Images de page
PDF
ePub

de même de Méla, qui écrit en latin Metagonium (1). Quant à Pline, il se sert des mots Metagonitis terra (2). Ptolémée emploie l'expression Μεταγωνιτης dans deux cas différents (3). Étienne de Byzance, après avoir mentionné qu'Hécatée disait Μεταγωνων, faisait cette remarque que le mot se disait aussi au féminin (4).

Quant à l'ethnique et à l'adjectif, Polybe (5), Ptolé

près du fleuve, et un Métagonion, localité aride et stérile. Le Métagonion est en face de Carthagène, sur la côte opposée; c'est à tort que Timosthènes le place en face de Marseille la traversée de Carthagene au Metagonion n'est, en effet, que de 3,000 stades, au lieu qu'en suivant la cote jusqu'à Marseille, il y en a plus de 6,000. C'est aussi, en quelque sorte, jusque-là que s'étend la montagne qui vient des montagnes des Kôtès. La distance des Kôtès aux limites des Massisyliens est de 5,000 stades.

.

» (Εισπλευσαντι δ ̓ ἐξης πολεις τε και ποταμοι πλειους μέχρι Μολοχα ποταμου ὡς ὁρίζει την Μαυρουσίων και την Μασαισυλίων γην ̇ καλείται δε και Ακρα Μεγάλη πλησιον τοῦ ποταμού και Μεταγωνιον τοπος άνυδρος και λύπρος. Σχεδον δε τι και το όρος το άπο των Κωταίων ἐπὶ τους όρους τους των Ματαιτυλίων σταδίοι πεντακισχίλιοι * έστι δε το Μεταγώνιον κατα Νεαν που Καρχηδόνα ἐν τη περαιᾳ * Τιμοσθένης δ' οὐκ εἰ κατα Μασσαλίαν φησιν · ἐστι δ ̓ ἐκ Καρχηδόνος Νέας διαρμα εἰς Μεταγώνιον στάδιοι τρισχίλιοι, παραπλους δε εἰς Μασσαλίαν ὑπερ εξακισχιλίων.)

>>

3o (XVII, 3, 9): « Il y a 6,000 stades du Métagonion au cap Tréton. Certains en comptent moins. (Στάδιοι δ' είσιν ἀπο του Μεταγωνιου μέχρι του Τρητοῦ ἐξακισχίλιοι· οἱ δ ̓ ἔλαττους φασιν.)

[ocr errors]

(1) Mélan (I, 7) : « Regio quæ sequitur a promontorio Metagonio ad Aras Philænorum propriè nomen Africæ usurpat. »

(3) Pline (V, 3) : « Ab Ampsaga Numidia est Metagonitis terra Græcis appellata.

[ocr errors]

(3) Ptolomée (IV, 1) : « ...Le cap Metagonites (Μεταγωνιτης ἀκρον). ...La région Metagonite (την Μεταγών την χώραν).

[ocr errors]

(1) Étienne de Byzance (au mot Mεταγώνιον) : « ...Ce not se dit aussi au feminin (...θηλυκος δε φησι). »

(5) Polybe (III, 33) : « ...Il tira des villes appelées Métagonites... (άπο δε των πολεων των Μεταγώνιτων πολέων ἀπεστειλεν...) »

mée (1) et Étienne de Byzance (2) s'accordent à les lire Μεταγώνιτης au masculin singulier, Μεταγώνιται au pluriel des deux genres.

III. Nature du Métagonium

On ne sait pas ce que Timosthènes en disait (3). Si l'on en croyait Étienne de Byzance, le faux Hécatéc y aurait vu une ville de Libye, ou aurait cru que ce mot signifiait ville de Libye (4). Ératosthènes en faisait un peuple ou, pour mieux dire, une région du pays numide (5). Quant à Hannibal, les Marajov, qu'il appelait aussi du nom de των πολέων των Μεταγώνιτων καλουμένων, étaient pour lui un pays et des villes où, en sa qualité de général d'armée, il avait envoyé des garnisons, et dont il avait tiré 4,000 fantassins pour les envoyer à Carthage (6).

