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La Société archéologique de Constantine, en inaugurant cette année une nouvelle série de ses publications, ne change rien à son programme, que depuis quelques années déjà elle a élargi. Cette mesure lui a été dictée par une nécessité que la Société peut, en quelque sorte, regarder à juste titre, sans doute, comme un éloge pour les efforts qu'elle n'a cessé d'apporter dans ses travaux et dans sa publication.

Dans les premières années de sa fondation, la Société Archéologiqque avait des ressources assez restreintes, une notoriété encore peu établie et, par conséquent, s'était vue dans l'obligation de limiter le nombre des volumes de son Bulletin ou de son Recueil. Peu à les relations se sont agrandies; sa réputation s'est étendue et ses échanges avec d'autres sociétés savantes ont augmenté dans une proportion qu'il n'avait pas été possible

peu,

de prévoir au début de la fondation de la Société. Aussi, les volumes de certaines années (1853, 1863) sont-ils entièrement épuisés. Pour mettre un certain ordre dans ses publications, et en même temps afin de pouvoir, dans l'avenir, satisfaire d'une manière à peu près complète aux nouvelles demandes qui peuvent surgir, la Société a décidé que le onzième volume de son Recueil serait le commencement d'une NOUVELLE SÉRIE.

Cette année, comme les années précédentes, nous avons mené à bonne fin la publication de ce volume, grâce à la protection bienveillante et éclairée de M. le Général commandant la province et de M. le Préfet du département, et aussi grâce aux subventions que nous accordent si libéralement S. Exc. M. le Ministre de l'Instruction publique, le Conseil général de la province et notre municipalité.

Tout en faisant une large part à la publication et à l'interprétation des monuments épigraphiques qui nous sont parvenus, nous avons fait nos efforts pour que les Mémoires et Notices soient d'une variété et d'une diversité encore plus grandes que les années précédentes. Ce n'est pas à nous qu'il appartient d'en faire l'éloge : nous devons être modestes pour nous mêmes. Mais nous espérons que ce Recueil trouvera dans le public l'accueil sympathique qui n'a pas manqué à ses devanciers, et prouvera que, loin de rester stationnaires, nous avons cherché à nous rendre dignes du rang que la Société a déjà su acquérir parmi les sociétés savantes de France. L'indication sommaire des matières qui y sont contenues nous donnera, nous le pensons, pleinement

raison.

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- La notice que M. Féraud, notre secrétaire, publie sur le Palais de Constantine, a un mérite particulier : c'est celui d'être, en quelque sorte, tout à la fois une étude archéologique et une page d'histoire moderne et même contemporaine.

M. Cahen, grand-rabbin de la province, dans son étude sur les Juifs de l'Afrique, établit l'origine des Israélites du pays, parle du rôle qu'ils ont joué et traite rapidement de leurs mœurs et coutumes. Ce n'est là qu'un essai, que des recherches ultérieures lui feront compléter.

Dans différentes communications, M. Dewulf, commandant supérieur d'Aïn-Beïda, propose une nouvelle explication d'une inscription de Mrikeb Talha, donne un complément de renseignements sur Khamissa, et la description avec interprétation de 64 monuments épigraphiques trouvés dans le cercle d'Aïn-Beïda.

L'Histoire de Constantine sous la domination turque (1517-1837), de M. Vayssettes, devait nécessairement trouver sa place dans le Recueil de la Société. L'ébauche de ce travail important a paru, il y a quelques années, dans le Bulletin de la Société historique d'Alger. Mais, comme dit l'auteur lui-même (p. 242), « la majeure partie de ce travail est entièrement inédite, et celle qui › a été précédemment publiée dans la Revue africaine > a subi de telles modifications, qu'elle constitue presque une étude nouvelle.» Ce qui a été publié, d'ailleurs, n'embrassait qu'une période de trois quarts de siècle. environ, tandis que le travail entier que nous publions sera l'histoire de plus de trois siècles. La première partie, insérée dans le Bulletin de cette année, contient

l'historique de 1514 à 1648, outre des considérations générales sur l'organisation gouvernementale des Turcs.

Enfin les documents épigraphiques trouvés dans la province ont eu, comme chaque année, leur interprète habile, dans notre zélé collègue, M. Marchand.

Nous devons, à ce propos, adresser des remerciments sincères au colonel Bonvallet, au commandant Seriziat, à M. Costa, de Constantine, et à tous ceux qui mettent de l'empressement à nous communiquer les inscriptions que l'on découvre sans cesse dans les fouilles et dans les déblais occasionnés par les nouvelles constructions.

Tel est le contingent de nos travaux de l'année. Et, certes, la Société pourrait être heureuse du résultat obtenu, si, à côté de ce tableau satisfaisant, ne venait se projeter l'ombre d'un mort que nous regrettons vivement, celle de notre président, M. de Contencin, qui, avec un zèle sans égal, a dirigé ses travaux pendant les deux dernières années. Pour rendre un suprême hommage, et un hommage mérité à sa mémoire, nous ne pouvions mieux faire que de reproduire le remarquable discours prononcé sur sa tombe, par M. de Toustain du Manoir, préfet de Constantine, et l'un de nos présidents honoraires.

C'est à un autre titre que nous reproduisons aussi le discours de notre secrétaire, M. Féraud, prononcé sur la tombe de son ami le commandant de Bonnemain. Bien que de Bonnemain n'appartînt pas à notre Société, les services qu'il a rendus à la science géographique du pays par son exploration à Rhadamès, dont la relation a été publiée par notre ancien secrétaire, M. Cherbonneau, nous ont paru un titre suffisant pour lui consacrer une

place dans notre Recueil. Ce discours funèbre, cette biographie toute algérienne, fera connaître en détail cette existence si romanesque, les services qu'il a rendus au pays, et sera lu avec intérêt, même par nos collégues des sociétés de France.

Préoccupés continuellement de nos travaux, nous avons déjà les meilleurs présages pour le Recueil de l'année prochaine. De toutes parts, nous recevons de bonnes nouvelles et des promesses sérieuses. Déjà, pour le volume prochain, nous avons la continuation de l'intéressante histoire de Constantine, sous la domination turque, de M. Vayssettes.

M. Féraud a déjà terminé la traduction du Kitab elAdouani, dans lequel on trouvera des renseignements très-curieux sur les populations indigènes du sud de la province de Constantine, et dont quelques passages ont déjà été insérés dans ce volume, à la page 119.

D'un autre côté, les recherches et les fouilles qui s'exécutent sur différents points de la province nous donnent l'espoir de voir ces travaux couronnés de succès et les résultats insérés dans notre prochain volume. C'est dans cet ordre de recherches que nous devons signaler les fouilles faites à Tiklat, l'ancienne Tubusuptus, et dirigées par le colonel Bonvallet; celles non moins importantes de Tébessa, faites sous la direction du commandant Seriziat, et qui permettront de juger qu'elle était la destination de ce monument grandiose appelé la basilique, et quelles sont les transformations qu'il a subies, avant d'être détruit.

Mais ce que nous devons surtout signaler, c'est la bonne nouvelle archéologique que nous annonce notre

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