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N° 5.

DM S
COMINIA

HONORA

TA V A

LXXV

B. VIX

N° 6.
CMVNDICIVS

VRBANVS

VIXIT ANNIS XXX
HSOB

N° 5. Diis manibus sacrum. Cominia Honorata Vixit annis septuaginta quinque. Benè vixit.

« Monument aux Dieux mânes. Cominia Honorata. Elle a vécu 75 ans. Elle a vécu honnêtement. »>

N° 6. Caius Mundicius Urbanus. Vixit annis triginta; hic situs (0). Quiescat benè !

<< Caius Mundicius, surnommé Urbanus. Il a vécu 30 ans. Qu'il repose ici en paix. »

Remarque

chevé.

L'O de la dernière ligne du n 6 est un Qina

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No 7. Diis manibus Sacrum. Helvidia Quarta. Vixit annis octoginta uno.

<< Monument aux Dieux mânes. Helvidia Quarta. Elle a vécu 81 ans. »>

N° 8. Diis manibus Auli Publilii Zabulli. Vixit annis quinquaginta uno. Ossa benè quiescant tua !

« Aux Dieux mânes d'Aulius Publilius, surnommé Zabullius. Il a vécu 51 ans. Que tes os reposent en paix ! »

N 9. Marcus Arrius Urbanus, vixit annis quinquaginta-quinque. Hic situs est.

<< Marcus Arrius, surnommé Urbanus, il a vécu 55 ans. Il repose ici. »

N° 10. Vixit annis quinquaginta uno. Ossa benè quiescant tua! « Il a vécu 51 ans. Que tes os reposent en paix ! »

Remarque: Le Marcus Arrius du n° 9 appartient, sans doute, à la même famille que les individus notés dans les épitaphes qui portent le n° 2 et le n° 3.

Autre remarque: Les noms Zabullus, Zabullius, Zabulia, Zabidus, Zabús, Zaben, Zabdibol, dont le radical se rattache à la langue des Numides, se rencontrent fréquemment dans les anciennes nécropoles de la province de Constantine.

Une dizaine de cippes funéraires, quelques familles mentionnées sur ces cippes, étaient tout au plus l'indication d'un praedium, d'une exploitation agricole. Telle était ma pensée, lorsque j'entrepris d'étudier les ruines d'Aïn-el-Bey, au printemps de l'année 1854. Si ma première course n'ajouta que six épitaphes à celles qu'avaient relevées mes devanciers, je remarquai du moins, sur le même plan et à peu de distance, bon nombre de dalles qui, par leur sommet taillé en demi-cercle ou à angle aigu, se rangeaient tout naturellement dans la catégorie des pierres tombales. La question avait fait un pas. Au lieu d'un groupe de fermes, il y avait eu là un centre de population, peut-être un bourg considérable. Mais comme le caravansérail d'Aïn-el-Bey venait d'être transformé en pénitencier arabe, et que les terres qui en dépendent étaient mises en culture par les condamnés, je dus renoncer au désir de pousser plus loin mes recherches.

Voici les inscriptions dont je parlais ci-dessus :

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N° 10 bis. Diis manibus. Platinius Hospitalis. Vixit annis septuaginta. Hic situs est.

« Aux Dieux mânes. Platinius Hospitalis. Il a vécu 70 ans. Il repose ici. >>>

N 11. Sextus Fabius, Valens veteranus. Vixit annis quinquaginta quinque. Hic situs est. Ossa tua benè quiescant!

<< Sextus Fabius, surnommé Valens, vétéran. Il vécut 55 ans. Il git ici. Que tes os reposent en paix ! »>

Remarque: Les E remplacés par deux barres verticales et parallèles, en guise d'êta grec, le B substitué au V dans le mot veteranus, accusent une basse époque. C'est l'orthographe grecque introduite dans la langue latine, mais sans méthode et sans régularité, puisque le V des mots Valens et vixit est maintenu à côté du B de veteranus.

N° 12. Arca Caii Sittii Sittiani.

« Cercueil de Caius Siltius, surnommé Sittianus. »>

Remarque: L'expression arca se montre rarement sur les pierres tumulaires; je ne l'ai vue que deux fois dans mes explorations. Le nom de Sittius, qu'on trouve si fréquemment dans les nécropoles des colonies Cirtiennes, avec ses dérivés Sittianus, Sittiolus, se rattache à un fait historique; il devint à la mode après la prise de Cirta par le lieutenant de César. On sait qu'à cette époque, la capitale de la Numidie fut appellée Colonia Sittianorum (1) a Colonie des Sittiens, » en souvenir d'une victoire qui la plaçait sous la domination romaine.

