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وع النطحة تعطيه في لوح الصدر

كيف نا العياط ركبت مشلية

و رعيان الفراسات سرجوا على ضمر

اهل السيوب مهندة مغاربية

و اللبعت اثنين يجوا على كلا يسار

في وسط المحزم طرز مسيلية

و نوار بو فرعون لا بسخ نوار

على بيت اولاد عمر فديت الغناية

و خزنة البارود ما زال حاظر

TRADUCTION

O cavalier, je t'en prie, il faut près de moi t'arrêter;

De loin vient ton cheval, de ses flancs vois la sueur goutte à goutte

Dans le Hodna, entre les Chrétiens et les Oulad-Amer

[tomber.

Apprend-moi vite ce qui vient de se passer.

La nouvelle par les gens de la tribu a été apportée,

La gloire de nos vaillants est partout à circuler,

Le combat de Kheneg-Oum-Hamam on est à raconter;

O quelle journée mémorable que celle de Djer-Oum-Amer!

Nous y avons perdu d'illustres tolba dans la Souna experts (1);
Issus de Rahab, chérif descendant du Prophète purifié,

Ils se sont éteints et mon cœur aussitôt une brûlure a piqué.
Cent soixante corps de braves cavaliers on a rapporté,

(1) Souna, loi traditionnelle tirée des préceptes du Prophète Mahomet.

Lesquels ont vendu la vie de ce bas monde pour l'éternité.

Ils sont allés au paradis, du séjour verdoyant les délices goûter.
Parmi eux des tolba que chacun s'empressait de rétribuer,
Hommes d'une science plus vaste et plus profonde que la mer.
Possédant bibliothèques et les livres en entier

Lesquels le Cheïkh-Boukhari savait lire et réciter (1).

C'était une famille bénie, dépositaire des secrets et protectrice

[dévouée. Quiconque lui portait atteinte, du mal qui le châtiait jamais ne [guérissait.

Ο

O piliers soutiens de ma tribu, ò gage protecteur de l'Orient envoyé,
Avec votre disparition mon pays est perdu et tombe dans l'impiété.
O familles puissantes dont les membres étaient des saints vénérés,
Chez lesquels l'abondance on ne cessait de trouver;

Où le pauvre en ce monde pouvait s'appuyer,
Où le voyageur fatigué, épuisé allait se reposer,

Où l'orphelin et l'aveugle savaient se retirer,

Où chaque hôte mangeait sans avoir à s'excuser.

Les Rahab suivaient la voie par la loi divine tracée.

Dicu l'unique, le puissant, ils connaissaient.

O vous tolba, de mes yeux maintenant vous vous êtes éclipses!
Adorer et prier Dieu la nuit entière ils passaient;

Chez leurs pères et leurs ancêtres c'était l'usage consacré;

L'amour de la divinité était leur œuvre obligée,

Lisant le livre descendu du ciel (Koran) verset par verset.

Réunions vous savez empreintes de pureté.

O mes seigneurs, pleins de science du Prophète, lieutenants vous

D'Ali, l'homme au sabre, et de Heïder les héritiers.

[étiez

Les enfants de Rahab pour la guerre sainte s'étaient levés!

Ils avaient lié leurs pieds pour ne pas reculer et leur vie sacrifier.

Du choc violent des chérifs s'est produit une calamité,

Du haut d'un terrain difficile les vers de terre les ont culbutés.

Les jeunes filles poussaient leurs cris pour les encourager.

On eût fait une meule rien que du papier des cartouches brûlées.

Les chérifs enfants de Rahab à cheval étaient montés,

Et comme des serpents par terre la poussière soulevait.

(1) Sidi Cheïkh-El-Boukhari, auteur du livre de législation isla, mique le plus respecté.

