Images de page
PDF
ePub

l'emploie, peut-être à l'imitation du Maghreb (cf. sup. p. 188). On notera d'ailleurs qu'à Tlemcen, comme à Tinmål, elle com

[graphic][merged small][merged small]

bine des formes d'encorbellement très variées et atteste, de la part des architectes, une maîtrise que les auteurs de la Mosquée El-Aqmar ne semblent pas avoir atteinte. On y reconnaît: 1° des arcs en saillie sur des surfaces verticales; 2° des portions triangu

laires de berceaux ; 3° des demi-voûtes d'arêtes; 4° des rectangles incurvés ; et 5° des coupolettes à cannelures. Ajoutez à cela que ces assemblages savants restent d'une ordonnance bien lisible;

[graphic][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]

de grandes lignes s'y marquent comme des arcs entrecroisés divisant les surfaces. Ainsi qu'on l'a remarqué, « la complexité n'exclut pas encore la clarté et l'œil ne s'égare jamais comme dans ces amoncellements de menues stalactites où se complairont

1

)).

le xive et le xve siècles On ne peut que souscrire à cette appréciation. Il convient toutefois de noter que, quelle que soit l'habileté des décorateurs almohades à organiser ces encorbellements ils semblent encore embarrassés pour les accommoder aux besoins de l'architecture, quand le plan à couvrir n'est pas une figure régulière carré ou octogone. S'ils doivent l'appliquer à un plan rectangulaire, ils s'efforcent de le décomposer en carrés (fig. 211), ou juxtaposent symétriquement deux tronçons de voûtes carrées (fig. 212).

Les ensembles décoratifs.

Composition des portes et des

mihrâbs. On a souvent signalé la sobriété des extérieurs musulmans. Rares sont les façades entièrement meublées, comme celle de la Mosquée des Trois portes à Kairouan ou celle de l'église del Cristo de la Luz. Généralement le décor est concentré autour de la porte. On ne saurait exagérer l'importance de la porte dans l'art de l'Islâm. Peut-être n'est-il pas hors de propos de rappeler la signification politique que le mot et la chose peuvent avoir, de mentionner la Porte Sublime des Sultans, à la fois théâtre et symbole de leur justice et de leur puissance. Nous avons vu le rôle que jouait à cet égard l'une de celles de l'Alcazar de Cordoue. A défaut de cette porte auguste, la Cordoue des Khalifes nous a fait connaître les belles portes latérales de la Grande Mosquée. Le x et le xiv siècles nous réservent celles des mosquées et des médersas merînites. Le xir nous fournit les admirables portes de villes de Rabat et de Merrâkech. Le motif de la porte, qui doit donner lieu en Perse à de si riches variations, a, semble-t-il, inspiré ici plus heureusement qu'ailleurs les artistes. maghrebins. Ce motif est arrêté dans ses grandes lignes. Il n'est d'ailleurs pas très différent du motif du mihrab, le mihrâb étant une porte à sa manière, une porte qui s'ouvre vers la Maison de Dieu.

Mihrab de la Grande Mosquée de Tlemcen. On a signalé l'analogie existant entre le mihrab de la Grande Mosquée de Cordoue et la porte de la bibliothèque de la Grande Mosquée de Kairouan. L'un et l'autre présentent un arc en fer à cheval plein cintre encadré dans un rectangle et surmonté d'une rangée

1 H. Basset et Terrasse, Tinmal, ap. Hesperis, p. 65.

d'arcatures. De Cordoue, ces éléments, peut-être empruntés à la Berbérie orientale, repasseront en Maghreb. Ils figurent au

[graphic][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small]

mihrab de la Grande Mosquée de Tlemcen, qui présente avec celui de Cordoue les plus frappantes analogies. Les grandes plaques de marbre ornant le soubassement de la mosquée

omeiyade ont inspiré les panneaux de plâtre, qui s'étalent à la cimaise de la mosquée almoravide. Un large bandeau à inscription encadre de même l'arc appareillé et les quatre écoinçons à décor floral qui le flanquent. Dans l'un et l'autre, une frise s'intercale entre les écoinçons supérieurs et le bandeau horizontal du rectangle. Une fausse arcade trilobée règne semblablement

[graphic][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small]

au-dessus de ce rectangle, précédant immédiatement la corniche. On sait que, dans les deux mosquées, la coupole en avant du mihrâb est une coupole sur nervures.

Quelques détails cependant différencient la qibla maghribine de la qibla andalouse, sans parler des dimensions moins grandes et de la matière moins noble. L'arc d'ouverture de la niche est entouré de claveaux alternativement nus et décorés comme ceux

« PrécédentContinuer »