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[2.819.676 3.116.353 3.699.144 3.954.660 3.301.864 3.689.781 862.609 964.354 1.098.440 1.222.205 1.066.808 1.121.378

ANNEXE IV

CIRCULAIRE DU GOUVERNEUR GÉNÉRAL

du 25 février 1904

Mon attention a été retenue par la diminution qui s'est produite, depuis quelques années, dans l'effectif du cheptel ovin de la Colonie, suivant des proportions annuelles variables qui, si elles sont aujourd'hui moins inquiétantes, sont pourtant de nature à faire concevoir des craintes assez sérieuses, sinon pour l'existence même de cette branche importante de notre richesse agricole, du moins pour son développement normal.

Le nombre des moutons, qui était de 11 millions en 1887, est en effet allé depuis lors en diminuant d'une manière presque constante jusqu'en 1900, pour se relever, dans une mesure d'ailleurs peu sensible, en 1902, à 8,725,000 têtes.

Les dispositions d'ordre divers auxquelles l'Administration s'efforce de recourir en vue de porter remède à cette situation, seraient certainement inefficaces, si elle négligeait, parmi les moyens à employer en ce sens, l'amélioration progressive des pâturages et l'augmentation du nombre des points d'eau.

Tel est, il est vrai, l'un des caractères particuliers du rôle attribué par ma décision du 1 avril 1902 aux commissions locales chargées de la distribution des primes aux éleveurs des territoires divisionnaires, mais l'action isolée de ces commissions serait insuffisante, et j'ai pensé qu'elle devait être généralisée pour être poursuivie d'après un programme d'ensemble.

Pour ces considérations, j'ai décidé de faire procéder, d'une part, à un inventaire complet et détaillé des ressources en pâturages et en eau qu'offrent les différents terrains de parcours de la Colonie et, d'autre part, à la recherche des moyens à mettre en œuvre pour assurer l'amélioration et l'augmentation de ces ressources.

Une étude analogue a déjà été faite en 1892 sur les instructions de l'un de mes prédécesseurs: il s'agirait de la compléter et de la remettre au point.

J'ai compté pour cela sur votre collaboration et sur votre connaissance particulière de la région que vous administrez.

Tel que je le conçois, le travail que j'ai l'honneur de vous demander sera destiné à fournir un ensemble de renseignements dont le détail suit, et qui devront être consignés parallèlement dans un rapport descriptif et sur une carte.

RAPPORT DESCRIPTIF

Le rapport descriptif devra comprendre trois parties différentes :

A. Physionomie générale de la région au point de vue de l'élevage; importance, composition, effectifs moyens des troupeaux sédentaires et des troupeaux en transhumance, quantités de moutons livrés annuellement au commerce.

B. Enumération des points d'eau ; leur nature (sources, puits artésiens, puits ordinaires, r'dirs naturels ou artificiels); débit; qualité des eaux; nombre de moutons que chacun de ces points permet d'abreuver, selon qu'il s'agit de troupeaux sédentaires ou de troupeaux en transhumance.

C. Description des pâturages utilisables autour de chaque point d'eau (pâturages de printemps, offrant des ressources jusqu'à fin mai ou juin; pâturages d'été, utilisables jusqu'à fin aout ou septembre); situation géographique de chacun d'eux; leur étendue approximative et ses variations possibles suivant les conditions climatériques; leur consistance en essences diverses plus ou moins abondantes; chemins et pistes qui les desservent, nombre de moutons que peut nourrir chaque hectare.

Il conviendra de signaler enfin, dans le rapport descriptif, les abris existant sur les lieux de pâturages et les points sur lesquels des ouvrages semblables devraient être aménagés ou améliorés.

CARTE

La carte, qui pourra être dressée à l'échelle que vous jugerez convenable et qui devra retracer simplement les grandes lignes de la géographie physique et administrative, désignera les points d'eau par des lettres à reporter sur l'état descriptif. Les pâturages de printemps seront indiqués par une teinte jaune et les pâturages d'été par une teinte verte.

