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moulures interposés entre l'arc et la colonne 1, qui, réduits, dans la mosquée, à leurs éléments essentiels, avaient l'avantage de surélever les arcs au-dessus des fûts, dont on ne pouvait augmenter la hauteur, et de donner de l'élégance à l'ensemble. Toutefois il ne semble pas qu'il faille faire honneur aux architectes

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kairouanais de cette adaptation d'un thème classique à l'art de l'Islâm. A l'époque où se bâtissent les nefs de Sidi 'Oqba, le motif fait déjà partie du répertoire musulman. Le modèle qui l'a inspiré semble bien un modèle égyptien : la mosquée de 'Amr à Fostât ou les autres mosquées du même groupe l'ont fourni.

On sait que la mosquée de 'Amr, fondée en 641 de notre ère, avait été augmentée en 673. Démolie et entièrement rebâtie en 698, de nouveau rebâtie en 710, elle reçut des accroissements

1 Cf. S. GSELL, Monuments antiques de l'Algérie, II, 129.

en 750 et 791 et fut amenée en 827 à ses proportions actuelles '. On y fit donc d'importants remaniements neuf ans avant la construction de la Grande Mosquée de Kairouan par Ziyadet

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1 Cf. Corbet Bey, The history of the Mosque of Amr, ap. Journ. of the royal Asiatic Society, 1890, p. 754; Creswell, A brief chronology of the Muhammadan monuments, ap. Bulletin de l'institut du Caire, t. XVI, pp. 41-42; M. S. BRIGGS, Muhammedan architecture in Egypt and Palestine, Oxford, 1924, 45-46. En dépit des réfections multiples qu'a dû subir la Mosquée de 'Amr,

Allah. Or la mosquée de 'Amr présente des arcs outrepassés déformés ou brisés retombant sur des colonnes antiques par

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l'intermédiaire d'impostes et de surabaques. Des tirants relient les impostes entre elles. Seules les corniches font défaut. On est

conime la plupart des grandes mosquées, on ne peut s'empêcher de remarquer : qu'elle présente, dans son dernier état, une indéniable unité de structure;

1

2 qu'il est bien difficile d'imaginer que cette structure puisse dater de Sala-din ou d'une époque plus récente; 3° que son analogie avec celle de Kairouan permet d'en préciser la date, étant entendu d'autre part qu'on ne peut guère admettre une influence de Kairouan sur Fostȧl.

autorisé à voir là le modèle d'où procèdent notre Grande Mosquée de Kairouan et les autres mosquées aghlabites d'Ifriqya.

Les portes, murs et contreforts. Sept portes percées dans les murs latéraux donnent accès dans la mosquée; deux débouchent dans la salle de prières, et les autres dans les galeries de la cour. Les murs sont épaulés extérieurement de contreforts massifs et très rapprochés les uns des autres. Ils ont dû être renforcés et multipliés au cours des siècles. Leur fonction est d'ailleurs moins de contrebuter les poussées intérieures, faibles en somme, que de consolider des murs hauts et bâtis sur un sol sujet aux tassements.

Les coupoles. -La coupole qui précède le mihrab domine les terrasses de sa masse élégante et robuste ; à l'intérieur, elle serait, si l'on pouvait en mieux distinguer l'ordonnance et le décor, une des parures de la vieille mosquée'. Au point de vue du genre auquel elle appartient, on peut la définir une coupole côtelée sur trompes en coquilles. Intérieurement, la calotte hémisphérique, qui constitue la coupole proprement dite, est creusée de 24 cannelures rayonnant autour du sommet. La base de cette calotte repose sur un tambour circulaire percé de 8 fenêtres, entre lesquelles s'interposent 16 niches groupées deux par deux. Une zone de plan octogonal vient au-dessous. Là se trouvent les quatre trompes, sortes de demi-coupoles, dont les cannelures et le bord découpé en lobes circulaires évoquent le souvenir de certaines coquilles marines. Des arcatures reproduisant la silhouette Jobéc du bord de ces trompes occupent les parois qui les séparent. Ces arcatures sont trouées de lucarnes également polylobées. Cette zone octogonale établit la transition entre les parties supérieures de la coupole et le tambour carré de la base. Les côtés de ce tambour sont formés, à l'Est, au Nord et à l'Ouest, par trois arcs enjambant les nefs de la mosquée et, au Sud, par la large arcature qui entoure le cadre du mihrâb. Des défoncements en niches et en oculi meublent les écoinçons qui flanquent ces grands cintres.

Les trois parties de cette coupole se révèlent à l'extérieur par

1 Cf. mon étude Coupoles et plafonds de la Grande Mosquée de Kairouan (Notes et documents), Tunis, 1925.

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