Images de page
PDF
ePub

après, en 484, Victor de Vite, la citant au nombre des évèchés de la Césarienne, se sert seulement de l'expression Civitas, Civitas Aquitaniæ, la Cité où il y a des Eaux, de même qu'en Gaule cette grande province qui embrasse toute la région Sud-Ouest, s'était appelée l'Aquitaine. C'est cette expression un peu vague d'Aquac qui a engagé Morcelli à y ajouter Mauritaniae Casariensis, de la Mauritanie césarienne, pour les distinguer des autres Aquae.

Les Aquae de la Césarienne étaient le siège d'un évèché dont quatre titulaires figurent dans l'histoire de l'Église. Le premier assista au concile de Cabarsussis, en 393; le second à la Conférence de Carthage, en 411, les deux autres furent victimes des violences de Genséric et de Hunéric, en 455 et 484.

La synonymie des Aquae de la Césarienne était facile à établir puisque leur distance de Césarée, prise sur la route de Sufasar (A'moura), soit 25 milles romains ou 37 kilomètres, est exactement la même que celle de Cherchel à Hammam Rir'a. C'est le Dr Shaw, qui, avec sa sagacité ordinaire, a le premier fait le rapprochement (Voyages, t. 1, ch. IV). Seulement il les appelle Hammam Merigah, au lieu d'Hammam Righa (prononcez Rir'a). On ignore encore d'où peut venir cette différence d'orthographe qui paraît très fondée, car le consciencieux voyageur anglais avait vu les lieux et il connaissait fort bien les Righa.

Aquae Albae (les Eaux blanches). C'est le nom qu'Holstenius, (in Adnot. ad Patrum Rom., p. 90) donne à un Oppidum dont on ne trouve aucune trace dans les anciens écrivains, et qu'il place dans la Mauritanie Sétifienne. Morcelli rappelle à ce sujet les Aquae, situés au sud de Caesarée (Cherchèl), c'est-à-dire Hammam Rir'a; mais Hammam Rîr'a, qui se trouve dans la partie centrale de la Césarienne est fort loin de la Sétifienne, et rien autre chose ne justifie ce rapprochement. Il faudrait

reprendre le passage d'Holstenius et faire attention. Cette ville eut pour évêque un des ecclésiastiques que le roi Hunéric envoya en exil après le concile de 484.- ?

Aquae Albae. Celles-ci appartiennent à la Numidie, mais sans qu'il ait été possible, jusqu'ici, d'en déterminer le site. Morcelli, après les avoir confondues avec les Aquae auxquelles il a imposé, non sans raison, le surnom de Numidiques (voyez ci-dessus), ajoute qu'on peut les assimiler avec la station située à 24 milles (35 kilomètres) plus loin et qu'il nomme Novas Aquilianas. Je lui laisse tout le bénéfice du rapprochement, si on peut l'admettre, et je conseillerai aux explorateurs de ne pas trop s'y arrêter. Constatons en passant que les exemplaires de l'itinéraire d'Antonin qui mettent 24 milles entre les Novae Aquilianae et Bulla Regia sont dans l'erreur, et qu'il faut accepter le chiffre 33 milles (49 kilomètres), donné par d'autres exemplaires, d'après Surita.

Les Aquae Albae de la Numidie eurent deux évèques connus, l'un qui figura à l'Assemblée de Carthage, en 411, et le second qui assista au Concile tenu dans cette mème ville, en 484, sous Hunérik. — ?

Aquae Mauritaniae Cæsariensis, voyez ci-dessus au mot Aquae seul.

Aquae Numidicae, ou simplement Aquae, Ad Aquas. - La seconde station d'après l'Itinéraire d'Antonin, sur la route d'Hippone à Carthage par Bulla Regia, à 25 milles (37 kilomètres) d'Onellaba qui était elle-même à 50 milles d'Hippone, les Aquae se trouvant seulement à 5 milles (7,405 mètres) de Simittu Colonia, Chemtou. Le même motif qui a engagé Morcelli à surnommer les Hammam Rir'a les Eaux chaudes de la Mauritanie Césarienne, lui a fait appeler celles-ci les Eaux Numidiques, Aquae Numidicae. Mais il n'a pas assez réfléchi à ce qu'il allait dire en les plaçant non longè, non loin d'Hippone, alors qu'elles en sont à 75 milles romains ou 111 kilomètres. Les

Eaux Numidiques étaient le chef-lieu d'un évèché dont le titulaire, en 411, assista à l'Assemblée de Carthage.

Aquae Sirenses, les Eaux thermales du Sira; nom que portait à l'époque romaine les sources thermales auxquelles les Arabes ont donné celui de Hammam ben Henefla, en même temps que la rivière sur les bords de laquelle elles se trouvent prenait celui de Oued el Hammam, la rivière des Bains-Chauds. Les sources sont à 25 kilomètres dans l'ouest-sud-ouest de Maskara. Leur température varie de 63 à 66 degrés; (Revue africaine, I, 475, et le Guide de l'Algérie, par Piesse, p. 265). On appelle encore aujourd'hui Plaine de Sira celle que traversent les eaux de la rivière à leur sortie des montagnes, pour se rendre dans le Sig.

