d'un dallage en briques placées de champ et formant un dessin à redan (fig. 56).

Les portes des trois réduits a étaient en guillotine avec piedsdroits en briques. Elles s'ouvraient sur la cour. Il fallait se baisser pour y entrer (fig. 57). Les chambres de gauche étaient plus or

nées. On a recueilli dans leurs décombres, ou dans les caves situées au-dessous, des fragments de mosaïque de faïence formée de carreaux bleus, d'étoiles blanches et de petits carrés bruns (fig. 58); des stalactites; des parements de marbre gris avec incrustations de marbre blanc et de stue (fig. 54, 59, 60, 61), etc...

Dans le même endroit des tuiles vernissées bleues et des tuiles ordinaires gisaient sur le sol.

Ce bâtiment ne disposait d'aucun dégagement vers l'extérieur. Il faisait certainement partie du harem.

FIG. 61. Marbres gris avec incrustations de stuc. Fouilles Blanchet.)

Il ne reste rien des chambres Sud de ce bâtiment. Il ne subsiste que les

caves.

Le palais particulier des Émirs, avec ses dépendances, est contigu à la face Nord du Dar-el-Bahar et se prolonge par étages successifs, pendant 200 mètres, dans la direction du Nord en escaladant les premières pentes du Takerbous (plan II).

Ce palais comprenait trois groupes d'habitations: 1o un palais et des citernes; 2o le palais particulier de l'Émir avec le harem; 3° des dépendances pour les serviteurs et peut-être aussi une partie du harem.

Le mur d'enceinte avait 2 m. 50 de large. Il se composait de deux murs parallèles en moellons de o m. 50 à o m. 60 d'épaisseur séparés par une couche de pisé de 1 mètre à 1 m. 10. Il se soudait aux deux extrémité de la face Nord du Dar-el-Bahar; il était à crémaillère et avait un développement de 560 mètres.

Aucune communication directe n'existait entre le Dar-el-Bahar

et le palais des Émirs. Pour se rendre dans ce dernier palais il fallait passer soit par un corridor qui longeait les bains situés au Nord du bâtiment central du Dar-el-Bahar, soit par des salles qui se trouvaient à l'Est des salles centrales du côté Nord de la grande cour.

Les portes donnant vers l'extérieur étaient également peu nombreuses. Je n'ai trouvé que deux ouvertures dans l'enceinte Est l'une en A et l'autre en B, encore cette dernière devait-elle être plutôt une poterne. Du côté Ouest il n'existe aucune solution de continuité, sauf peut-être à l'extrémité Nord-Ouest, mais en ce point on ne rencontre plus aucune trace de construction, le rocher est à nu.

Chacune des ouvertures A et B donnait accès à des passages coudés, à des salles, des cours, qui, à la longue, mais après maints détours, permettaient d'atteindre le palais particulier de l'Émir.

En sortant du Dar-el-Bahar par l'un des deux passages de la face Nord on débouchait sur une terrasse irrégulière d'une vingtaine de mètres de large, couverte de constructions légères, dont il ne reste que des décombres. Des canaux à fleur de terre m et m'arrosaient probablement des jardins ou des plates-bandes. Ils correspondaient au premier étage du Dar-el-Bahar.

De ce premier palier on montait sur une deuxième terrasse, on laissait à sa gauche quelques constructions en pisé a et s et, à sa droite, un grand bâtiment I de 30 mètres de côté encadrant une cour sous laquelle ont été creusées de nombreuses citernes orientées du Nord-Ouest au Sud-Est. La moitié Nord de la cour étant rocheuse, l'architecte s'est trouvé dans l'obligation, pour éviter un travail onéreux et pénible, de donner aux citernes des longueurs inégales. Celles-ci s'arrêtent toutes, par leur extrémité Nord, au rocher et donnent assez l'impression, en projection horizontale, d'un jeu de tuyaux d'orgue.

Le bâtiment II, situé immédiatement au-dessus du bâtiment I,