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Périple de Skylax. Il y est parlé de l'Azpa Mayar ans la partie due au deuxième Skylax de Caryande, contemporain de Panatius.

Artémidore d'Éphèse florissait vers l'année 104, à l'époque de la première guerre civile entre Marius et Sylla. Sa patrie l'envoya en ambassade auprès du Sénat romain. Après avoir accompli sa mission au mieux des intérêts d'Éphèse, il poussa jusqu'à Gadès et y fit, a-t-il dit, des observations sur la régularité du flux et sur le coucher des astres de l'Océan. Du moins l'a-t-il avancé, bien que certaines raisons soient de nature à faire craindre qu'il n'ait menti en quelque point. Il voulut aussi vérifier les données de Timosthènes et d'Eratosthènes sur la géographie de ces pays éloignés, et y releva des erreurs, moins cependant qu'il ne l'a cru. Il avait auparavant visité la mer Rouge et le cours du Nil, et a tenté aussi une mesure de l'Écumène. Ses ouvrages se sont perdus et il n'en est resté que des extraits, dont le plus complet, qui nous a été conservé en analyse par Strabon, concerne le Nil et la mer Rouge. Quelques-unes des réflexions que l'œuvre d'Ératosthènes lui avait suggérées à propos de l'Afrique occidentale, ont été aussi reproduites par le géographe 'd'Amasée.

Posidonius de Rhodes naquit vers 126 à Apamée, en Syrie. Il mourut fort âgé, vers l'an 46. Il avait suivi à Athènes les cours de Panatius, et ce fut probablement sur cette recommandation qu'il lui fut permis d'entrer dans la bibliothèque des Scipion, d'y consulter l'ouvrage de Polybe et d'y puiser à loisir une quantité de détails historiques et géographiques. De Rome, il alla par terre à Gadès. Il y resta trente jours, pendant lesquels il fit des excursions sur la côte environnante. Il recueillit dans ces courses des observations sur l'Océan, et en fit l'objet d'un livre qui portait le titre : Hapi 'Qzazov, et dans lequel il soumettait à une critique prudente les opinions de

Polybe sur le même sujet. Ce livre, qui a disparu, a été analysé avec soin par Strabon. Il avait aussi composé des Auxa, dont il ne reste que des passages reproduits par Strabon sans nom d'auteur.

Tite-Live assista aux deux dernières guerres civiles, celle du premier César contre Pompée et celle de CésarAuguste contre Antoine. Il était, comme le lui reprochait Auguste, partisan de Pompée, et par conséquent dans la familiarité du dernier Scipion, celui qui fut vaincu par César à Thapsus. Cette liaison, en lui ouvrant la bibliothèque des Scipion, lui permit de prendre copie des parties de l'œuvre de Polybe qui avaient trait à l'histoire romaine. Il s'en est servi avec beaucoup de liberté dans son propre ouvrage, à ce point qu'en beaucoup d'endroits, son texte n'est qu'une traduction littérale du texte grec. Son histoire romaine était une œuvre admirable. Il ne nous en reste que la première et la troisième décade. Tite-Live mourut sous Tibère.

Strabon naquit vers l'an 54 avant Jésus-Christ. Il était d'Amasée, en Asie Mineure. Il fit un voyage en Égypte et un autre à Rome; dans cette dernière direction, il ne dépassa pas l'Étrurie et, par conséquent, ne visita ni la Gaule, ni l'Espagne, ni la Libye. Il a écrit des mémoires historiques et une géographie universelle. Le premier de ces ouvrages a péri; le second est l'une des œuvres les plus parfaites en son genre que l'antiquité nous ait léguées. Malheureusement pour le sujet qui nous occupe, il a singulièrement écourté la fin du XVIIe livre qui a trait à l'Afrique, et n'a même pas donné à ce travail sa rédaction définitive. L'étude de ce document m'a même convaincu qu'après avoir composé d'un premier jet et sans ordre bien régulier ces derniers chapitres, Strabon les a annotés en marge de détails souvent contradictoires avec le texte primitif, dans le but de les faire servir à une refonte de cette fin de l'ouvrage; mais que la fatigue,

l'âge, la mort peut-être ne lui ont pas laissé le loisir de mettre la dernière main à cette dernière partie de son œuvre. Plus tard, ces notes marginales ont été interpolées par quelque copiste dans le texte du premier travail, qu'elles ont rendu souvent inintelligible. J'ai dit ailleurs, dans la Revue Africaine, quels étaient, selon moi, les auteurs dont Strabon a eu sous les yeux les ouvrages originaux, et j'ai montré comment il n'a connu d'Ératosthènes que ce qu'en avait dit Hipparque, et de Polybe que le peu qu'en avait dit Posidonius dans son Περι Ωκεανου et dans un autre ouvrage ou il était traité incidemment de la Libye. N'étant pas venu dans le pays, Strabon n'a pu, d'ailleurs, parler du Métagonium que d'après ses prédécesseurs. Il finissait son 17e livre au moment où Juba II venait de mourir à Cæsarea. Luimême a dù mourir peu après (22 de notre ère).