[ocr errors]

Aquae Tibilitanae (les Eaux Tibilitaines). - Première station de la route de Cirta à Hippone (Bône), à 54,000 pas (79,974 mètres), soit 80 kilomètres de. Cirta (Itinéraire d'Antonin), à 15 milles (22,215 mètres) de la Villa Serviliana, qui était elle-même à 25 milles ou 37 kilomètres d'Hippone. Mais tout cela n'a pas autant de valeur pour nous que ce que je vais ajouter. Les Aquae Tibilitanae des Anciens sont les Hammam Meskhoutine (les Bains Enchantés), si célèbres chez les Arabes, qui durent leur ancien nom à la ville voisine de Tibilis, qui n'en est qu'à 7 kilomètres au Midi. Les ruines s'appellent aujourd'hui Announa; elles sont sur la route de Constantine à Guelma, et seulement à 16 kilomètres de cette ville, dans l'Ouest.

Aquartillae. Localité de la Numidie, qui, d'après une inscription recueillie par Renier, p. 280, se trouvait à l'ouest de Constantine, sur le versant oriental du Chettaba.

Aquisira. Évèché de la Mauritanie Césarienne, dont

--

rien jusqu'à présent n'a permis de déterminer la position. Morcelli, désireux d'obtenir une solution à cet égard, se demande si son nom ne se cache pas sous celui d'Artisiga, une station maritime de la côte nordouest de la Césarienne dont nous allons parler. C'est un procédé dont il use volontiers, mais qui ne conduit que rarement à un résultat certain; aussi laisserons-nous à l'avenir la découverte du site d'Aquisira. Nous connaissons deux titulaires de ce siège épiscopal, l'un qui assista à la Réunion de Carthage en 411, et le second au Concile de 484. - ?

Arae (les Autels). Station de la grande voie, qui, d'après l'Itinéraire d'Antonin, conduisait, par Auzia, (Aumale) de Carthage à Césarée (Cherchel). Elle se trouvait à 30 milles (45 kilomètres) de Zabi et à 18 milles ou 26 kilomètres de Tatilti. En 1862, le colonel Payen a relevé près de là, au Blad Tarmount, deux inscriptions qui mettent cette station secondaire à 2 milles ou 3 kilomètres des Arae (Ab Aras, duo millia), ce qui les place à 34 kilomètres en ligne droite, à l'ouest-nord-ouest de Msila. Ces autels ne paraissent pas avoir laissé de débris très visibles, autant que j'ai pu le reconnaître, mais il faut encore chercher; car ils peuvent fort bien avoir disparu dans les puissants remblais de 15 à 18 siècles. Il serait très intéressant de savoir en l'honneur de quelle divinité ils furent dressés, par qui et à quelle époque.

Arenensis Episcopus. - Que le siège de cet évêché, dit Morcelli, ait tiré son nom d'un lieu appelé Arenae (les sables) ou Arae (les autels), c'est ce que nous ignorons.» La dérivation d'Arae lui semble peu régulière; car il cherche à la justifier en observant que les Africains ajoutaient souvent une syllabe à certains mots en façon de redondance; ainsi ils disaient Altiburitenses pour Altiburienses, Timitanenses pour Timidenses. Quoiqu'il en dise, nous ne sommes guère portés à admettre

qu'Arae ait pu donner Arenenses, qui procède régulièrement d'Arenae, et nous avons pour nous ce fait que les Arae de la Byzacène et de la Proconsulaire ont donné Arensis. Il ajoute que, d'ailleurs, on ne trouve aucune trace d'un oppidum appelé Arenae dans les écrivains de l'Antiquité; mais il oublie que nous sommes là devant un nom appartenant à la nomenclature très secondaire de l'ancienne Afrique, dont ils ne se sont jamais occupés. Ce qui l'avait surtout engagé à chercher Arenenses dans Arae, était le désir de placer son évèché aux Arae, sur la route de Zabi (Bechilga, près de Msila) à Auzia (Aumale) dont il a été question plus haut, ce qui n'est pas admissible. Le seul Arenensis Episcopus que nous connaissons, sans savoir où il siégeait, est un nommé Cresentianus qui interpellé à la conférence de Carthage, en 411, répondit : « Me voici et avec moi l'Unité; tous les Arenenses sont donc catholiques. - ?»

[ocr errors]

D

Armua flumen. Rivière de la Numidie que Pline (Liv. V, 1), dans son énumération des localités remarquables de la côte, cite après Hippo Regius (Bône), et avant Tabraca (Tabarka), et comme entre Bône et Tabarka, deux rivières arrivent à la mer, la Sebouse et l'Ouêd El-Kebir, il est incontestable que l'Armua répond à l'une ou à l'autre. Que ce soit à la première, cela paraît. peu discutable, puisque c'est la plus importante des deux, et qu'elle devait être la plus connue, puisque son embouchure est voisine de l'importante ville d'Hippo Regius, la Royale Hippone, la Bône actuelle. Au commencement du IIe siècle de notre ère, le mot Armua était déjà un peu oublié; car Ptolémée ne désigne ce cours d'eau que par son surnom Rubricatus, le Rougeâtre.

Arsenaria.

[ocr errors]

Voilà, enfin, un nom au sujet duquel nous aurons quelque chose à dire, et une localité dont nous pourrons déterminer exactement la position. Morcelli a dû être bien heureux de le rencontrer. Les cita

« PrécédentContinuer »