On voit, d'après la coupe générale (plan II) de l'ensemble du palais de l'Émir, que le niveau de l'extrémité Nord de l'enceinte se trouvait à 35 mètres au-dessus du sol de la grande cour du Dar-elBahar. Les terrains o et p de nature rocheuse ne portaient aucune trace d'habitation. Il semble que le palais des Émirs, au point de vue de la disposition générale des locaux, ne devait pas différer sensiblement du palais actuel du sultan du Maroc à Fez, capitale du dernier pays berbère. M. Michaud-Bellaire' nous donne de curieux détails, sur ce palais, dans la Revue du Monde Musulman du mois d'août 1908. Voici le résumé très sommaire de cette notice. Le palais de Fez comprend trois parties: La première partie (partie extérieure) comprend les bureaux des vizirs, la chancellerie, les magasins du sultan, les écuries et les postes de garde. Elle est placée sous les ordres d'un caïd. La deuxième partie (partie intermédiaire) est réservée au sultan, en dehors de ses appartements personnels; elle est entièrement placée sous l'autorité du grand chambellan. Ce fonctionnaire ne demeure pas dans cette partie du palais, mais il y arrive le matin et y reste jusqu'à dix heures du soir. Il fait avec le sultan les cinq prières du jour, entre dans la salle du trône sans ètre annoncé, dirige le personnel (pages et domestiques), le matériel (magasin des objets précieux) et les écuries du sultan. C'est en réalité l'intendant du palais. La troisième partie (intérieur du palais) comprend les appartements personnels du sultan et les habitations de tous les parents du sultan tantes, sœurs, cousines et les maris de cellesci. Cela forme une population totale de 3.000 à 6.000 personnes. Au milieu des habitations occupées par les membres de la 1. MICHAUD-Bellaire, Revue du Monde Musulman, août 1908, p. 647 : Au palais du sultan marocain. famille du sultan, et qui ont été construites par le sultan précédent, se trouvent les bâtiments bâtis et occupés par le sultan actuel. A la mort de chaque sultan le prince héritier abandonne la maison de son père et se fait bâtir pour lui une habitation nouvelle dans l'enceinte du palais. Les parents du sultan préfèrent en général vivre à l'extérieur, s'ils disposent de ressources suffisantes. Dans ce cas, ils reçoivent une indemnité. Le sultan se rend dès le matin dans la partie intermédiaire du palais où il est servi par des hommes. Les femmes sont sous les ordres d'une grande-maîtresse du palais. Le sultan mange toujours seul. MOSQUÉE DE LA KALAA La mosquée se compose d'un minaret encore debout et d'un grand batiment rectangulaire de 66 mètres sur 54 mètres à contreforts extérieurs, dont il ne reste que des fondations (fig. 62). L'entrée se trouvant sur le côté, on rencontrait d'abord une cour à portique avec citerne (fig. 62 et Pl. X). Les colonnes du portique étaient cylindriques et en marbre blanc. Elles reposaient sur des dés en maçonnerie noyés dans le sol. Elle ne sont plus entières. Les cinq colonnes de l'Est manquent totale ment. Un mur AB avec des ouvertures séparait les cours à portiques de la grande salle de la mosquée proprement dite. Les colonnes de cette salle ont disparu. Il n'en reste que les fondations. Le pla 1. Le soldat Grousset se tient à côté de la citerne. Au fond on voit une petite colonne blanche qui se trouve dans la maksourah. 64 m. fond et le toit de cette salle étaient certainement en bois, car on ne retrouve aucun débris de maçonnerie sur le sol. Une maksourah entourée d'un mur en maçonnerie qui suppor tait probablement une balustrade précédait le mirhab M. Une colonne de la maksourah, encore debout, est indiquée sur le plan et sur les photographies de la planche X. Plusieurs portes communiquaient avec l'extérieur et donnaient. |