"

(1) Ptolémée (IV, 4) : Les habitants de cette province (Mauritanic Tingitane) sont d'abord, près du détroit, les Métagonites... (Κατέχουσι δε της Επαρχίας τα μεν προς το πορθμῳ Μεταγώνιται.) »

(2) Étienne de Byzance (au mot Maryo)... L'ethnique de ce mot est Métagonitès (.....To ¿bvezov Metajoverns).

(3) Strabon (XVII, 3, 6). Voir p. 10, n. 5, % 2.

[ocr errors]

(4) Étienne de Byzance (au mot Meray). Voir p. 11, n. 4.

(5) Strabon (III, 5, 5). Voir p. 10, n. 3.

(6) Polybe (III, 33): « Quand Hannibal prépara son expédition..., il fit, par une adroite et intelligente combinaison, passer les soldats d'Afrique en Espagne, et ceux d'Espagne en Libye... Les contingents envoyés en Afrique... furent, pour la plupart, envoyés dans les Métagonion de Libye; le reste fut dirigé sur Carthage. Des villes appelées Métagonites, il fit partir pour Carthage 4,000 fantassins à la fois comme otages et comme auxiliaires de l'armée. (TOV DE προειρημένων, τους μεν πλείους εἰς τα Μεταγωνία της Λιβυης * τινας δ ̓ εἰς αύτην Καρχηδόνα κατέταξεν · απο δε των πολέων των Μεταγώνιτων καλου

Polybe a reproduit les termes d'Hannibal d'une façon telle, qu'on voit qu'il comprenait fort bien ce que voulait dire le héros carthaginois. Mais quand lui-même a plus tard donné une description de l'Afrique, il n'a parlé ni des Métagonia ni des villes Métagonites. Artémidore niait l'existence du Métagonion d'Eratosthènes (1). TiteLive montre, sans le dire, qu'il ne savait ce que c'était que ces Métagonia et ces villes Métagonites d'Hannibal et de Polybe, car, en racontant la 2e guerre Punique d'après Polybe, il supprime ces deux mentions, bien qu'il ait copié Polybe dans tout le reste du passage (2). Strabon ignore aussi ce que c'était que le Métagonion. Il sait seulement qu'on mentionne près du fleuve Molochath une Grande Pointe et un Métagonion, localité aride et stérile; mais il ne se prononce pas, et s'en tire

μενων ἀπέστειλεν ἄλλους εἰς Καρχηδόνα πέζους τετρακισχίλιους ὁμερηιας έχοντας και βοηθείας άμα ταξιν.)

» Tous ces détails, ajoute à ce propos Polybe, je les ai trouvés à Lacinium, sur une table rédigée par les ordres d'Hannibal, quand il était en Italie. » Un renseignement que Polybe a donné plus tard dans un livre qui s'est perdu, nous a été conservé par Tite-Live, son copiste en ce qui concerne la 2e guerre Punique, c'est que cette inscription était bilingue :

« Tite-Live (XXVIII, 46) Propter Junonis Laciniae templum, » Hannibal æstatem egit, ibique aram condidit dedicavitque cum >> ingenti rerum ab se gestarum titulo, Punicis Græcisque litteris >> insculpto. >>

(1) Voir plus loin.

(2) Tite-Live (XXI, 21) : « Hannibal... ne nuda apertaque Romanis Africa ab Siciliâ esset... pro eo supplementum ipse ex Africâ maximè jaculatorum, levium armis, petiit ut Afri in Hispaniâ, Hispani in Africâ... stipendia fecerint. 13,850 pedites cetratos misit in Africam et funditores Baleares 870... Has copias partim Carthagini præsidio esse, partim distribui per Africam jubet. Simul conquisitoribus in civitates missis, quatuor millia conscripta delectæ juventutis præsidium cosdem et obsides duci Carthaginem jubet. >>

On voit que, des deux mots sans précision géographique soulignés

par une phrase aussi confuse que sa pensée (1). Méla, au lieu de parler d'une Grande Pointe et du Métagonion, nomme nettement un promontorium Metagonium (2). Quant à Pline, loin de suivre sur ce point Méla, dont il connaît cependant l'ouvrage, il identifie la terre Métagonite à la Numidie (3). Quant à Ptolémée, il accepte sans les discuter ces données différentes, et les reproduit sans chercher autrement à en discuter l'exactitude (4).

