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et d'années dont nous les trouvons accompagnés. Le codex le Tellier est de ce nombre. Il ne nous est malheureusement pas parvenu dans toute son intégrité, car il ne contient plus que trente-trois planches au lieu de quarante qu'il a dû posséder dans l'origine. Les feuillets manquant sont: 1o celui qui se trouvait en tête du manuscrit; 2o deux feuillets entre les 12e et 13°; 3° deux autres feuillets entre les 14e et 15. Le contenu du Codex Telleriano-Remensis est d'ailleurs identique à celui du Vatican. La seule différence que l'on puisse signaler entre eux, c'est que si le premier a perdu plusieurs de ses feuilles, du moins celles qui restent se suivent dans leur ordre naturel, tandis que le second est demeuré complet, mais a subi de nombreuses transpositions.

Le texte explicatif du manuscrit le Tellier est rédigé en langue espagnole, et les noms de personnages ou de divinités se trouvent écrits à l'encre rouge. A côté des noms de jours, nous voyons l'une des lettres b, m, in qui désignent les jours heureux (buenos), néfastes (malos) ou indifférents1.

Au manuscrit du Vatican se trouve jointe une explication en italien et qui, à part quelques réflexions pieuses, quelques notes ajoutées pour faire ressortir la conformité des mythes indiens avec les traditions du christianisme, s'accorde parfaitement avec le texte castillan. La planche publiée dans ce n° est la 1" du codex Letellier, la 40e du manuscrit du Vatican. Nous y trouvons le nom de plusieurs divinités et à côté la désignation du jour placé sous leur protection spéciale. Elle se doit lire de haut en bas et de gauche à

1 Voyez le fac-simile du Codex Teleriano-Remensis que nous avons Joint à cette notice.

droite. Dans la traduction que nous donnons ici, les noms de divinités sont transcrits en lettres italiques.

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Chalchiutliucué. Tlazoltéotl. Tepeyolotl. Haloc. Xiuhtéogtli. 6. Miquistli. 7. Mazatl. 8. Tochtli. 9. Atl. 10. Izcuintli.

in.

Yztli.

44. Ozomatli.

b.

Tiltzinteuqtli.
12. Malinalli.

in.

Tzintéotl.

13. Akatl.

Les quatre premières de ces divinités sont exactement les mêmes qui, d'après la collection de Botturini, président aux différentes heures de la nuit. Les noms ont toutefois éprouvé quelques altérations. Le lecteur en pourra juger par le tableau ci-joint:

NOMS DES DIVINITÉS NOCTURNES.

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Le mot yohua employé par Botturini signifie prince ou seigneur et se donne souvent même aux dieux. La désinence téotl correspond au mot dieu, divinité; par exemple, téocalli, temple; litt. maison des dieux. La finale theuc est une abréviation de teuctli, maître ou seigneur.

Chalchiutlicué est le dieu, ou, suivant quelques auteurs, la déesse des eaux. - Tlazol-yohua correspond au Cupi

don des anciens : c'est le génie de l'amour impur. - Tépéyolotl signifie littéralement, le centre de la montagne; il ne paraît pas différer du génie invoqué par les Quichés sous le nom de cœur de la montagne, et qui présidait aux éruptions volcaniques. Enfin Quiautheuc signifie maître de la pluie c'est un des surnoms les plus fréquents du dieu Tlaloc.

Les espèces de boules qui indiquent les jours du mois sont employées dans le même ordre et avec une valeur identique dans un grand nombre de manuscrits mexicains. Il n'en est pas de même des signes hiéroglyphiques qui les accompagnent. Ces signes consistent en têtes humaines plus ou moins difformes et sont sans aucun doute les images mêmes des divinités dont nous avons parlé plus haut. H. DE CHARENCEY.

BIBLIOGRAPHIE.

HISTOIRE DES RELATIONS POLITIQUES DE LA CHINE AVEC LES PUISSANCES OCCIDENTALES, depuis les temps les plus anciens jusqu'à nos jours, suivie du cérémonial observé la cour de Péking pour la réception des ambassadeurs, traduite pour la première fois dans une langue européenne. Par G. Pauthier. Paris (Didot frères, éditeurs, 1 vol. in-8°. Prix 4 fr.).

