Tanger s'élève ce Cap, l'un des plus remarquables du monde, ainsi que l'a très bien dit M. Renou, dans son

ouvrage sur le Marok, page 294. En effet, c'est lui qui détermine, au Midi, sur l'Atlantique, l'entrée du Détroit de Gibraltar, en même temps qu'il constitue l'angle nord-ouest du Continent africain. Les navigateurs espagnols lui ont donné le nom de Cap Spartel ou de Sparto, à cause de l'halfa ou sparte qui le couvre en partie; c'est de là que les Arabes ont fait leur mot Achbertil ou Chbertil, mais son véritable nom indigène est Rás Achakkar; néanmoins, l'expression Cap Spartel est la seule employée par les Européens. Les Lybyens l'appelaient Kotès ou le Promontoire des vignes, dénomination que les Grecs traduisirent par Ampelousia, qui a la même signification. C'est Pomponius Mela qui nous en informe au début de son Livre I, chap. V. (Voyez aussi Pline, Livre V, 1).

Ampora, que les gens de race punique, dit Morcelli, ont dù prononcer Amphora et Anbura, était une localité de Numidie, assez importante pour avoir été le siège d'un évèché, Amporensis Episcopues. Le premier dont il soit mention dans l'histoire est Donatus, qui assista à la conférence de 411; le second Cresconius, qui figure à la grande Convention de 484, à Carthage aussi. Où est Ampora??

Ampsaga, en punique, la Rivière Large, est ce cours d'eau, l'un des plus importants de l'Algérie orientale qui sort de sources abondantes au voisinage de l'ancienne Sila, à 36 kilomètres au Midi de Constantine, prend jusque sous les murs de cette ville le nom d'Ouéd Bou Merzoug, la rivière du pays fertilisé, qu'il perd aussitôt pour recevoir celui beaucoup plus caractérisé d'Oued Remel, la rivière du sable, lequel disparaît à son tour, devant le développement de son cours, qui lui a fait donner par les Arabes, jusqu'à son embouchure dans la Méditerranée, l'épithète de Grand, Qued ElKebir, la Grande Rivière, expression à peu près identi

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