La Bruyère dans la maison de Condé: Études biographiques et historiques sur la fin du XVIIe siècle, Volume 2

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Firmin-Didot et cie, 1886
 

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Expressions et termes fréquents

Fréquemment cités

Page 280 - II ya des misères sur la terre qui saisissent le cœur; il manque à quelques-uns jusqu'aux aliments; ils redoutent l'hiver, ils appréhendent de vivre. L'on mange ailleurs des fruits...
Page 325 - ... mais froidement; il ne se fait pas écouter, il ne fait point rire : il applaudit , il sourit à ce que les autres lui disent , il est de leur avis ; il court, il vole pour leur rendre de petits services; il est complaisant, flatteur, empressé: il est mystérieux sur ses affaires, quelquefois menteur ; il est superstitieux , scrupuleux , timide ; il marche doucement et légèrement , il semble craindre de fouler la terre ; il marche les yeux baissés, et il n'ose les lever sur ceux qui passent....
Page 325 - Phédon a les yeux creux, le teint échauffé, le corps sec et le visage maigre : il dort peu et d'un sommeil fort léger; il est abstrait , rêveur, et il a avec de l'esprit l'air d'un stupide ; il oublie de dire ce qu'il sait , ou de parler d'événements qui lui sont connus : et , s'il le fait quelquefois , il s'en tire mal ; il...
Page 138 - L'on voit certains animaux farouches, des mâles et des femelles, répandus par la campagne, noirs, livides et tout brûlés du soleil, attachés à la terre qu'ils fouillent et qu'ils remuent avec une opiniâtreté invincible ; ils ont comme une voix articulée, et quand ils se lèvent sur leurs pieds, ils montrent une face humaine, et en effet ils sont des hommes.
Page 219 - Rabelais surtout est incompréhensible. Son livre est une énigme , quoi qu'on veuille dire, inexplicable ; c'est une chimère , c'est le visage d'une belle femme avec des pieds et une queue de serpent , ou de quelque autre bête plus difforme : c'est un monstrueux assemblage d'une movale fine et ingénieuse et d'une sale corruption.
Page 218 - J'ai lu Malherbe et Théophile. Ils ont tous deux connu la nature, avec cette différence que le premier, d'un style plein et uniforme, montre tout à la fois ce qu'elle a de plus beau et de plus noble, de plus naïf et de plus simple ; il en fait la peinture ou l'histoire. L'autre, sans choix, sans exactitude, d'une plume libre et inégale, tantôt charge ses descriptions, s'appesantit sur les détails ; il fait une anatomie ; tantôt il feint, il exagère, il passe le vrai dans la nature ; il en...
Page 583 - ... arrive par la longueur du chemin qu'elle vient de faire. Elle dit qu'elle est le soir sans appétit; l'oracle lui ordonne de dîner peu. Elle ajoute qu'elle est sujette à des insomnies; et il lui prescrit de n'être au lit que pendant la nuit. Elle lui demande pourquoi elle devient pesante, et quel remède; l'oracle répond qu'elle doit se lever avant midi, et quelquefois se servir de ses jambes pour marcher.
Page 324 - Giton a le teint frais, le visage plein et les joues pendantes, l'œil fixe et assuré, les épaules larges, l'estomac haut, la démarche ferme et délibérée. Il parle avec confiance; il fait répéter celui qui l'entretient, et il ne goûte que médiocrement tout ce qu'il lui dit.
Page 79 - Il ne faut pas juger des hommes comme d'un tableau ou d'une figure, sur une seule et première vue; il ya un intérieur et un cœur qu'il faut approfondir. Le voile de la modestie couvre le mérite, et le masque de l'hypocrisie cache la malignité.
Page 218 - On a dû faire du style ce qu'on a fait de l'architecture : on a entièrement abandonné l'ordre gothique que la barbarie avait introduit pour les palais et pour les temples ; on a rappelé le dorique, l'ionique et le corinthien ; ce qu'on ne voyait plus que dans les ruines de l'ancienne Rome et de la vieille Grèce, devenue moderne, éclate dans nos portiques et dans nos péristyles.

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