sez laborieuse pratiqua avec soin. Elle est dûe aussi à la sage administration de quelques souverains. Parmi ces souverains il faut citer Othmann et Youssef, au début du dix-septième siècle ; Mourad 1er qui à partir de 1667 peut développer ses rares qualités; son fils Hamouda, qui fait régner l'ordre partout, traite avec les puissances chrétiennes et peut parcourir son royaume sans aucune escorte. Les successeurs de Hamouda ne connaissent pas ces jours heureux, mais Hussein, dans un règne de trente années (1705-1735) rend la prospérité au pays. De 1735 à 1830 la Tunisie se débat au milieu de difficultés querelles intestines, luttes parfois sanglantes avec l'Algérie. En 1830 une période nouvelle s'ouvre. Hussein, Moustafa, Ahmed Mohammed Bey, Mohammed es Saddock sont pour la plupart des princes de valeur, comprenant le progrès, entretenant avec les nations chrétiennes de bons rapports. L'appui de la France permit à Ahmed de faire reconnaître son indépendance par la Porte ottomane. Des privilèges furent accordés à la France par divers souverains. En 1857 Mohammed Bey proclamait sous le nom de pacte fondamental, une sorte de constitution. Malheureusement les prodigalités des beys acculaient le pays à la ruine et en 1867 la Tunisie faisait banqueroute. Il fallut constituer une commission financière européenne, dans laquelle la France prit une place prépondérante. A partir de cette époque les relations franco-tunisiennes sont fréquentes et étroites. Ce sont les prodromes de l'intervention. IV. Le Maroc chérifien. - C'est la dynastie saadienne qui, vers 1550, renverse les Mérinides. Le fondateur de la dynastic est el Kaïm, chérif vénéré au Draa et dans le Sous, mais celui qui vraiment assied le nouveau pouvoir est son fils Mohamed el Medhi qui s'empare de Fez, entre à Tlemcen et organise son empire: nouvelle assiette des impôts, réfection du cadastre, etc... De sa mort (1559) à l'avènement d'El Mansour, trois sultans iègnent au milieu du désordre et de l'agitation. La main ferme du « Victorieux va façonner le nord-ouest africain et le Sahara. Son règne qui dure vingt-cinq ans (1578-1603) se résume en trois œuvres principales il soumet tout le Maroc, éloigne les Turcs qui n'osent se mesurer à lui, conquiert le Touat et Tombouctou, alors grande et riche métropole, d'où il rapporte des trésors; intelligent protecteur des arts, il embellit l'empire et impose des mœurs policées; souverain réaliste il fonde son pouvoir sur une armée forte qu'il réorganise avec soin. Ses successeurs n'ont ni sa valeur politique, ni son activité; ils laissent l'autorité s'effriter et dès le début du dix-septième siècle l'anarchie est générale. L'histoire prouve qu'une dynastie africaine dure rarement plus d'un siècle. Dès 1610 les marabouts surgissent de tous côtés et se taillent des principautés. Ils surgissent au Tafilalet, dans le Sous, à Salé, dans l'Atlas. La famine désole le pays, les Espagnols occupent des points de la côte. Enfin après des luttes confuses, les marabouts de Dela plus puissants que les autres, s'emparent de Fez. Mais être maître de Fez n'est pas être maître du Maroc. Au Maroc du Nord s'est toujours opposé le Maroc du Sud. Les Chérifs du Tafilalet entrent bientôt en conflit avec les marabouts du Nord, qui règnent à Fez et après une lutte assez vive rétablissent de 1650 à 1660 l'unité de l'empire. La dynastie filalienne va-t-elle se maintenir longtemps? Elle a la bonne fortune de produire dès 1672 un souverain exceptionnel, Moulay Ismaïl, et ce prince éminent, le Louis XIV Marocain, règne cinquante-sept ans. Il impose, à coups de force, son autorité, la base, comme El Mansour, sur une armée bien organisée et gouverne avec autant de clarté d'esprit qu'un roi européen. Il entretient d'ailleurs des rapports avec la France, mais chasse les Espagnols des côtes. Son influence est encore sensible aujourd'hui au Moghreb el Aksa. L'histoire du Maroc, de la mort de Moulay Ismaïl à nos jours est une alternance de périodes d'anarchie, durant lesquelles des sultans faibles se débattent parmi des difficultés sans nombre et de périodes d'ordre relatif, durant lesquelles des sultans énergiques rétablissent pour un temps l'autorité du Maghzen. De ces sultans de valeur Moulay Mohamed, au milieu du XVIIIe siècle, Moulay Slimane et Moulay Hassane au XIXe, sont les plus connus. La dynastie filalienne était encore sur le trône, bien déchue d'ailleurs, quand les Français pénétrèrent au Maroc. Notre intervention va lui donner des siècles de stabilité. Elle va lui permettre de commander effectivement à la presque totalité du Maroc. C'est un fait digne de remarque que le bled siba, c'est-à-dire non soumis au pouvoir central, a toujours été étendu. Même les plus grands sultans, Moulay Ismaïl par exemple, ont été sans action sur l'Atlas. Il suffit de longer l'Oum er Rbia supérieur pour voir la théorie des Kasbah élevées par le sultan face à la montagne afin de défendre la plaine soumise, payant l'impôt, contre les incursions des montagnards