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sur la partie du Talmud appelée Ketouboth (1). Enfin, on cite encore de lui un commentaire sur différentes autres parties du Talmud et un autre sur le Pentateuque (2).

Il exerça les fonctions de rabbin à Alger jusqu'au moment de sa mort, dont on ne connaît pas la date précise. Son tombeau, dit-on, se trouvait dans l'ancien cimetière d'Alger, près de la porte Bab-el-Oued, sur l'emplacement duquel on a établi depuis les nouvelles fortifications de la ville. La communauté israélite d'Alger obtint du gouvernement l'autorisation de faire encastrer dans le mur des remparts une pierre commémorative en l'honneur de ce rabbin, sur laquelle on grava la date de sa mort (1442), d'après une tradition de la communauté ; mais cette date est erronée (3).

qu'il commença à exercer les fonctions de rabbin. Il nous paraît certain, par suite de l'erreur commise dans l'impression, que la première partie doit commencer au no 187 et aller jusqu'à 380 environ. Les numéros de 380 environ jusqu'à la fin formeraient la seconde partie, et la troisième partie se composerait des numéros 1-186.

(1) Ribasch, no 13.

(2 Azoulaï, Schem ha guedolim, l. c.

(3) Voir, à ce sujet, no ́re courte notice, Archives israéliles, 1865, p. 131 et suiv. Nous basons notre opinion sur les arguments suivants :

1. Son successeur, Simon Duran, faisant, à la fin de sa vie, la liste des ouvrages qu'il laissait à la postérité, (voir ci-après), dit avoir composé ses derniers ouvrages, nos x1, XII, XIII et XIV, en 1436, 38, 39 et 40. Or, dans ses Réponses (Taschbez), qu'il mentionne dans son catalogue sous les nos VI, VII, VIII, il parle à plusieurs reprises de son prédécesseur comme étant décédé. Donc, Isaac Barfath était mort avant 1440, époque de la clôture de ce catalogue;

2o Simon Duran, dans ses Réponses, llo partie, no 292, cite, à la date de 1421, le règlement fait pour la communauté d'Alger en 1394, avec les explications et les observations qu'on y avait faites dès l'origine. Il croit nécessaire de les mettre par écrit à ce moment (1421), parce qu'il est le seul survivant de tous ceux qui avaient pris part à la rédaction de ce règlement. Or, Isaac Barfath parle souvent de ce règlement dans des termes qui prouvent qu'il y avait travaillé. — Donc, il était mort avant 1421;

-

XVIII

A la mort d'Isaac Barfath, la communauté d'Alger reconnut comme rabbin Simon ben Cémach Duran, émigré de Majorque. Il dit lui-même (1) que sa famille était originaire de Provence. Selon Carmoly (2), la famille Duran tirerait son nom, et, par conséquent, son origine, d'un petit village du Gers, près d'Auch. Né à Majorque, en 1361, il s'appliqua de bonne heure à l'étude des mathématiques et de l'astronomie, où il acquit des connaissances profondes, comme cela est indiqué dans une de ses lettres (3). Il étudia aussi la médecine (4) et exerça pendant un certain temps cette profession. Avant la persécution de 1391, il se trouva à Barcelone, en Aragon, où il épousa

3o Dans les Réponses de Ribasch, les dernières qu'il fit portent la date de 1405 et 1406, nos 170, 179. Il n'est pas probable que, s'il a vécu jusqu'en 1442, il n'ait plus été consulté par les communautés voisines, pendant les trente-six dernières années de sa vie;

4° Si la date 1442 était exacte, il aurait atteint près de 130 ans, ce qui eût été un cas de vieillesse assez remarquable pour que les chronologistes n'eussent pas manqué de signaler cette longévité extraordinaire ;

5o Il n'y aurait que deux ans entre la mort du rabbin Isaac Barfath (1442) et celle de Simon Duran (1444). Or, les Réponses de Simon Duran sont au nombre de 803, et à partir du numéro 150, il parle de Ribasch comme n'existant et il n'est pas possible d'admet

plus

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tre que les 653 autres numéros aient été rédigés en deux années.

