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L'histoire des Miknaça se trouve dans le tome I, et celle des Maghraoua dans le tome III.

Passons maintenant aux Fatemides et à leurs successeurs, les Zîrides; mais, d'abord, pour faire comprendre le prompt établissement de l'autorité fatemide et l'apparition subite de cette dynastie, il nous sera nécessaire de rappeler ici le grand dogme de la secte chîite. Parmi les partisans d'Ali il s'en trouvèrent plusieurs qui, non-seulement maintenaient ses droits à l'imamat ou commandement temporel et spirituel de tous les musulmans, mais qui croyaient, comme article de foi, que cette dignité devait rester pour toujours dans sa postérité. Empruntant alors l'opinion que les anciens Persans entretenaient au sujet de leurs rois, ils enseignaient l'incarnation de la Divinité dans la personne de l'imam. Lors de la disparition mystérieuse de leur douzième imam, qui était un dixième descendant d'Ali, ils se persuadèrent qu'il reparaîtrait plus tard, afin d'établir l'ordre sur la terre et d'y faire régner l'islamisme.

Cette secte se propagea dans tous les pays musulmans par le moyen d'émissaires qui organisèrent des sociétés secrètes dans le but de soutenir l'imam que l'on attendait. Ce fut déjà par de semblables moyens que les Abbacides étaient parvenus à former le puissant parti qui les plaça sur le trône. Comme l'imam tant attendu (el-montader) n'arrivait pas, une autre secte sortit de celle-ci et enseigna que c'était le Mehdi ou être dirigé qui devait venir pour guérir les maux de l'islamisme. Selon les partisans de cette croyance, le Mehdi serait un descendant d'Ali, autre que l'imam attendu.

Les semences de cette doctrine se répandirent dans toutes les parties de l'empire, même dans les pays qui composent la province actuelle de Constantine. Les Ketama, tribu berbère qui habitait cette région, s'attendait à la venue du Mehdi, quand un missionnaire se présenta chez eux en se déclarant précurseur de l'imam dirigé. Bientôt il appela ce peuple aux armes, renversa la dynastie des Aghlebides, et porta sur le trône un descendant d'Ali et de Fatema. Telle fut l'origine de la dynastie fatemide.

J-C.

A. H.

FATEMIDES DE L'IFRÎKIA.

909 934

946

953 972

296 Obeid-Allah, le Mehdi.

322 Abou-'l-Cacem-el-Caïm, fils d'Obeid-Allah.
334 Ismaïl-el-Mansour, fils d'Abou-'l-Cacem.
341 El-Moëzz-Mâdd, fils d'Ismaïl.

362 Il transporte en Egypte le siége du khalifat.

El-Caïm, fils et successeur du Mehdi, rencontra un ennemi redoutable dans Abou-Yezîd, de la tribu des Beni-Ifren. Ce fanatique avait été initié aux doctrines kharedjites à Touzer, ville du Djerîd tunisien, et de même que tous les membres de cette secte, il avait puisé, dans les enseignements de ses maîtres, une haine implacable contre les descendants d'Ali. Ayant levé l'étendard de la révolte, il obtint l'appui de plusieurs tribus berbères que le gouvernement fatemide avait indisposées par sa tyrannie et par les exigences de ses doctrines religieuses. El-Caïm fut défait dans plusieurs batailles et dut enfin s'enfermer dans ElMehdïa, sa capitale, où il mourut assiégé. Son fils, El-Mansour, défit les troupes d'Abou-Yezîd, s'empara de leur chef et raffermit ainsi la puissance de sa famille. Son fils et successeur, El-Moëzz, enleva Fez aux Idrîcides, Sidjilmessa aux Beni-Midrar, Nokour à la famille Saleh, et passa ensuite en Egypte où il établit définitivement le trône de son empire. Il laissa en Afrique pour lieutenant un chef sanhadjien, nommé Bologguîn-Ibn-Zîri, qui avait servi sous ses ordres.

Pour l'histoire des Fatemides on pourra lire :

Tome I, Les Beni-Midrar,

Les Beni-Abi-'l-Afïa.

Tome II, Appendice, Hist. des Fatemides,

Tome III, Les Beni-Ifren,

Les Maghraoua,

Les Azdadja.

