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claveaux du mihrâb, où l'ordonnance symétrique semblait plus indiquée.

A Tinmal, les arcatures trilobées qui décorent le bas de la coupole (fig. 245) présentent des entrelacs floraux rigoureusement symétriques dont une tige rigide marque l'axe. Au mina. ret de la Kotoubîya, le décor peint est conçu de la même manière (fig. 225, 226). Dans les

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portes de Rabat et de
Merrâkech, le robuste
motif végétal des écoin-
çons est asymétrique. En
résumé nous devons consi-
dérer l'époque qui nous
occupe comme ayant em-
ployé concurremment, si-
non indifféremment, dans
ses arabesques florales, l'or-
donnance symétrique ou
équilibrée et l'ordonnance
asymétrique. L'ordonnance
symétrique ou équilibrée
- où la présence habi-
tuelle de la tige médiane
apparaît comme un souve-
nir du haoma persan
est plutôt réservée à la
garniture de surfaces régu-
lières (panneaux rectangu-
laires, claustra et arcatu-
res); l'ordonnance asymé-
trique dérivée du rinceau

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à involutions alternées gar

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nit les surfaces irrégulières comme les écoinçons, mais trouve également place dans les claveaux sculptés.

A la tige, dont les involutions constituent l'épure d'arabesque, viennent se souder des formes végétales qui en meublent les vides. La Grande Mosquée et les palais omeiyades de Cordoue nous avaient fourni une variété surprenante de palmes et de fleurons, différenciés par la forme autant que par la facture, entre lesquels l'époque que nous étudions devait faire un choix.

La flore de l'Aljaferia est déjà infiniment moins complexe. A part deux espèces végétales aberrantes: une évidente représentation du palmier, avec ses branches et ses régimes (fig. 240), et un fruit globuleux, grenade ou plutôt pavot, nous ne trouvons ici que des palmes conventionnelles dérivées de l'acanthe ou de la vigne, telles que l'art du Khalifat les connut. La feuille d'acanthe, pliée suivant sa nervure principale à la manière des caulicoles corinthiennes engendre ces palmes au limbe trian

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gulaire allongé dont la pointe s'incurve et que meublent des digitations juxtaposées sans ceillets intercalaires. Une digitation plus ample que les autres constitue à la base un deuxième lobe. La grappe de raisin est représentée par ces masses pyramidales à imbrication, dont la Grande Mosquée de Cordoue nous a déjà fourni de multiples exemples. La palmette symétrique, dérivée de la feuille de vigne et que l'on a présumée empruntée soit au répertoire wisigothique, soit à l'art ifrîqyen, n'est pas absente de la flore de l'Aljaferia. La chaire de la Grande Mos

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Grande Mosquée. Claustrum d'une fenêtre dans la niche du mihrab.

quée d'Alger (1096) met en œuvre les mêmes éléments végétaux,

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et cette similitude nous incite à la considérer comme sensiblement contemporaine de l'édifice de Saragosse. On y rencontre les

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palmes longues asymétriques, et les masses pyramidales constituées par deux lobes inférieurs, circulaires ou pointus, d'où s'échappent deux palmes soudées l'une à l'autre ou une seule palme du type de la feuille pliée.

La flore de la Grande Mosquée de Tlemcen ne nous apporte pas d'éléments nouveaux. Il semble toutefois qu'elle soit plus voisine de celle de Cordoue et de Medînat ez-Zahrâ que de celle de Saragosse et d'Alger. On trouve, au mihrâb de ce sanctuaire almoravide, des feuilles d'acanthe très reconnaissables, présentées de face comme la feuille des chapiteaux antiques, et dont les groupes de digitations divergeant en éventail sont séparés

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