Pomponius Méla naquit à Tiggentera, petite ville de Bétique, c'est-à-dire dans une province qui, de Siga au détroit, faisait face à la côte africaine. Il était donc en très bonne position d'en bien connaître les villes, les estuaires et les caps. Il a écrit son résumé géographique (De situ Orbis) au moment où l'empereur Claude, en l'an 42 après Jésus-Christ, triomphait des victoires remportées par ses lieutenants.

Pline dit l'Ancien naquit en l'an 23 de notre ère. Il remplit d'assez bonne heure à Rome et dans les provinces des charges considérables. Il fut, notamment en Espagne, procurator Augusti, intendant chargé par l'empereur de percevoir les impôts spéciaux dus au fisc impérial pour les besoins de la défense de l'empire. En dernier lieu, il était préfet de cette flotte de Misène dont les escadres. surveillaient entre autres la côte occidentale de Libye. Il était donc bien placé pour la connaître. Il avait fait paraître une biographie de Pomponius Secundus et une histoire des Germains. Ces deux ouvrages ont disparu;

mais nous avons encore son Histoire de la Nature, œuvre pour laquelle il avait recueilli tant de documents, que l'énumération seule des auteurs qu'il a consultés pour chaque livre de son histoire forme un livre tout entier. Plusieurs autres de ces livres sont consacrés tout entiers à la géographie. Pline périt en 81, sous Titus, lors de l'éruption du Vésuve, dont les exhalaisons l'empoisonnèrent.

Ptolémée vivait à Alexandrie, à l'époque d'Hadrien. Il recueillit une quantité de renseignements de tout âge et de toute sorte sur la géographie, et essaya de les combiner dans une carte générale du globe terrestre. Mais comme il n'avait vu aucun des pays d'Occident, on ne doit pas s'étonner qu'il ait commis, dans cette tentative, des erreurs de tout genre sur la position relative des villes, des fleuves et des montagnes. Il lui est mème arrivé souvent de ne pas reconnaître la même localité sous les noms un peu différents que leur avaient donnés des auteurs divers, et d'en faire deux ou trois localités distinctes. On verra que cela lui est arrivé pour le Métagonium et pour ses dérivés.

Il faut maintenant sauter au vie siècle, et au grammairien Étienne de Byzance, qui vivait très probablement sous Justinien Ier. Il publia un lexique géographique intitulé Eva, dont il ne nous reste qu'un court extrait et un abrégé fait par un certain Hermolaus. Encore n'est-il pas sûr que l'œuvre que nous possédons ne soit pas elle-même un abrégé de cet Hermolaus. Étienne, dans son ouvrage, donnait des extraits des auteurs qui avaient parlé de telle ou telle ville, de tel ou tel pays, indiquait dans quel livre chacun de ces auteurs avait donné ce renseignement, et, finalement, marquait quelles étaient les formes grammaticales adjectives et ethniques à donner à chacun de ces noms. Dans son abrégé, Hermolaüs a supprimé le plus souvent l'extrait, et n'a gardé

que les autres renseignements. On voit que pour lui le vrai sens du nom avait peu d'importance, et que le seul détail qui l'intéressât était la formation grammaticale de l'adjectif et de l'ethnique à faire dériver de chaque

nom.

II. Diverses formes données au nom Meтayov

par les Anciens

Le premier auteur connu qui ait nommé cette localité, Timosthènes, écrivait ce nom Metov, au neutre (1). Le faux Hécatée faisait de même (2), aussi bien qu’Ératosthènes (3). Hannibal écrivait Ta Merayva, au pluriel neutre (4). Strabon, qui a plusieurs fois reproduit ce nom, lui donne toujours la forme Metalov (5). Il en est

(1) Strabon (XVII, 3, 6): « Le Métagonion est en quelque sorte en face de Carthagène, sur la côte opposée. C'est à tort que Timosthenes dit qu'il est en face de Marseille (Έστι δε το Μεταγώνιον κατα Νεαν που Καρχηδονα ἐν τῇ περαια Τιμοσθενης δ ̓ οὐκ εὐ κατα Μασσαλιαν φησιν). »

(2) Étienne de Byzance (au mot Merayovcov) « Métagonion, ville de Libyc.» Hécatée, dans son livre sur l'Asie ́: « Μεταγώνιον πολις Λιξυης. Εκ Ασια. »

(3) Strabon (III, 5, 5) : « Il y en a qui supposent que les Colonnes sont Calpé et Abilyx, montagne de Libye située à l'opposite, et qu'Eratosthènes dit se trouver dans le Métagonion, peuple de Numidie. (Evo δε Στηλας ὑπέλαβον την Καλπην και την Αδελυκα το αντικει μενον όρος ἐκ της Λιβυης ὁ φησιν Ερατοσθένης ἐν τῷ Μεταγωνις Νομαδική έθνει ίδρυσθαι.) »

(4) Polybe (III, 33) : « τα Μεταγώνια. » l'heure le texte entier de ce passage.

Nous donnerons tout à

(5) Strabon. 1o (III, 5, 5). Voir note 3 ci-dessus.

2o (XVII, 3, 6) : « En naviguant de la mer Extérieure dans la mer Intérieure, on rencontre beaucoup de villes et de fleuves jusqu'au fleuve Molochath, qui sépare le territoire des Maures et celui des Massésyliens. L'on nomme aussi (de ce côté) une Acra Mégale

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