Bologguîn transmit à son fils El-Mansour, le gouvernement des provinces que les Fatemides avaient confiées à sa garde. Son arrière petit-fils, El-Moëzz, répudia l'autorité de cette dynastie, rétablit dans ses états la religion orthodoxe et y fit proclamer la suprématie du khalife de Baghdad. Le gouvernement fatemide se vengea de cette usurpation en lançant contre l'Afrique septentrionale une horde d'Arabes nomades qui se répandit dans toutes les parties de ce pays en y portant le ravage et la dévastation.

Ce fut ainsi qu'une nouvelle population arabe remplaça, dans la Mauritanie, celle que la conquête musulmane y avait implantée et qui s'était totalement éteinte vers l'époque où El-Moëzz transporta en Egypte le siége de son empire. Ainsi, toutes les populations arabes qui habitent maintenant l'Afrique, tirent leur origine de quelques tribus qui envahirent ce pays vers le milieu du onzième siècle de notre ère.

A cette époque l'empire de Bologguîn s'était partagé entre deux branches de sa postérité : les Zìrides qui régnèrent en Ifrîkïa, et les Hammadites qui possédèrent les provinces de Constantine et de Bougie. Ceux-ci résistèrent vigoureusement aux Almoravides, peuple qui venait de renverser l'autorité des Maghraoua à Fez; mais les Zîrides laissèrent tomber leurs états au pouvoir de Roger II, roi de Sicile.

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972 362 Bologguin-Youçof, fils de Zîri. 373 El-Mansour, fils de Bologguîn. 385 Badîs, fils d'El-Mansour.

984

996

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J.-C. A. H.

LES HAMMADITES.

1007-8 398 Hammad, fils de Bologguîn-Ibn-Zîri, fonde la Calà des Beni-Hammad.

1444-5 405 Il se déclare indépendant.

1028 449 El-Caîd, fils de Hammad. 1054-5 446 Mohcen, fils d'El-Caîd.

1055-6446 (447) Bologguîn, fils de Mohammed et petit-fils de Hammad.

1062 454 En-Nacer, fils d'Alennas, fils de Hammad. 1067-8 460 Il fonde la ville de Bougie.

4088-9 484 Mansour, fils d'En-Nacer.

1090-1 483 Il s'établit à Bougie. 1104-5498 Badîs, fils de Mansour. 1105-6 499 El-Azîz, fils de Badîs. 1121-2545 Yahya, fils d'El-Aziz.

1152-3547 Abdique en faveur d'Abd-el-Moumen l'almohade.

Dans les chapitres dont ont donne ici l'indication, se trouvent les renseignements qui concernent ces deux dynasties:

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Quant aux Almoravides ou marabouts (al-morabetin), il nous suffira de dire qu'une confrérie religieuse établie dans un îlot du Sénégal convertit à l'islamisme les Sanhadja ou Zanaga qui habitaient la région arrosée par ce fleuve et qui lui ont même laissé leur nom. Les néophytes portèrent la guerre dans le pays des

Noirs, subjuguèrent ensuite le Maghreb (royaume actuel du Maroc), une partie du Maghreb central (province d'Oran) et envahirent l'Espagne où ils détrônèrent les petits princes qui s'étaient partagés les états des Oméïades.

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Yahya-Ibn-Ibrahîm-el-Djedali.
Yahya-Ibn-Omar.

1055-6447 Abou-Bekr-Ibn- Omar.

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1147

Mohammed-Ibn-Tachefin-Ishac, fils d'Ali-Ibn-Youçof, tué à Maroc en 544.

Pour l'histoire des Almoravides consultez :

Tome II, Les Almoravides,

Hist. des Ibn-Ghania,

Les Berghouata,

Les Guezoula, Heskoura, etc.,
Les Beni-Yala.

Bientôt une nouvelle dynastie s'éleva aux environs de Maroc, vainquit les Almoravides, s'empara du Maghreb, de l'Ifrîkïa et de l'Espagne musulmane. Les Hammadites succombèrent devant les conquérants et les Siciliens abandonnèrent leurs possessions africaines. Les Almohades ou unitaires, tel fut le nom que ce peuple adopta, se composèrent de plusieurs tribus berbères masmoudiennes qui habitaient la chaîne de l'Atlas marocain et qui avaient embrassé les doctrines d'un prétendu réformateur. IbnToumert, homme aussi ambitieux que fanatiqne, se présenta chez elles en se donnant pour cet être mystérieux, le Mehdi, dont nous avons déjà eu occasion de parler, et dont la venue est attendue par les musulmans afin que la vraie foi triomphe de l'infidélité et que la justice règne enfin sur toute la terre.

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