No 13. Julius Africanus. Vixit annis centum et uno. Ossa tua benè quiescant! Hic situs est.

« Julius Africanus. Il a vécu 101 ans. Que tes os reposent en paix! 1 gft ici. »

N° 14. Caius Julius Andianus. Vixit annis quindecim.

« Caius Julius, surnommé Andianus. Il a vécu 15 ans. »>

N° 15. Modia, Marci fillia, Severilla. Vixit annis triginta quinque. Hic sita est. Ossa tua benè quiescant !

« Modia, fille de Marcus, surnommée Severilla. Elle a vécu 35 ans. Elle git ici. Que tes os reposent en paix ! »

(1) Cirta Julia el Cirta Sittianorum,

A partir de 1854, je suis retourné plus d'une fois à Aïn-elBey, avec l'espoir que les progrès de l'établissement amèneraient tôt ou tard le défrichement d'ure ruine qui couvre une portion notable du territoire, et que la science aurait bien sa part dans des travaux dirigés avec tant d'intelligence. Les faveurs du hasard habituent les archéologues à savoir attendre.

En effet, la sécheresse qui régna dans toute la contrée pendant les premiers jours de l'année 1860, ayant appelé l'attention du bureau arabe sur une source formant ruisseau le long d'un fertre sillonné de soubassements, on s'occupa à la dégager des décombres entassés à l'entour par les siècles, afin d'augmenter le volume de l'eau. L'opération ne fut pas sans résultat: mais le plus beau succès, à mon avis, fut la découverte d'une fontaine et d'une maison de construction romaine. Il reste encore de la fontaine, quatre piliers en pierres de grand appareil, se dressant à chaque angle d'un bassin carré, dont la maçonnerie a si peu souffert de la pression des terres, que les dalles sont encore en place. Les ruines de la maison sont posées sur la berge, à gauche; elles se composent de deux chambres inégales, dont la plus grande a pour plancher une mosaïque du genre appelé Pavimentum Sectile, spice-testacea, imitant l'arrangement des grains dans un épi de blé. On a ramassé sur cet emplacement deux futs de colonnes; des pierres forées en manière de tuyaux ; une dalle de marbre taillée à jour, provenant d'un égout; quelques médailles, parmi lesquelles j'ai remarqué une Otacila assez bien conservée; un médaillon d'Adrien et deux Juba; enfin, des débris d'amphores et une multitude de tessons de cette poterie rouge si commune dans les lieux habités anciennement par les Romains.

Au moment où cette cette découverte avait lieu, les condamnés, occupés à défoncer cette partie du jardin que borde la voie romaine, exhumaient une borne milliaire couverte d'une inscription latine :

Quelle lumière allait jaillir de cette trouvaille? Quels renseignements puiserait-on dans la lecture d'un monument appartenant à l'administration du pays? La huitième ligne commence par les lettres R P B, abréviation ordinaire du mot RESPVBLICA. Il y avait donc eu, sur le territoire d'Aïn -el-Bey, une population organisée er commune. Ma présomption devenait une réalité.

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Les quatre premières lignes ont subi, dans l'antiquité, un martelage apparemment fait à la hâte et avec une telle négligence que le commencement des noms de l'un des empereurs demeure lisible. Le texte peut être complété de la manière suivante :

N° 16. Dominis nostris Augustis, Caesaribus, Flavio Valerio Constantio et Valerio Maximiano Respublica à Cirta VIIII (millia). « Sous nos seigneurs Augustes, Césars, Flavius Valerius Constantius et Galerius Valerius Maximianus. Commune située à neuf mille pas de Cirta (?) »

En 305, Galère força, par ses menaces, Dioclétien et Maximien d'abdiquer, et devint, avec Constance Chlore, maître de l'Empire. Mais celui-ci étant le premier des deux Augustes, conserva le premier rang en montant sur le trône. On le trouve, en effet, nommé avant Galère dans quelques inscriptions, par exemple, dans celle qu'Orelli reproduit sous le n° 1057. Constance mourut au bout d'un an. C'est peut-être à cette date qu'il faut rapporter le martelage de la borne d'Aïn-el-Bey.

Il convient de parler ici d'un autre milliaire, extrait tout récemment des ruines d'Aïn Guidjaou et qui mentionne le nom seul de Galère, au-dessus du chiffre VIII. La légende est intacte et se lit ainsi :

DN NOBILISSIMO CAESARI GALERIO VALERIO CONSTANTIO. VIII millia.

« Sous notre Seigneur, le très-noble César Galerius Valerius Constantius. VIII mille pas. »

Neuf mille pas romains équivalent à quatorze kilomètres; on voit que la borne d'Aïn-el-Bey n'a point éprouvé de déplace

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