IV. Emplacement du Métagonium

Même désaccord sur l'emplacement du Métagonion. Timosthènes le plaçait en face de Marseille (5). Ératosthènes y englobait la montagne Abilyka de Libye, qui était l'une des deux Colonnes d'Hercule (6). Hannibal ct

par nous dans le texte de Tite-Live, le premier, per Africam, remplace sans le traduire le τα Μεταγωνια της Λιβυης de Polybe, et le second, civitates, le των πολεων των Μεταγωνιτων καλουμένων du même

auteur.

(1) Strabon (XVII, 3, 6): « Καλειται δε και Ακρα Μεγάλη πλησιον του ποταμού και Μεταγώνιον τοπος άνυδρος και λυπρος. » Cette phrase peut se traduire de deux façons: On peut y voir, soit : « On donne » aussi le nom de Grand Cap près du fleuve, et de Métagonion à une » localité sans eau et stérile, soit : L'on mentionne aussi une » Grande Pointe près de ce fleuve, ainsi qu'un Metagonium, localité » sans eau et stérile. »

(2) Méla (I, 7): « A promontorio Metagonio... »

(3) Pline (V, 3) : « Numidia... Metagonitis terra Græcis appel

lata. »

(4) Ptolémée (IV, 1): Meraywverns axpov.

Κατέχουσι... Μεταγώνιται.

Υπο την Μεταγωνιτην χωραν.

(5) Strabon (XVII, 3, 6). Voir p. 10, n. 5, § 2.

[blocks in formation]

Polybe disaient seulement que ce pays était en Libye, sous la domination de Carthage et sous le gouvernement militaire de son général en chef (1). Quant à Artémidore, il soutient que, venu dans le pays et ayant demandé des renseignements sur le Métagonion, on lui avait répondu qu'il n'existait pas près des Colonnes d'Hercule de montagne Abilyka (2), ni de peuple Métagonion. Strabon admet cependant son existence, et le place près du Molochath, en face de Carthagène (3). Quant à Méla, né près du détroit, il ne le connaît pas dans cette partie de l'Afrique, et le place bien plus à l'est, sous la forme d'un cap, sur les confins de la Numidie et de l'Afrique propre (4). Pline l'assimile à la Numidie, sans nous dire s'il y voit la Numidie des premiers géographes grecs, qui s'étendait des Colonnes d'Hercule jusqu'au delà de la Cyrénaïque, ou la région qu'il appelle lui-même Numidie, et qui ne commençait, à l'ouest, qu'au fleuve Ampsaga (5). Quant à Ptolémée, il a admis, comme Ératosthènes, un peuple des Métagonites habitant près du détroit un canton dit Métagonite, et,

(1) Polybe (III, 33). Voir p. 12, n. 6.

(2) Strabon (III, 5, 5). Strabon mentionne certaines opinions d'Ératosthènes sur le détroit, et notamment celle-ci que : « la montagne Abilyka, l'une des Colonnes d'Hercule, était dans le Métagonion, peuple de Numidie; mais, ajoute-t-il aussitôt, Artémidore dit qu'il y a bien dans cette région (près de Gadės) une île de Junon, avec un temple de cette déesse, mais qu'il ne s'y trouve ni autre île, ni montagne nommée Abilyka, ni aucun peuple nommé Métagonion. (Αρτεμίδωρος δε την μεν της Ήρας νησος και ἱερον λέγει αύτης · αλλην δε φησιν τινα οὐδ ̓ Αξιλυκα όρος οὐδὲ Μεταγώνιον έθνος.) »

*(3) Strabon (XVII, 3, 6). Voir p. 10, n. 5, 2.

(4) Méla (I, 7) :

[ocr errors]

Regio quæ sequitur (Numidiam) a promontorio Metagonio ad Aras Philænorum propriè nomen Africa usurpat. »

(5) Pline (V, 3). Voir p. 14, n. 3.

« PrécédentContinuer »