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TROUVÉES DANS LE CERCLE D'AÏN-BEÏDA PENDANT L'ANNÉE

1866.

Ksar Sbehi.

Les ruines du Ksar Sbehi, désignées sur les cartes de l'état-major par le nom de Ksar Sbai, s'étendent sur un des contreforts de la Chebka des Sellaoua, d'où l'on découvre admirablement l'immense plaine des Haracta. Une redoute byzantine s'élève au-dessus de la source dite Aïn Sbehi, et est dominée elle-même par un des sommets de la Chebka. Ce sommet porte les ruines d'un monument semblable à celui du Soumaâ (Voir Annuaire de 1862, p. 68), et connu par les indigènes sous le nom de Rehaâ. L'exploration de ce monument et des travaux hydrauliques exécutés par les Romains sous Aïn Sbehi fera l'objet d'une étude que je me propose de publier dans l'Annuaire de 1868.

Les principales inscriptions que j'ai relevées à Ksar Sbehi sont les suivantes :

No 1.

IMP CAES

C. IVLIO VIRO (sic)

MAXIMINO

PIO FELICE AVG
M TRIB POT

COS PROCOS

VIDICA

Cette inscription est gravée sur une borne cylindrique d'une pierre très-dure.

Selon M. Léon Renier, il manque un P au commencement de la cinquième ligne, et il faut lire:

Imperatore Cæsare Caio Julio Vero Maximino, pio, felice, augusto, pontifice maximo, tribunicia potestate, consule, proconsule, Vidica.

« Le mot Vidica de la dernière ligne semble bien être » le nom de la localité, mais ce nom m'est tout aussi › inconnu qu'à vous. Il y a cependant une ville africaine > dont le nom s'en rapproche beaucoup; c'est celle de » Visica, dont on connaît deux évêques : Félix, qui as» sista à l'assemblée de Carthage en 411, et Valentinien, » qui assista au concile de la même ville en 646. (Morcelli, Afr. christ., t. I, p. 357.)

» Visica n'est-il qu'une altération de Vidica, comme » Zana pour Diana? ou bien, en copiant cette inscrip>tion, avez-vous pris un S à moitié effacé pour un D? > Je n'ose me prononcer.

> Il y a encore une observation à faire sur ce monu

› ment. Maximin n'avait pas encore été consul lorsqu'il » fut proclamé empereur, au commencement du mois de › mars 235. Il ne prit possession du consulat que le 1er › janvier 236; mais il fut en même temps revêtu de la › puissance tribunitienne pour la deuxième fois, de sorte que les lignes 5 et 6 doivent être ainsi conçues :

ou bien ainsi :

P.M.TRIB.POT.II

COS PROCOS

P. M. TRIB POT

COS.DES.PROCOS

>> Dans le premier cas, ce monument serait de 235; » dans le second, de l'an 236. Vérifiez, je vous prie, vo>>tre copie (1). »

Ces réflexions sont extraites d'une lettre de M. Léon Renier.

No 2.

PERP

ETVOIM

PCAESARE

DOMITIO

AVRELIA

NO INVICTO

TO PIO FE

LICE AVG

Perpetuo imperatore Cæsare Domitio Aureliano invicto, pio, felice, augusto.

(1) Vérification faite le monument porte VIDICA, et est de l'an 235. -(ED. DEWULF.)

No 3.

GAI IVLI

VERI.MAX

Le prénom Caïus est écrit Gaïus. Fragment de borne.

5

P al

No 4.

DEO IVBANTE TEMPORIBVS IVSTINIANI ET THEODORAE PIIS zz zz

M M DOMINORVM NOSTRORVM

PROVIDENTIA SOLOMONIS EXCELLEN

TISSIMI MAGISTRI MILITVM EX CONSVLE
BIS PREFEC AETORIORVM AFRICAE HAC (sic)

PATRICIO

Cette inscription se compose de deux parties, la première, inédite, que j'ai trouvée dans une cabane près d'Aïn Shehi, la seconde publiée par M. Léon Renier, dans ses Inscriptions de l'Algérie, no 3259. La septième ligne, illisible aujourd'hui, était moins dégradée il y a quelques années, et a été lue:

PATRICIO FABVM ESTT/

M. Léon Renier propose la restitution suivante :

PATRICIO FABatian. castellVM.EST.ResTitulum qui lui a fait voir dans ces ruines, dont la position géographique ne s'oppose pas, du reste, à cette conjecture, le Castellum Fabatianum des Itinéraires.

Mais, ajoute-t-il, comment concilier cela avec votre > première inscription? Peut-être en supposant que les

Vidicenses ou Visicenses étaient les habitants du pays; › que Vidica, en un mot, était le nom de la civitas, et » Castellum Fabatianum celui d'une des villes de cette » civitas. Ce ne sont là que de simples conjectures (1),

» etc. »

Mrikeb Talha.

Mrikeb Talha est situé à 35 kilomètres à l'ouest d'Aïn Beïda, au sud du Djebel Sidi Ghereis; les ruines y sont très-étendues, et, d'après leur position géographique, peuvent être celles de Macomadibus de l'Itinéraire d'Antonin. J'y ai trouvé les inscriptions suivantes :

No 5.

MVNICI

Fragment d'une très-belle inscription dont les lettres ont Om,12 de hauteur, et sont distantes de 0,30 d'axe en

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(1) Une nouvelle découverte faite à Ksar Sbehi, en 1867, et une discussion approfondie de l'inscription n° 4, infirment ces conclusions. (ED. DeWULF.)

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