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sur un mur parallèle C, médiocrement appareillé qui était simplement plaqué sur le massif de maçonnerie qui supportait la coupole (fig. 21).

La coupole était entourée d'une gaine, dont on voit l'amorce

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dans les figures 22 et 23, au-dessus des cintres des liwans des faces Nord et Est. Elle avait pour but d'isoler la coupole de la plate-forme de la tour et de lui permettre de prendre du jour à l'extérieur pour éclairer la salle; celle-ci ne disposait en effet d'aucune autre ouverture que la porte.

La coupole et la terrasse telles qu'elles apparaissent dans les figures 19 et 20, sont de simples projets de restitution.

L'architecte du Ménar avait aussi ménagé des vides L (fig. 15) aux quatre angles de la salle, dans le gros mur de soutien afin d'alléger la construction.

A gauche de l'entrée se trouvait une pièce faisant saillie sur la masse de l'édifice. De cette chambre on communiquait aussi avec le chemin de ronde du rez-de-chaussée et du sous-sol; elle mas

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FIG. 22.

Partie de la gaine qui entourait la coupole centrale. Côté Est. (Commencement des fouilles.)

quait en tous les cas la façade, et c'est pour cette raison probablement que le constructeur avait jugé inutile de garnir cette dernière de niches décoratives. Des murs en pisé, dus à des remaniements postérieurs, s'appuyaient à l'extérieur de cette construction.

Le Ménar était précédé d'une cour, à l'Ouest, puis venaient des habitations disposées sans symétrie que j'ai renoncé à fouiller. A une vingtaine de mètres, au Nord, se distinguent les traces de constructions assez importantes. Le Ménar toutefois constituait

bien un édifice isolé, qui se reliait simplement à droite et à gauche au mur d'enceinte dont il formait une sorte de bastion. Les habitations seigneuriales se trouvaient à 28 mètres plus au Nord. On voit fort bien à l'angle Sud-Est, dans le massif même du Ménar, l'amorce du mur d'enceinte, qui devait être, en ce point, un mur bas suivant la crête du rocher à pic (fig. 24). A l'angle Nord-Est

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Partie de la gaine qui entourait la coupole centrale. Côté Nord. (Commencement des fouilles.)

(pl. III) les murs sont dans un tel état de dégradation qu'il est impossible de faire aucune constatation de ce genre.

On a constaté avec raison qu'il existait de nombreuses analogies entre la salle du Ménar et les salles des palais mauresques de la Cuba et de la Ziza, à Palerme. Le Ménar a précédé ces deux palais de près d'un siècle et la Kalaa n'existait plus depuis plusieurs années lorsque ceux-ci ont été construits (1154 et 1180).

1. Les palais hammadites avaient certainement cessé d'exister en 1152, après la première destruction de la ville.

Le palais du Ménar est d'inspiration purement asiatique et, s'il présente quelques ressemblances avec les palais siciliens, cela tient à ce que ces derniers ont subi les mêmes influences ou ont été plus ou moins copiés sur lui.

Je terminerai cette description par quelques vers très curieux

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FIG. 24. Le Ménar. Angle Sud-Est. Amorce du mur d'enceinte.

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d'un ancien poème arabe, qui m'ont été communiqués par M. Marçais: «Reverrai-je jamais les arcades d'El-Ménar ouvertes sur des parterres de fleurs et ses hautes coupoles, qui sur l'horizon, semblent des étoiles favorables du signe du Verseau?» Ces vers s'appliquent-ils au Ménar de la Kalaa? Je l'ignore, toujours est-il que le donjon militaire qui dominait les gorges du Fredj ne comp

1. Ce poème avait été publié par M. BLANCHET, qui le tenait également de M. Marçais, mais la traduction de la strophe que je donne a été revue par M. Marçais.

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