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il se trouve être un des plus anciens évêques de l'Afrique Chrétienne. - ?

Ajura. Ville de la Numidie dont le nom est aussi écrit Azura, dans les mêmes documents qui la citent au Ve siècle, cette forme paraissant être d'ailleurs la plus ancienne, puisque Pline (79 A. C.) met au nombre des Oppida de l'intérieur des terres un Azuritanum Oppidum; il est vrai qu'il le place dans l'Afrique proprement dite, mais les limites de ces provinces ayant varié ceci s'explique facilement. Dans tous les cas, cette variation dans les attributions administratives a pour nous un certain prix, car n'ayant absolument rien, jusqu'ici, sur le site d'Azura, nous devons toujours croire qu'elle était en même temps voisine de la Numidie et de l'Afrique proprement dite.

Ajura ou Azura était, au commencement du Ve siècle, le chef-lieu d'un évêché, Ajurensis ou Azurensis Episcopus, dont l'un des titulaires, Victor, assista, en 411, à la conférence de Carthage. — ?

Akra Nesos, l'ile Escarpée de Skytax, qu'il met à l'embouchure de la rivière sur laquelle s'élève la ville de Siga, est celle que nous appelons l'ile de Rachgoun, située vis-à-vis de l'embouchure de la Tafna, sur laquelle se trouvait Siga.

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Ala Miliaria. L'Ala, chez les Romains, était un corps de cavalerie destiné surtout à couvrir les flancs de l'infanterie, de même que l'aile couvre les flancs de l'oiseau; de là son nom. Les Alae, les Ailes, avaient des surnoms caractéristiques qui servaient à les distinguer les unes des autres et à les désigner d'une manière précise, mais il semble qu'on n'ait usé du procédé qu'avec une certaine réserve, car le nombre des Alae mentionnées dans l'histoire ancienne, est peu considérable. En Algérie, je n'en ai rencontré que quelques-unes citées

dans les inscriptions, une Ala Explororatum Pomariensium, à Tlemsen; une Ala Parthorum, à Altaba (Hadjar Roum); une Ala Thracum, à Tirinadis (Berouâguia). Quant à l'Ala Miliaria, dont il est question dans deux inscriptions recueillies par Gruter (p. 354, 6 et 482, 7), elle appartenait à la Numidie, sans qu'il nous soit possible, jusqu'à présent, de dire où se trouvait son dépôt, car c'est bien de son dépôt dont il s'agit lorsque la Notice lui donne un évèché. On peut expliquer facilement ce fait qui, au premier abord, semble singulier. Le cantonnement des troupes a presque toujours eu un caractère transitoire; néanmoins, dans quelques cas, sous l'empire de certaines circonstances, il a pris de la solidité; les populations sont venues se grouper autour, y trouvant la sécurité ainsi que d'autres avantages et ont fini par y constituer des centrès plus ou moins importants. Tel il en a été de l'Ara Miliaria, dont l'un des évêques a figuré parmi ceux qu'Hunéric condamna à l'exil en 484. Mais ce qu'il y a de particulier, c'est que la Notice des Dignités des Empires d'Orient et d'Occident qui cite plusieurs fois l'Ala Miliaria, met le nom au pluriel, Alae Miliariae ou Miliarienses, comme s'il y en avait plusieurs. Le temps nous expliquera peut-être un jour pourquoi, de même qu'il nous dira où se trouvait l'Ala qui fait l'objet de cet article. - ?

Albulae, Ad Albulas. C'est le nom que porte dans l'Itinéraire d'Antonin, la seconde station de la route de Calama à Rusuccurus (Dellis), et dont la position est ainsi déterminée par le document romain:

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A l'époque où je pensais avoir retrouvé Calama dans

Tlemsen, Ad Rubrae ou Ad Rubras dans les ruines de

Revue africaine, 30° année. No 178 (JANVIER 1886).

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Hadjar Roum, j'avais avancé qu'Albulae pourrait bien être représenté par Sidi A'li ben Youb, mais c'était en supposant que la distance donnée par l'Itinéraire était fautive, qu'elle était de 32 kilomètres et non de 44; or, comme rien ne m'a donné raison jusqu'ici, que les deux premiers termes de la question, Calama et Rubrae, paraissent nuls, il ne reste plus qu'à reprendre complètement l'étude de la voie de Calama à Rusuccurus (Dellis), ce que je ferai aussitôt que j'en aurai le loisir. Ceci nous donnera peut-être la synonymie d'Albulae, que nous n'avons pas, et au sujet de laquelle nous ne savons qu'une chose, c'est qu'elle était, au Ve siècle, le siège d'un évèché, dont le titulaire, appelé à Carthage, par le roi Hunéric, en 484, fut par lui envoyé en exil. Je n'ajouterai qu'une remarque à tout ceci. Les écrivains qui ont traité de la terminologie géographique de l'Itinéraire ont pensé que ces adjectifs Albulae, Rubrae, avaient pour complément le mot Aquae, les eaux, parce qu'on savait par le document romain qu'il en était ainsi de l'adjectif Regiae, puisqu'il nomme à cinq reprises différentes les Aquae Regiae. Mais la conclusion ne saurait être aussi absolue, car on comprend très bien que si un ensemble d'eaux puissantes mérite le nom d'Eaux Royales, il ne s'en suit pas que dans les deux autres cas on ait voulu désigner des Eaux Blanches et des Eaux Rouges, phénomènes partout assez rare d'ailleurs, tandis qu'en Afrique et en Algérie, particulièrement, les terres blanches et les terres rouges sont très communes; comme elles dominaient sans doute aux deux stations d'Albulae et de Rubrae de l'Itinéraire, c'est là surtout ce qui m'a engagé à accepter cette interprétation et à supposer que dans ces deux cas on avait dû sous-entendre Terrae. - ?

