Images de page
PDF
ePub

comme la forme du ha et celle du 'aïn dans le corps des mots', cette écriture présente en somme les plus grandes analogies avec l'écriture kairouanaise du 1x siècle. Au reste, le coufique d'Ez

[merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors]
[merged small][ocr errors]

Décor épigraphique. - Formule: Bismillah er-rahmân.
Croisement du lâm-alif.

Zahrâ semble plus orné que celui de Cordoue. Les hampes des lettres longues s'y couronnent souvent d'une palme à trois lobes, dont nous suivrons par la suite la curieuse évolution.

1 Le 'ain en V ou en croissant de l'Andalousie et du Maghreb se trouve déjà en Egypte au Ix siècle (stèle de 243/857, au Musée du Caire - S. Flury, ap. Syria, 1921, pl. XXXIV) et à Jérusalem au vi siècle (milliaire de 'Abd el-Malik Van Berchem, Matériaux pour un Corpus-Jérusalem, n° 1).

L'élément floral. De même que pour les périodes précédemment étudiées, j'examinerai séparément ici la tige et la palme, qui constituent l'élément floral. Dans l'examen du tracé des tiges, il y a lieu de distinguer, comme pour le décor aghlabite, la

[merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

composition des bordures ou des frises et celles des panneaux. Bien qu'apparemment d'une grande variété, ces thèmes constructifs des bordures peuvent se ramener à quelques schémas (fig. 150).

Les terminaisons végétales peuvent être parallèles entre elles et

perpendiculaires à la longueur de la bordure. Les tiges sont dressées et se relient par le bas en guirlande ou affectent la forme d'un S couché (B, C). A ce genre se rattache le type traditionnel, courant déjà dans l'Egypte ancienne, de la bordure composée de formes bulbeuses alternant avec des formes étalées en éventail. Un second parti, où la tige est dirigée dans le sens longitu

[graphic][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed]

Fig. 151. Cordoue. Chapelle Villaviciosa (Grande Mosquée). A, B petits panneaux ornant l'intrados des arcs: C.D.E.F.G. claveaux.

dinal de la bordure, comporte le rinceau à tige unique ondulée, le rinceau à tige en ligne brisée dont les tronçons vont d'un bord à l'autre, la double tige se séparant et se soudant dans l'axe par ondulations symétriques, les deux tiges entrelacées en manière de tresse (D, E, F).

Entre les bordures et les grands panneaux, les panneaux de petites dimensions, comme les claveaux des arcs, forment un groupe intermédiaire. Ils admettent des dispositions très variées, soit asymétriques et du type rinceau à une tige, soit symétriques

[graphic][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

avec tige médiane ou double tige se soudant suivant l'axe (fig. 151).

Les grands panneaux de forme régulière sont meublés par des épures symétriques. Parfois les rameaux s'échappent d'une tige médiane rigide; parfois ils se rattachent à deux ou quatre tiges qui se croisent ou se soudent dans l'axe.

Ces combinaisons témoignent d'une souplesse d'imagination surprenante. Dès cette première époque, les décorateurs andalous s'affirment comme des virtuoses de l'arabesque florale. Le décor est déjà bien de l'arabesque. Cette interprétation de la plante est tout à fait conventionnelle. La tige, élément essentiel de l'entrelacs, se présente le plus souvent comme un filet sillonné par une fente longitudinale, qui s'épanouit dans les feuilles.

La forme et le modelé des terminaisons végétales, des palmes et palmettes, ne rappellent de même que de très loin la nature. On peut à peine parler ici de stylisation. L'élément floral n'est, comme celui de la Tunisie du 1x° siècle, que la déformation plus ou moins volontaire de déformations antérieures. Toutefois, il apparaît à Cordoue infiniment plus varié et plus riche qu'à Kairouan. Il l'est plus encore peut-être à Medînat ez-Zahrâ que dans la Grande Mosquée des Omeiyades. Du moins les fragments trouvés dans les fouilles nous le laissent-ils supposer. Cette diversité de facture et de formes s'explique en partie par la diversité des influences qu'a subies l'art andalou au moment où il se constituait. Velasquez Bosco a essayé de démêler ces influences et de caractériser ces styles 1.

L'un de ces styles (fig. 153 A) apparaîtrait comme un prolongement de l'art wisigothique, dont la tradition pouvait se maintenir dans les ateliers du pays et dont les œuvres étaient remployées dans les constructions musulmanes. Il prédomine à Ez-Zahrâ. On y note l'emploi fréquent de rinceaux, dont les enroulements alternatifs sont meublés de palmettes, aux digitations symétriques. J'indiquerai, pour ces palmettes, une autre origine possible.

Un second style semble plus directement inspiré par l'art romain classique. L'élément le plus habituel est la feuille

1 Velazquez Bosco, Medinat Azzahra, pp. 56, ss.

« PrécédentContinuer »