Chaque point d'eau sera entouré d'un cercle proportionnel à la surface de parcours utilisable.

rayon maximum de

Ces cercles seront figurés en noir et avec un 15 kilomètres pour les parcours sédentaires; rayon maximum de 30 kilomètres pour les troupeaux en transhu

mance.

en rouge et avec un

Dans les cercles noirs, un chiffre de même couleur indiquera le nombre d'animaux que peut nourrir chaque hectare en tenant compte des disponibilités d'eau ;

De même, un chiffre en rouge indiquera dans les cercles rouges la moyenne quotidienne des animaux que peut abreuver le point d'eau. Enfin, l'importance des pâturages sera indiquée :

Par des hachures doubles, si elle permet de nourrir plus d'un mouton à l'hectare;

Par des hachures simples, si elle ne peut nourrir qu'un mouton à l'hectare;

Par la teinte jaune ou verte seule, s'il faut plus de 1 hectare de parcours pour nourrir un seul mouton.

Ces diverses indications, qu'il s'agisse de la carte ou du rapport descriptif, ne rendront compte que des ressources actuelles en pâturages et en eau.

Vous voudrez bien y joindre une étude aussi documentée que possible des travaux (exploration géologique, aménagements de sources, foncements de puits, barrages, consolidation de r'dirs, formation de r'dirs artificiels) dont la réalisation vous paraîtrait de nature à en faciliter l'extension ou à permettre d'en créer de nouvelles.

Les renseignements que vous jugerez utile de consigner à cet égard dans le rapport descriptif devront être reportés sur la carte en dessin pointillé permettant de les distinguer facilement.

Je n'ai pas besoin d'insister auprès de vous sur l'intérêt qui s'attache à la réalisation de cette double étude.

Je suis persuadé que vous y apporterez le plus grand soin et la plus grande précision, en même temps que la célérité compatible avec l'exécution d'un travail de cette nature.

Le Gouverneur général

JONNART.

ANNEXE V

RAPPORT

SUR L'ÉLEVAGE DU MOUTON, LES RESSOURCES EN EAU

ET EN PATURAGES

DANS LE CERCLE DE BOGHAR

I. Physionomie générale de la région au point de vue de l'élevage du mouton.

L'importance de l'élevage du mouton dans une région déterminée dépend d'un certain nombre de facteurs qui peuvent être groupés en trois classes principales. Les uns sont géographiques, les autres climatériques, les autres enfin commerciaux.

Les facteurs géographiques principaux sont la constitution de la propriété, la superficie et la qualité des pâturages, les ressources en eau. Il est évident en effet que l'établissement de la propriété individuelle, par exemple, nuit au libre parcours et réduit ainsi les moyens de l'élevage indigène. De plus, les pâturages seront d'autant plus nombreux que l'étendue des terrains cultivės sera plus restreinte. D'autre part, les pâturages, quelque vaste que soit leur superficie, sont plus ou moins favorables à l'élevage selon leur qualité, selon la nature des plantes et des arbustes qui les composent. Enfin, un pâturage, si excellent soit-il, ne peut jamais donner qu'un rendement en rapport avec le nombre des points d'eau du voisinage, avec leur débit et la qualité des eaux.

Le climat n'a pas moins d'importance. C'est d'abord la température, le froid qui cause une si grande mortalité dans les troupeaux toujours sans abri, précisément au moment de la naissance des agneaux, la chaleur qui dessèche les pâturages et tarit les points d'eau ; la pluie qui, lorsqu'elle dure trop longtemps en hiver, aggrave sensiblement la pernicieuse influence du froid, qui au contraire, lorsqu'elle tombe à propos, conserve et améliore les pâturages.

Le commerce enfin a une action primordiale sur l'élevage. Le bénéfice est toujours le meilleur stimulant et la facilité des transactions dans le commerce des laines ou la vente des moutons réagit nécessairement sur l'activité des éleveurs.

Ainsi, pour déterminer le plus complètement possible la physionomie générale du cercle de Boghar sous le rapport de l'élevage du mouton, il y a lieu d'étudier la géographie, le climat et le commerce à tous les points de vue qui viennent d'être énumérés.

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