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Alger. Est l'Icosium des Romains, ainsi que le montre une inscription fixée à la base d'une de ses maisons, dans la rue Bâb Azzoun, au coin de la petite rue du Kaftan, mais surtout sa double distance sur Tipaza, par les

Casae Calventi (Fouka) d'un côté, à l'Ouest, et Rusgonium (au Cap Matifou), de l'autre côté, vers l'Est, distances ainsi notées par l'Itinéraire d'Antonin, route maritime de la Malva (la Mlouïa) à Carthage: 32 milles (47 kilomètres), et 15 milles (22 kilomètres).

Altaba ou Altava. Il y avait deux localités de ce nom dans l'Afrique romaine l'une, en Numidie, à 18 milles ou 26 kilomètres de Theveste (Tebessa) sur la route de Cirta (Constantine); la seconde, à laquelle la liste des évêchés d'Afrique, au Ve siècle, donne un évêché, Altabensis Episcopus, qu'elle met dans la Mauritanie Césarienne, mais dont la situation ne nous a été révélée que très tard par deux inscriptions trouvées au milieu des ruines de Hadjar Roum (La Moricière).

Trompé par la distance de Tlemsên (c'était alors pour moi Calama) sur Hadjar Roum, qui est la même que celle de Calama sur Rubrae (20 milles ou 29 kilomètres), par la direction que doit avoir cette route se dirigeant sur Rusuccurus ou Dellis et qu'elle a en effet (E. 1/4 N.-E.), j'avais, n'ayant trouvé aucune inscription qui me permît d'en établir la synonymie certaine, identifié Hadjar Roum avec Rubrae ou Ad Rubras. Mais les deux inscriptions publiées par M. Cherbonneau et par M. Willmans, en 1878, rendent cette synonymie douteuse, car il faut avouer, d'un autre côté, que les deux textes que je viens de citer ont fortement besoin d'ètre discutés. Provisoirement cherchons Rubrae ailleurs et laissons Altaba Mauritaniae ici, en ajoutant qu'en 484 le titulaire de son siège épiscopal assista à la grande réunion convoquée par le roi vandale Hunéric, à Carthage.

J'ai passé plusieurs mois, en 1849-50, sur l'emplacement d'Altaba de Mauritanie, dont la citadelle, avec son réduit, est encore parfaitement reconnaissable, mais je n'y ai reconnu les vestiges d'aucun monument un peu important. On trouvera les détails de cette exploration et de ses résultats dans le tome Ier de la Revue africaine, 1856-57.

Quant à l'Altaba de Numidie, ses ruines sont bien à 26 kilomètres de Tébessa, sur la routé de Constantine. M. Renier (Inscriptions rom. de l'Algérie, 3,238) y avait relevé une inscription qu'il recueillit comme prise en un lieu appelé Henchir Allabia, sans s'apercevoir qu'il nous révélait la synonymie d'Altaba, et le Corpus Inscriptionum, t. VIII, 2, p. 245, a commis le même oubli. La dénomination moderne est restée, on le voit, bien près de l'ancienne, et, comme ce fait se répète fréquemment, nous engageons de nouveau-les explorateurs à prêter à ces similitudes une sérieuse attention.

Amaura. Les anciens écrivains se ausent complètement au sujet d'Amaura, que nous savons seulement avoir appartenu à la Mauritanie Sétifienne, par la Notice. Elle était le siège d'un évèché, Amaurensis Episcopus, dont le titulaire, Urbanus, assista, en 484, à la réunion que fit alors, à Carthage, le roi Hunéric.

Rien n'est encore venu jeter quelque lumière sur le site d'Amaura. — ?

Ambia. Localité de la Mauritanie Césarienne, résidence d'un évêque qui, en 484, se rendit à Carthage où il était appelé avec d'autres par le roi Hunéric, qui les envoya en exil.

Je ne sais pourquoi Morcelli, cherchant le nominatif d'Ambianensis Episcopus, est allé proposer Agbia, qui était un lieu de la Proconsulaire, tout à fait différent, ainsi qu'il le remarque lui-même.

On ignore encore quel était le site d'Ambia, et je n'ai rien trouvé qui ait pu me mettre sur sa trace. ?

Amigas. Variante du nom de l'Abigas, rivière de Numidie et auquel nous renvoyons.

Ampelousia. A 9 kilomètres droit dans l'Ouest de Tanger s'élève ce Cap, l'un des plus remarquables du monde, ainsi que l'a très bien dit M. Renou, dans son

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