Windows on the world: roman

Couverture
Grasset, 2003 - 373 pages
Voici un livre qui était attendu au tournant. Pas vraiment pour ses qualités littéraires, mais plutôt parce que Frédéric Beigbeder demeure un phénomène médiatique. Animateur de télévision, éditeur, chroniqueur qui ferait et déferait les réputations. Un phénomène qui avait annoncé son projet : puiser dans l'attentat du 11 septembre la matière à un roman. Windows on the World ne décevra personne. D'abord parce qu'il ne s'agit pas du énième témoignage sur la tragédie des tours jumelles. Mais plutôt de confessions intimes où l'auteur a choisi de retracer à la minute près le petit déjeuner au "Windows on the World" (d'où le titre du livre), restaurant du 107e étage de la tour Nord, entre un père divorcé et ses deux fils. Pour se mettre en situation, l'auteur est monté au restaurant du 56e étage de la tour Montparnasse, "Le Ciel de Paris". De là vont se mêler le destin tragique de cette famille américaine (inventé, réinventé) et l'itinéraire affectif, familial et culturel de l'auteur. Sa généalogie (Amos Wheeler, héros de la révolution américaine), sa grand-mère paternelle, le milieu bourgeois de son enfance, à côté de cet amas de tonnes fumantes se composant de chair humaine. Dans cet exercice de barres parallèles, fourmillant de formules efficaces ("Ma vie est une Suvre où je suis entré sans carton d'invitation"), sans jamais manquer d'émotion ni d'autodérision, il s'agit pour l'auteur "d'aller là où la télévision ne va pas. Montrer l'invisible, dire l'indicible". Et, justement, Beigbeder sait de quoi il parle.

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