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Hammad. Dans les parties hautes, se creusent de longues niches couronnées d'une conque à cannelures rayonnantes. Plusieurs présentent une coquille posée en porte-à-faux sur une partie à fond plat (fig. 103 A); ce qui rappelle la coupole de Kairouan, plus vieille de deux siècles (fig. 38). Au-dessus règne une frise à inscription cursive qui donne le nom de Guillaume II et la date de 1180 1.

CUBA

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salles latérales comportaient aussi de ces renfoncements que précédaient des arcs reposant sur des colonnettes d'angle. Nous avons vu le rôle des renfoncements de même nature au Dâr el-Bahr de la Qal'a. On trouverait, dans le grand palais hammadite, des plans de salles très analogues à ceux des pièces de la Cuba (Fig. 63).

La Ziza. Le pavillon de la Ziza (El-'Azîza la glorieuse), commencé par Guillaume Ier, fut achevé par Guillaume II, et a subi de graves réparations en 1636. Il se présentait, ainsi que la Cuba, comme un bâtiment rectangulaire, mais de dimensions plus grandes que la Cuba (environ 32 m. x 23 m.), et orné d'avant-corps sur ses deux petits côtés seulement.

A l'extérieur, les quatre faces et les avant-corps étaient décorés de trois étages d'arcades aveugles brisées ou déformées au sommet, encadrées de une ou deux voussures. Une frise à ins

1 Amari, Iscrizioni arabiche di Sicilia, I, 11.

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La Cuba

Détail du décor extérieur. A niche à

fond plat couronnée par une coquille.

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cription courait en corniche, comme à la Cuba; elle a été découpée pour former, au haut des murs, de gros merlons rectangulaires.

A l'intérieur, le monument comporte deux grandes salles centrales superposées. Des salles étroites et moins hautes les flanquent et forment un étage intermédiaire. Un double escalier

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établi sur les côtés des salles centrales permet d'accéder du rezde-chaussée aux salles latérales de l'entresol et à l'étage supérieur. La Ziza est maintenant couverte par une terrasse. Une description du XVIe siècle a permis de supposer que la salle supérieure n'était pas couverte et que la salle du rez-de-chaussée prenait elle-même jour par le haut. Cette seconde hypothèse du moins paraît peu recevable. Comme toutes les autres salles

1 Morso, Palermo antico, p. 173.

de l'édifice, cette salle du rez-de-chaussée était couverte par une voûte d'arête. C'était la plus somptueuse, et elle est encore fort belle. De plan carré, avec des renfoncements rectangulaires sur ses quatre faces, elle présente une analogie remarquable avec la salle cruciforme du Fanal de la Qal'a (Fig. 63). Les angles rentrants sont ornés de ces colonnettes, que nous avions déjà rencon

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trées dans les palais hammâdites; des colonnes accouplées flanquaient également la porte. Une fontaine occupe la niche opposée à l'entrée; l'eau s'écoulait dans un canal de marbre, qui, traversant la salle, en rafraîchissait l'air. Nous avons supposé la présence d'une fontaine dans une niche analogue du Dâr elBahr. La salle centrale du premier étage a aussi ses niches, couvertes de berceaux, comme celles du Fanal. Nous savons d'autre part que les voûtes d'arête n'étaient pas étrangères aux constructeurs çanhâjiens 2. Toutefois un élément nouveau appa

1 (f. supra, p. 124.

2 Cf. supra, p. 110, 114, 129.

raît dans le voûtage du palais sicilien; c'est l'encorbellement en stalactite, qui couvre non seulement les niches du rez-dechaussée, mais celles des salles latérales supérieures.

Les grandes cannelures extérieures de la Qal'a des Beni Hammad, les fragments céramiques trouvés dans les ruines de la ville

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berbère, nous ont permis d'entrevoir des solutions assez voisines de la stalactite. Mais ici elle apparaît plus nettement formulée, très savante déjà et toute semblable à celle dont la Grande Mosquée de Tlemcen (1135) nous offre, sauf erreur, le premier exemple occidental. Le palais de la Cuba conserve, lui aussi, quelques fragments d'encorbellements analogues, associés à des

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