Images de page
PDF
ePub

sements d'arcs, de ces réseaux losangés, décor désormais invariable des minarets occidentaux.

L'importance que doit pren

Le décor de la tour de Hassân. dre le réseau losangé comme diagramme générateur d'ornements exige que nous l'examinions plus loin avec les éléments linéaires. Il me suffira d'indiquer ici qu'aux autres minarets almohades, il règne déjà en maître. La tour de Hassân nous le montre s'étalant sur chaque face, robuste et largement dessiné, dans un grand panneau dont la base est formée de trois arcatures lobées reposant sur des colonnettes. Plus bas sont de grandes arcatures à lobes, festons ou lambrequins enveloppant elles-mêmes des arcs aveugles.

On notera d'ailleurs que les fenêtres éclairant les rampes, qui, à la Kotoubîya, motivent en quelque sorte le décor extérieur, n'occupent pas toujours à Rabat la place que le décor semblait leur assurer. La répartition des panneaux est plus régulière qu'elle ne l'était à Merrakech et partant moins logique.

[ocr errors]

en

Le décor de la Giralda. Le parti adopté peut-être antérieurement pour la Giralda permettait mieux de satisfaire aux nécessités de l'éclairage. Le niveau variable des rampes détermine un décalage du décor extérieur. De plus, les baies fer à cheval plein-cintre ou lobées sont, sauf à la base, percées dans l'axe et se superposent en étages réguliers que flanquent, dans la moitié supérieure, de grands réseaux losangés. Ainsi le décor s'ordonne en trois registres verticaux le registre médian, avec ses baies encadrées d'arcatures, les registres latéraux meublés de deux panneaux superposés de fausses arcades géminées et de losanges. Ce parti décoratif n'est pas sans analogie avec celui que nous avons rencontré au minaret de la Qal'a des Benî Hammâd. Là encore, l'influence de l'art d'Ifriqya apparaît comme probable.

Le minaret

Le décor du minaret de la Qaçba à Merrâkech. de la Qaçba de Merrâkech, beaucoup plus simple, ne comporte plus qu'un réseau établi sur trois arcatures lobées. Au-dessus règne une frise céramique. Ce décor présente des variantes de détail d'une face à la face contigüe et se répète textuellement sur les deux faces opposées, en sorte que l'on ne peut embrasser

[graphic][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

d'un coup d'œil que deux compositions différentes l'une de l'autre. Cet artifice se retrouvera à l'époque merînite, notamment à Chella 1. De tous les minarets almohades, le minaret de la Qaçba de Merrâkech est d'ailleurs celui qui servira le plus certainement de modèle aux architectes des x et XIVe siècles.

[graphic]
[merged small][ocr errors][merged small]

chapiteaux de l'Aljaferia présentent encore des filets garnis de perles et pirouettes pastilles perforées et losanges séparés entre eux par des billettes. Ce sont là, sauf erreur, les derniers éléments décoratifs empruntés à l'art classique. Au x siècle, ils auront complètement disparu. Le style ne conserve que l'épigraphie, la flore et la géométrie, auxquelles sont venues s'adjoindre les formes d'architecture, passées de la construction au décor. La période qui nous occupe

[merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]
[graphic][ocr errors][merged small][merged small]

voit naître l'arabesque propre au Maghreb et à l'Espagne. J'essaierai de montrer comment furent traités les éléments qui y entraient.

L'élément épigraphique. - Dès l'époque du Khalifat, l'épigraphie est largement représentée dans le décor. Mais la lettre, de forme très archaïque, doit se suffire à elle-même; elle n'est enrichie d'aucun ornement; l'écriture coufique est seule employée.

Plusieurs modifications importantes vont se produire ; celle-ci d'abord l'introduction de l'écriture cursive. On peut, semble

[merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small]

Fig. 231.

A:

Grande Mosquée de Tleincen. Date de l'inscription de

fondation. « ... mois Jomáda II de l'année 530 ». B: Mosquée de Tozeur.

Inscription coranique.

t-il, admettre que le début du XII siècle vit cette innovation, affectant à la fois l'épigraphie monumentale comme l'épigraphie monétaire, en Maghreb comme en Ifrîqya. Les monnaies des derniers Almoravides portent des légendes coufiques. Les fameux dirhems carrés des Almohades, dont l'apparition fit époque en Berbérie, sont le plus souvent gravés en cursif. Le cursif seul figure sur les dînârs de 'Abd el-Moùmin. Vers le même temps, le cursif apparaît à Tunis dans les inscriptions funéraires. L'inscription historique qui date de 1135 la Grande Mosquée de Tlemcen est en cursif. Comme on le voit par ce dernier exemple.

1 Il est à remarquer que nous n'avons pas jusqu'ici d'inscription monumentale au nom de princes almohades. Peut-être est-il permis de voir là une manifestation de l'éloignement primitif de la secte pour les vanités de ce monde.

« PrécédentContinuer »