(1) Taschbez, Ille partie, no 9.

(2) Carmoly, Histoire des Médecins.

(3) Taschbez, Ire partie, nos 103, 163 et suiv.

(4) Ibid., Ire partie, no 102.

la fille d'un homme distingué, R. Jona de Mestre (1). Il se trouva ainsi allié à la famille de Nachmanide (2) (Moïse ben Nachman) et de Gersonide (3) (Levi ben Gerson). Chez son beau-père, il eut occasion de rencontrer le rabbin Isaac Barfath, que les événements malheureux de sa patrie lui firent bientôt retrouver en Afrique. A Majorque,-probablement au moment même du soulèvement général, il se trouva en danger de mort (4), et beaucoup de ses compagnons périrent martyrs de leur foi. Mais Simon Duran échappa à la mort et se rendit en Afrique.

Peu habitué aux affaires commerciales, il chercha le moyen de subvenir à ses besoins dans l'exercice de la médecine. Mais, en Afrique, il le dit lui-même et avec amertume (5), il trouva peu d'occasions d'utiliser les études médicales, dans lesquelles il avait acquis une assez grande réputation; car on préférait la routine arabe à la médecine sérieuse et scientifique. En acceptant la place de rabbin å Alger, il fut le premier qui reçut un traitement pour ces hautes fonctions. Il se trouva par là dans l'obligation de se défendre et d'établir, par toutes sortes de preuves religieuses (6), qu'il n'est pas contraire aux règles et aux usages de la religion juive d'accepter un traitement pour les fonctions de rabbin, d'autant plus que, dans le principe, il avait fait ses études religieuses pour sa satisfaction personnelle seulement, et non pour en retirer

(1) Taschbez, lle partie, 129, IIle partie, 36; Raschbasch, no 291.

(2) Taschbez, Ire partie, no 72; Raschbasch, I. c.

(3) Taschbez, Ire partie, nos 103, 134.

(4) Ibid., IIIe partie, no 14.

(5) Maguen Aboth, ch. IV, Misch. V.

(6) Maguen Aboth, ibid.; Taschbez, Ire partie, no 142–148.

quelque profit; car il était d'une famille riche, et on lui avait fait étudier la médecine pour lui procurer une position honorable et lucrative. Simon Duran mourut à Alger en 1444 (1). Sa dépouille mortelle se trouvait dans l'ancien cimetière d'Alger dont nous avons déjà parlé, et la communauté, il y a quelques années, fit également encastrer une pierre commémorative en son honneur dans le mur des remparts de la ville. Il laissa de nombreux travaux religieux et philosophiques (2), entre autres une

(1) Lettre des rabbins algériens servant de préface à l'édition du Taschbez, Amst., 1738.

(2) Voici la liste de ses ouvrages, telle qu'il la donne lui-même sur une feuille séparée, ajoutée en supplément à la suite du Taschbez, éd. d'Amsterdam, 1738:

I. Commentaire sur le traité Berachoth, d'Isaac al-Fassi.

II. Décisions casuistiques sur le traité du Talmud Niddah.

III. Traité sur la Providence, intitulé : Oheb Mischpat, renfermant un commentaire sur le Livre de Job. [Édité par Joseph Molcho. Venise, 1590, in-4°. Cet ouvrage se trouve également dans la Bible de Moïse Francfurter. Amsterdam, 1724-27, in-fol.].

IV. Traité des lois religieuses, intitulé: Zohar ha-Rakiah, renfermaut un commentaire sur les Azharoth [composé, comme il est dit à la fin, en 1417. I fut édité à Constantinople en 1515, in-4o; à Amsterdam, 1735, in-8° et in-4°. Plusieurs rabbins en firent des extraits, parmi lesquels il faut remarque Petil Techeleth, de Jac. Chaguis, Venise, 1652, in-4o, et Ner Miçwah, de Moïse Chaïm Schemtob, de Pise, Constantinople, 1569, in-4°].