Ce nouvel ouvrage de M. Pauthier, fait avec beaucoup de soins et de recherches, ne peut manquer d'être accueilli avec faveur par toutes les personnes qui désirent savoir quand, comment et de quelle manière les souverains de la Chine ont traité les ambassadeurs des puissances occidentales qui, pour un motif ou pour un autre, mais le plus souvent

en vue d'intérêts commerciaux, ont désiré ouvrir des relations avec cet ancien et curieux empire.

Le chapitre qui traite du Cérémonial observé à la cour de Péking pour la réception des ambassadeurs, n'est pas le moins curieux de l'ouvrage. Il devra être désormais entre les mains de tous les Européens qui se rendront à cette cour, ou qui voudront en connaître la minutieuse étiquette.

CH. DE LABARTHE.

CHRONIQUE ORIENTALE.

1er juillet 1859.

En face des graves événements qui agitent l'Europe, depuis quelques semaines, l'Orient pâlit à nos yeux, et même disparaltrait bientôt pour nous comme les effets du mirage, si ce beau pays des rêves n'était aujourd'hui trop étroitement lié à l'Occident pour ne pas se préoccuper de toutes les révolutions qui élargissent ou compromettent nos destinées.

Au moment où les cohortes armées de la France et de l'Italie, à l'abri des étendarts tricolores, font entendre au loin des accents de délivrance, au moment où les sbires du despotisme autrichien reculent à l'approche des soldats de l'indépendance italienne, et où les uns et les autres retrouvent la conviction que la Victoire est à jamais unie à la vraie Liberté, l'Orient écoute, l'Orient s'émeut, l'Orient se relève. Que le génie puissant qui rompt les chaines des peuples et les émancipe en dépit des tyrans, étende encore quelque temps ses larges ailes, et bientôt nous verrons l'Orient tressaillir de nouveau, et cette fois sortir définitivement de sa Ingue léthargie afin de revivre pour l'avenir du monde.

La Grèce, par toutes sortes de manifestations, se montre sympathique à la cause que nous défendons si dignement sur le territoire lombard. A l'annonce de nos victoires, le plus noble sang des Hélènes bondit de joie dans leurs veines. Des lettres d'Athènes. en date du 9 juin dernier, nous apprennent que les étudiants de

cette capitale ont demandé avec instance que des prières publiques soient prononcées pour le triomphe de l'armée franco-italienne. Pendant ces prières, le peuple, porté en foule aux abords de l'église. n'a cessé de faire entendre ses acclamations durant tout le cours du service divin.

Le même enthousiasme en faveur des nobles exploits de notre armée retentit partout dans les Principautés. Au seul bruit que la Sublime-Porte avait conclu un traité d'alliance offensive et défensive avec la cour de Vienne, et bien que le gouvernement ottoman ait nié l'authenticité de ce fait en protestant sur ses intentions fermes de conserver la plus stricte neutralité, le brasier ardent du panslavisme s'est ranimé, et la Turquie s'est vue dans l'obligation d'envoyer des renforts sur les frontières serbes et monténégrines.

En Perse, même résultat. L'armée iranienne qui ne compte pas moins de 100,000 hommes au seul camp de Sultanié où se trouve le Padichah en ce moment, est toute prête à prendre part aux événements qui pourraient porter jusqu'en Orient, les complications de la cause italienne. On assure que ce n'est pas sans motif que la Turquie entretient en ce moment de fortes garnisons sur les frontières persanes et que la division d'Omer-pacha est encore retenue sur pied à Bagdad.

Des lettres d'Égypte annoncent que Saïd-pacha continue à opérer des armements considérables, mais on ignore encore contre qui sont dirigés des préparatifs aussi dispendieux. Il faut remarquer toutefois que le Vice-roi, sommé par la Porte d'envoyer des contingents en Roumélie, aurait répondu, suivant une dépêche reçue de Constantinople par l'agence Havas, en date du 14 juin, que dans l'état d'indécision où se trouvait la question des Principautés, l'Égypte se compromettrait en fournissant les troupes demandées, mais qu'elle mettrait son armée sur le pied de guerre.

Une dépêche du service Bullier, en date de Marseille 20 juin, annonce que le ministre du pacha d'Égypte a suspendu les travaux du percement de l'isthme de Suez. M. de Lesseps a publié une protestation, et le Consul général de France a offert d'intervenir comme médiateur.

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