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sculptures et de peintures, dont quelques-unes étaient des inscriptions lisibles, le tout exécuté avec un art varié.

« Les colonnes de marbre en étaient également décorées avec une très grande élégance. Quant aux deux colonnes rouges, elles étaient situées vis à vis du mihrab et supportaient la coupole qui surmonte le mihrab et au-dessus de laquelle étaient les chambres de la bibliothèque contenant les livres apportés des pays lointains, ainsi que les livres émanant de l'enseignement des professeurs de cette mosquée. C'est là que se trouvaient aussi les logements de ces professeurs. Le nombre des colonnes qu'il y avait dans cette mosquée était de quatre cent douze. On y comptait quatorze galeries couvertes. La longueur de cette mosquée était de 222 coudées sur une largeur de 150 coudées.

<«< Dans la partie antérieure de la mosquée était une chambre (maksourah) ayant une porte ouvrant près du minbar et par laquelle l'iman pénètre, après s'être arrêté dans une chambre qui fait face à la porte, en attendant que l'heure de la prière approche. Cela est dit par Ibn-Hammad. Ce même auteur ajoute que la dépense nécessitée par l'achèvement de la construction de cette mosquée s'éleva à quatre-vingt-six mille mithqals d'or.

« L'année suivante, El-Mansour agrandit la nef de la mosquée et construisit la coupole connue sous le nom de Bab-el-Bahw (porte de la beauté), à l'extrémité de la galerie du mirhab. Cette coupole était soutenue circulairement par trente-deux colonnes que le roi des Gênois avait envoyées, entre autres choses, comme présents (à El-Mansour), accompagnées de onze hommes choisis parmi les artisans experts. El-Mansour les avait demandés à leur souverain, après avoir noué des relations d'amitié avec lui, pendant la paix conclue entre eux. Ces colonnes étaient d'un marbre très rare et portaient des inscriptions d'un travail merveilleux, en beaux caractères orientaux exécutés avec un art admirable. Quiconque les voyait, reconnaissait n'avoir jamais vu plus belle

construction. Devant les galeries, le patio a été pavé sur une étendue d'environ quinze coudées.

« La mosquée avait douze portes; une chambre réservée aux femmes était située à l'Est et séparée de la mosquée par un mur (Pl. I en couleurs) d'une belle construction. Cette salle contenait deux cents colonnes ; à sa partie supérieure était une grande coupole au milieu d'autres plus petites. On y voyait en outre des fontaines coulant des murs, une grande salle près de la porte de........... des chambres dans l'étage supérieur destinées au logement du gardien des femmes et des jeunes filles, pour empêcher les hommes de pénétrer chez elles...1 »

La description donnée par notre calligraphe Bedjaoui correspond bien avec son dessin.

Il existe une certaine analogie entre les palais coloriés du manuscrit et les monuments des onzième et douzième siècles d'Italie et de Sicile, mais il serait oiseux d'établir des comparaisons puisque nous ignorons l'origine de ces documents.

Nous ne savons rien de plus sur ces palais.

Passons maintenant aux fortifications et aux portes.

Les anciennes fortifications sont encore visibles en bien des parties. L'enceinte formait un vaste triangle dont la base longeait la mer (chap. IV, fig. 1) et dont le sommet situé à 660 mètres d'altitude (le Gouraya) dominait toute la mer et les côtes voisines. Au milieu de la base, c'est-à-dire de la plage formant le port, se trouve encore la porte sarrazine dite: Bab-el-Bahar, porte de la mer (chap. IV, Pl. I).

En continuant vers le Nord et en longeant le rivage, on rencontre une courtine crénelée puis une tour (chap. IV, Pl. II, fig. 2 et Pl. IV, fig. 2) dites des Espagnols, probablement parce qu'elles ont été remaniées par ceux-ci; elles sont enclavées dans les mai

1. La suite de la description manque dans le manuscrit.

sons du quai; le caractère de leur architecture est visiblement musulman. On atteint ensuite le fort Abd-el-Kader (chap. IV, Pl. V, fig. 2), ancien fort de la mer, entièrement refait par les Espagnols et n'ayant conservé de l'époque hammadite ou hafside que les murs de fondation et quelques souterrains. On tourne ensuite au Nord en longeant toujours la mer et on reprend l'ancienne enceinte hammadite à peu près à moitié route de Sidi Yahia. Là s'ouvrait autrefois la porte aujourd'hui détruite de BabAmsiouem; on en aperçoit encore les traces dans un mur du vieux rempart. La muraille se dirige ensuite par tronçons et en zigzag vers le fortin de Gouraya (chap. IV, Pl. III, fig. 1) absolument moderne, mais qui a probablement succédé à un ouvrage plus ancien. C'est un lieu de pèlerinage pour les musulmans.

Avant d'arriver au Gouraya, et à moitié route, l'enceinte s'arrête brusquement, dans la brousse, soit parce que les architectes hammadites ont considéré le terrain comme inaccessible par lui-même, soit parce que les difficultés du terrain ont permis de se contenter moyens de défense plus rudimentaires. C'est par ce côté que s'est prononcée l'attaque des Espagnols, en 1509.

de

Le tracé de l'enceinte est parfaitement conçu, il se plie à tous les accidents du sol. C'est un mur crénelé de o m. go à 2 mètres de large, couronné d'un chemin de ronde et flanqué de tours pleines à base rectangulaire de 4 mètres sur 3 à la base et de 6 mètres de hauteur. Ces dimensions sont du reste très variables, le mur représenté dans le bas de la planche III (chap. IV) n'a que 4 mètres de hauteur.

Les murs sont généralement en moellons et en briques alternant par lits très minces. Dans certaines tours, des lits de briques de 4 centimètres d'épaisseur alternent avec des lits de moellons de 20 centimètres. (Chap. IV, Pl. III, fig. 1.)

Arrivé au plateau ait des Ruines, occupé aujourd'hui par le pénitencier militaire, on rencontre les pans de mur de l'enceinte

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