V. Taschbez, recueil de réponses casuistiques, première partie, renfermant 178 numéros.

VI. Taschbez, id., deuxième partie, renfermant 298 numéros.

VII. Taschbez, id., troisième partie, contenant 327 numéros. [Les trois parties ont été imprimées à Amsterdam, 1738. On y a ajouté une quatrième partie: Chouth ha-Meschoulasch, ou Réponses des rabbins Sal. Duran (junior), Sal. Seror et Abrahamn Aben Tawah.]

VIII. Sépher Maguen Aboth, divisé en quatre parties: Ire partie, traitant de l'existence de Dieu, de son unité, de son éternité et de ses attributs [Livourne, 1764, in-4o, et 1785, in-fol.], Ile partie, discussion des religions qui ont pris naissance après le judaïsme [Livourne, 1785, in-fol. - De cet ouvrage on a tiré un travail particulier, intitulé: Kescheth ou Maguen, Livourne, 1775, in-4o, et un autre opuscule : Setirath Emounath ha-Noçrim,

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réfutation du christianisme et de l'islamisme. On trouve dans ses différents ouvrages un grand nombre de citations qui prouvent sa grande érudition dans les différentes sciences de philosophie, de médecine, de mathématiques, d'astronomie et de linguistique.

Isaac Barfath et Simon Duran sont regardés, par les Israélites de l'Algérie, comme les véritables fondateurs du judaïsme algérien. C'est, en effet, de leurs écoles que sont sortis tous ceux qui, dans la suite, ont occupé un siége rabbinique dans ces provinces, après que les anciens compagnons de ces rabbins furent morts. Leur souvenir est vivace dans toute l'Afrique, et leurs familles y sont

Constantinople, 1710]; III partie, de la connaissance de Dieu, de sa providence, de l'arrivée du Messie et de la résurrection des morts. [Livourne, 1785, in-fol.].

IX. Maguen Aboth, IVe partie de l'ouvrage précédent, commentaire sur le Traité des Pères. [Livourne, 1763, in-4°. Une nouvelle édition en a été faite récemment à Leipsig, 1855, in-8°.].

X. Recueil de douze petits traités, renfermant, entre autres, un commentaire sur Eduyoth, un commentaire sur Kinin [Livourne, 1744, in-4o, Metz, 1776, petit in-40], abrégé de Rosch ha-schana et de Niddah [Livourne, 1744, in-40], commentaire sur quelques anciennes poésies, commentaire sur les poésies Hoschanoth [Ferrare, 1553, in-8]; commentaire sur le Piout ascher Ischesch [imprimé à Berlin, 1845, dans la collection Choles Matmonim, et, depuis, dans beaucoup de recueils de prières édités à Livourne]; recueil de quelques poésies religieuses, recueil de poésies sur la Terre sainte, et en l'honneur de sa famille et de quelques amis; enfin, commentaire sur Ezéhou Mekoman [Livourne, 1744, in-fol.].

XI. Or ha-Chaïm, discussion sur le livre de R. Chasdaï ben lehouda Kreskas, contenant 55 chapitres, et terminé à l'âge de 75 ans et 6 mois, le 25 Elloul 5196 (août-septembre 1436).

XII. Liviath Chen, notes sur le commentaire que son parent Gersonide (Ralbag) fit sur le Pentateuque, terminé le 2 Kislew 5198 (décembre 1437), alors qu'il était proche de sa soixante-dix-septième année. Il y a ajouté quatre suppléments à l'ouvrage précédent.

XIII. Maamar labin Schemouah, sur les lois cérémonielles de Schehitah et Bedikah, terminé dans l'hiver de 1440, alors qu'il était tout près de sa soixante-dix-neuvième année [Livourne, 1744, in-fol.].

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