Toute cette partie antérieure de la Mosquée est désaxée vers l'Est, amputée suivant un angle obtus. Tandis que la face orientale de la Mosquée est percée de 4 portes, la face occidentale en est dépourvue. Ces particularités laissent supposer l'existence d'un édifice voisin antérieur au sanctuaire; il est permis de supposer que le pan coupé indique la place et l'orientation du Qaçr elQadim, fondation almoravide, qui voisinait avec la Mosquée, comme l'Alcazar omeiyade avec la Grande Mosquée de Cordoue. La salle de prières, qui est plus profonde que la cour, est formée de 13 nefs parallèles au grand axe et reposant sur 5 rangs de piliers. Elles sont couvertes de charpentes apparentes portant des toits de tuiles à deux versants. La nef médiane est plus large que les autres. Le toit de cette nef est interrompu par deux coupoles couvertes l'une et l'autre en pavillon une coupole est placée au centre (fig. 173), en arrière de l'estrade appelée sedda; 1 Cf. Brosselard, Tombeaux des émirs Beni 'Zeiyân (Ext. du Journal Asiatique, 1876), p. 53. elle occupe à peu près la même place que la grande coupole de la chapelle Villaviciosa, à Cordoue; la seconde coupole précède le mihrab. Le tambour de cette coupole était enfermé dans une maqçoûra, enceinte de bois dont quelques panneaux et la porte sont conservés au musée de la ville. Une inscription formant bordure au cintre de la porte attribue à ce meuble la date de 1138. Le mihrâb lui-même est couvert d'une coupole sur tambour octogonal. Contreforts, supports et arcs. Construction. Le long de la face orientale, quelques contreforts épaulent le mur. Cinq de ces contreforts sont reliés par des arcs à un petit bâtiment qui peut dater de la fin du xvi siècle et qui contient un hôpital et le tombeau du saint El-Ghomârî. Nous avons vu que les nefs étaient bordées, comme celles de la Mosquée d'Alger ou de la Qarawiyn, de piliers maçonnés. Ils affectent un plan rectangulaire ou cruciforme. Dans la nef cen trale, en avant de la coupole qui précède le mihrâb, deux colonnes de pierre remplacent les piliers. Les arcs qui portent les murs bordant les nefs sont, comme à Alger, des fers à cheval déformés; ceux qui traversent les nefs sont, de même, découpés en lobes circulaires. Charpentes et coupoles. La Grande Mosquée de Tlemcen nous fournit un exemple de charpentes du x1° siècle assez bien Fig. 173. trale. Le lustre est une copie de celui qui fut, dit-on, donné par Yaghmorâsen (1235-1283). conservé. Il semble utile d'en donner une description. Les fermes, distantes seulement de 25 centimètres d'axe en axe, sont formées de chevrons assemblés au sommet et reliés par un clou. Ils portent, soit directement, soit par l'intermédiaire de pannes et de pièces qui les doublent, la volige qui reçoit les tuiles. Les chevrons reposent sur une sablière et parfois sont soulagés par une panne basse s'appuyant sur les entraits. Ceux-ci sont eux-mêmes établis sur des blochets sculptés que soutiennent des corbelets de bois, engagés dans le mur au niveau de la corniche. Ces fermes n'ont pas de poinçons. La coupole centrale et la coupole du mihrâb sont ornées de côtes rayonnantes. Celle qui précède le mihrâb est une coupole sur nervures qui rappelle les coupoles de la Grande Mosquée de Cordoue et de l'église del Cristo de la Luz de Tolède. Au-dessus de la corniche du tambour inférieur est établie cette coupole à 16 pans. Des trompes formées de stalactites occupent les angles. Le fond de ces trompes et l'arc qui les circonscrit sont en porte |