indépendants et voleurs. Dès que l'autorité centrale faiblit ce n'est pas seulement le Berbère de l'Atlas qui vit en pleine liberté, ce sont toutes les tribus du sud qui refusent l'obéissance au souverain de Fez, Le Sud marocain obéit à ses grands caïds, qui sont de vrais sultans sur leurs domaines. Un M'Tougui, un Goundafi, un Glaoui sont aussi puissants que le filalien couronné. Et le Riff vit sa vie propre de tout temps (1). (1) Les ouvrages ayant trait à la conquête du Maroc seront indiqués cidessous page 325. Sur le Maroc, antérieurement à l'action française dans cet empire, nous donnerons, ainsi qu'il a été annoncé, une bibliographie assez complète. AR ABDESSELEM: Organisation financière de l'empire marocain. DE AMICIS: Le Maroc (1881). ANSPACH: Situation économique du Maroc (1879). CHIVES MAROCAINES. (Publications de la mission scientifique du Maroc). BAUDOZ: Histoire de la guerre de l'Espagne avec le Maroc (1860). — BEAUMIER : Description sommaire du Maroc (1868). BOUDOT et PAULIER: Une mission fructueuse au Maroc (1860). BRIVES Voyage au Maroc (1901-1907). — DE BUISSERET: A la cour de Fez et mission belge de 1904. CAMPOU : Un empire qui croule Le Maroc contemporain (1886). : CANAL: Géographie générale du Maroc (1902). DE CARD: Cet auteur a publié 14 études diplomatiques sur le Maroc. CASTAING: La question marocaine (1859). - DE CASTELLANE : Maroc (1904-1907). — CASTONNET: Les Portugais au Maroc ; le Maroc, ses relations avec l'Europe. DE CASTRIES: L'auteur a fait une œuvre considérable, dont l'ouvrage essentiel est « Les sources inédites de l'histoire du Maroc »>. CHARMAS: Une ambassade au Maroc (1887). CHAUCHAR Espagne et Maroc. CHRISTIAN: L'empire du Maroc et les déserts du Sahara. Le Maroc et la politique anglaise (1845). COTTE Le Maroc contemporain (1860). COUR: Etablissement des chérifs au Maroc. Occupation marocaine de Tlemcen. COUSIN le commerce au Maroc et diverses œuvres de 1902 à 1907. DECAMPS: le Maroc en face de l'Europe (1849). DIDIER: Promenade au Maroc (1844). – DOUTTÉ: Missions au Maroc, et les Marocains et la Société marocaine. DRAMOND HAY : le Maroc et ses tribus nomades (1844). ERCKMANN : le Maroc moderne. · FIDEL : les intérêts économiques au Maroc. FILLIAS: l'Espagne et le Maroc en 1860. FRISCH Le Maroc (1895). : FROELICHER : Domination espagnole en Algérie et au Maroc (1903). GAILLARD: Fez (1905). guerre du Rif (1904). L'administration du Maghzen. GENTIL: le Maroc physique et recherches de géologie. — GIRARD: Etudes sur le maroc (1904). GODARD: Description et historique du Maroc (1860). GOBEN: Mission militaire prussienne au Maroc (1860). HARLACH: le Maroc et le Rif en 1856. HOUEL: Le Maroc (mariage, adultère, etc.).— Hess : la question du Maroc (1903). HERDOK CHENY: Un boulevard de l'Islam. - LATREILLE : Campagne de 1844 au Maroc.-LAVAYSIÈRE : Station dans l'empire du Maroc (1865). — DE LAVIGNE : Les Espagnols au Maroc (1890). RENÉ LECLERC Diverses notices sur le Maroc (1881 à 1909). MARCET le Maroc (1885). de la MARTINIÈRE : Diverses études sur le Maroc (1891-97). MASSIGNON : le Maroc dans les premières années du 16e siècle. MATHAN: Voyage au Maroc en 1640. MAUCHAMP : La MAURIN: La société marocaine. Le Maroc d'aujourd' hui et de demain. MEGE DUMALMONT : Expédition du Maroc (1844). · MICHAUX BELLAIRE : Diverses notices sur le Maroc. MONTET de l'état présent Sorcellerie au Maroc. : La L'organisation du pouvoir maghzen, qui n'est pas sans valeur, ne régissait lors de notre débarquement à Casablanca que les villes impériales et les tribus qui les unissaient. L'effort de la politique française aura été précisément de constituer l'unité marocaine sous l'autorité chérifienne; et nous verrons que cette théorie, commode en pratique et vérifiée par de brillants résultats, n'est pas sans avoir provoqué quelques objections. : et de l'avenir du Maroc. Les confréries religieuses de l'Islam marocain. MONTEL Culte des saints musulmans au Maroc. MOULIERAS: le Maroc inconnu. MOULIN La question marocaine (1906). MOURLON Essai géologique sur le Maroc (1870). MUNGO-PARK : Voyages au Maroc 1787-1804. PAILLET Histoire de l'empire du Maroc (1844). PICARD Mission belge au Maroc (1873).—PLANTET : Moumay Ismaïl empereur du Maroc et la princesse de Conti. POBEGUIN sur la côte ouest du Maroc. PORTMANS: En Tunisie et au Maroc (1885). · RENOU: Description géographique du Maroc. REY : Souvenirs d'un voyage au Maroc (1845). — REYNAUD : Une famille, un village, un marché dans le Riff. ROHLFS Le Tafilalet. SALOMON : le Maroc économique et commercial 1906. SARNETTE: Aventure d'un Français au Maroc. - SAUVAIRE: Le Maroc il y a cent ans. SCHNELL: l'Atlas marocain. SESIGNAN : le Maroc d'hier, d'aujourd'hui et de demain (1894). TOMASSY : le Maroc et les caravanes (1845). — VALDESPINO : la question du Maroc (1859). VATIN: Le Maroc physique 1907. - VOINOT: Oudjda et l'Amalat. WEISGERBER: Diverses études. — WOLFROMME : Le Maroc, ce qu'il faut en connaître. YRIARTE: Sous la tente, souvenirs du Maroc 1862. DE |