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décors très voisins des panneaux de la Grande Mosquée de Tlemcen (Fig. 107).

Pour en finir avec le plan de la Ziza, signalons le parti adopté, ici comme au Fanal hammâdite, pour les escaliers accédant à l'étage supérieur; ajoutons que la salle centrale du rez-dechaussée prend jour sur une antisalle qui s'ouvre elle-même largement sur l'extérieur, disposition existant au Dâr el-Bahr

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Fig. 107.

Comparaison entre les décors de la Grande Mosquée

de Tlemcen (à gauche) et de la Cuba de Palerme (à droite).

de la Qal'a, et notons enfin l'analogie des salles latérales à renfoncements avec plusieurs salles déjà étudiées dans le même Dâr el-Bahr (Cf. fig. 63).

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La Cubola. Sans quitter ces résidences des rois normands, il nous faut décrire un charmant petit pavillon (Fig. 108), un kiosque de 6 m. 33 de côté, qui s'élève dans le jardin de la Cuba et que l'on appelle la Cubola. La coupole hémisphérique et surhaussée qui lui vaut son nom est construite par assises annulaires. Elle repose sur quatre piles constituant le plan carré inférieur par l'intermédiaire de trompes, ces trompes étant ellesmêmes précédées de trois arcs brisés formant voussures et bandés

sur les angles. Au-dessous de cette zone de raccord, les quatre piles portent quatre arcs brisés à voussures appareillées par claveaux rayonnants. Une de ces voussures est formée de bossages en boudins très analogues à ceux qu'on voit dans certains monuments fâtimites du Caire, notamment à Bâb el-Fotoûh (1060 J. C.) 1.

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Autres édifices de même époque. Girault de Prangey, qui discerna avec une rare clairvoyance la place occupée par les édifices normands de Sicile dans l'art musulman, signale les bains de Cefala, à 18 kilomètres de Palerme, comme appartenant à la même époque. Une source thermale remplit deux piscines abritées par une voûte en berceau brisé. L'espace couvert par cette voûte est divisé en deux salles de grandeurs inégales par un tympan porté sur trois arcs plein cintre ou déformés au sommet.

1 Cf. Saladin, Manuel, p. 98.

Une frise à inscription arabe couronnait extérieurement les murs de ce petit édifice.

On trouvera également dans l'Essai sur l'architecture des

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des trompes en demi-voûtes d'arête précédées de voussures.

Arabes et des Mores', le dessin d'un pont dit (( pont de l'Amiral », dont les arches présentent le tracé en arc brisé très caractéristique du style.

1 Pl. 10.

D'autres édifices siciliens, et non des moindres, s'apparentent à l'art musulman; je veux parler des admirables édifices chrétiens comme Sainte-Marie-de-l'Amiral (la Martorana), la Chapelle Palatine, Saint-Jean-des-Ermites, et San Cataldo, les cathédrales de Palerme et de Cefalù. Ils nous intéressent, non par

Fig. 110. - Palerme. Eglise San Cataldo.

leur plan, qui est proprement chrétien, mais par certains éléments constructifs ou ornementaux.

Dans la

Les grandes formes de l'architecture sicilienne. plupart, on notera l'emploi de l'arc brisé. La brisure en est souvent peu sensible; elle n'est parfois qu'une déformation supérieure. Au reste cet arc n'est jamais outre passé; sauf erreur, l'arc en fer à cheval n'existe pas en Sicile. Girault de Prangey

et, après lui, Amari ont signalé ce trait pour marquer la parenté

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Fig. 112.

Reconstitution d'un crénelage de la Qal'a des Beni Hammåd.

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1 Girault de Prangey, Essai, p. 100; Amari, Storia, III, 843.

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