Couché sur des épines je serai et dans la plus vive anxiété
Jusqu'à ce que Dieu de notre seigneur et maître ait pitié.
Mohammed (Bou-Khentach) au terrible lion des Braktia je l'ai com-

Ayant à ses côtés une lionne noire se roulant à ses pieds.
Malheur à celui qu'il saisit sa vie est brisée,

[paré;

Il lui écrase les côtes et son épine dorsale est broyée.
Celles-ci sont les filles des Rahab comme des citadins élevées,
Leur beauté est sans pareille, joignez-y la chasteté.
Telles que de jeunes palmiers des Zîban elles sont élancées,
Lorsque à l'automne ils ploient sous les régimes dorés.
Deux colonnes de troupes sont venues nous attaquer;
Tous les contingents des tribus avec elles marchaient.
Le combat de Khenguet-el-Hamam partout on est à raconter,
Combien mémorable des Oulad-Amer a été la journée,

Dès le matin, à la suite de l'aube l'ennemi s'est avancé,

Ses soldats se sont mis à frapper, semblables à un torrent débordé,
Les chasseurs couraient rapides comme un feu allumé

Et les enfants des Oulad-Amer ils ont chargé et attaqué.
Frappant dru comme la neige par le vent poussée
Ou comme une grêle serrée par la tempête projetée.

A leur rencontre, presque nus nos guerriers se portaient

Et contre leur choc leurs poitrines présentaient.

Aux premiers cris poussés, les plus agiles à cheval sont montés
Et les possesseurs de juments, les plus maigres entraînées pour la

[course ont sellé. Brandissant leurs sabres, bonnes lames du Maroc apportées,

Avec deux pistolets au côté gauche placés,

Dans une ceinture de cuir à Msila brodée

Que l'écarlate du coquelicot ne saurait éclipser.

Sur la famille des Oulad-Amer mon chant est terminé,

Mais ma poudrière est encore préparée.

(A suivre.)

L.-Charles FÉRAUD.

ESSAI

D'ÉTUDES LINGUISTIQUES & ETHNOLOGIQUES

SUR LES

ORIGINES BERBÈRES

(Suite. Voir le n° 175.)

CHAPITRE III

Peuplement Nord (suite). Gaël, Celtes ou Kel-loua, Kel-liboua,

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Libyens.

Bien que le mot achelouh signifie tente dans les dialectes marocains, les Chelouha sont surtout des montagnards à peu près sédentaires, habitant des gourbis et des maisons, et les gens de la tente et de la plaine se nomment plus particulièrement Beraber: ce nom de Chelouha s'applique d'ailleurs d'une façon générale à la plupart des populations berbères du Maroc et à plusieurs tribus où les blonds et les roux sont assez nombreux. Toutes les traditions locales les représentent comme étant les plus anciens peuples aborigènes de l'Afrique septentrionale, et cependant leur nom n'apparaît guère sous cette forme que vers le XVIe siècle de notre ère, quand l'historien Marmol signala, pour la première fois, les Chilohes ou Xilohes.

C'est qu'en effet ce nom, qui ne débute pas par une tifinar de la décade primitive, ne peut être que l'altération d'un nom plus ancien, défiguré en passant par la bouche de gens parlant un dialecte particulier.

Nous avons vu que le CH du berbère moderne était ou une prononciation particulière du K, rappelant le CH germanique, ou une modification phonétique de la tifinar primordiale.

Le mot Chelouha représente donc, pour nous, une forme relativement moderne des deux vocables:

:

Kellouha Il Sellouha Loua.

Kel-Loua;

Selloua, Sellaoua, etc., = S'Ahl

Kel-Louha ou Kel Loua, c'est « le clan de Loua » comme Selloua ce sont « ceux venus du clan de Loua », c'est-à-dire les Beni-Lioua, les Louata des historiens arabes.

Le mot loua signifie en berbère « peuple », et plus rigoureusement « peuple puissant, peuple souverain. » On a voulu faire de ce mot lioua, loua, une forme altérée ou dérivée de libya, Aibon; le contraire peut se soutenir avec plus de raison, car, encore bien qu'en berbère B, Vet: OU soient trois sons qui se substituent l'un à l'autre dès que l'on change de dialecte, il est bien évident que la forme qui n'a qu'une tifinar, est préformante de la forme lib... qui en a deux. Si Loua est « le peuple par excellence », les variantes de Lib... nous donnent les sens de: peuple émigré, peuple qui va loin, peuple ayant le pouvoir, peuple beau, peuple destructeur.

■=aba

s'éloigner, partir, aller loin;

= abi = (Mz.), pouvoir, avoir la faculté de;
(Mz.), beau, bien fait;

iba

1

aba

trancher, couper, abattre, détruire.

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