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Fig. 85. Tunis. A, chapiteau à l'entrée principale de la Grande Mosquée (époque

des Beni Khoråssån)

- B, chapiteau dans une rue du quartier de la Qaçba

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modèles visiblement dérivés, comme épannelage et comme décor,

des beaux chapiteaux çanhâjiens.

Enfin un chapiteau assez mutilé conservé au musée de Bougie (xII° siècle) pourrait en être également rapproché. Toutefois, une feuille médiane partant de la base et deux caulicoles accompagnant les feuilles d'angle rapprochent nettement cette œuvre musulmane du chapiteau corinthien.

A côté des formes que je viens de passer en revue, ensemble assez homogène et dont les origines kairouanaises paraissent probables, il convient de signaler un type de chapiteau assez différent, que conserve la Grande Mosquée de Monastir (Fig. 86). Celui-ci semble

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Fig. 86. Mosquée. mihrab.

Monastir.

Grande

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Chapiteaux du

plutôt se rattacher aux modèles déjà notés dans la même ville

et dont j'ai signalé l'analogie avec le chapiteau byzantin de Saint-Vital. Là encore, l'épannelage est un tronc de pyramide renversé et aux angles inférieurs abattus; mais des folioles arrondies forment couronne à la base et le milieu des faces est meublé, dans toute sa hauteur, par un renflement conique, ce lasseau étant le seul détail qui apparente, dans une certaine mesure, ce chapiteau de Monastir à ceux de Çabra.

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Fig. 87.

Qal'a des Beni Hammåd. - Console de pierre (Musée de Constantine). A. Face inférieure.

Les consoles. Une étude serait à faire des consoles que nous a laissées l'époque çanhâjienne, consoles sculptées dans le bois des plafonds de Kairouan, consoles de pierre de la Qal'a et de Bougie. Le décor fait intervenir des volutes et des feuilles pendant verticalement ou tendues dans le sens horizontal, et il semble procéder des modillons antiques. Accusés en reliefs vigoureux et larges dans les bois sculptés (fig. 68), ces motifs sont, dans la pierre, strictement inscrits dans des parallé

lépipèdes (fig. 87, 88): exemple frappant du génie décoratif musulman, qui, devant orner un organe de forte saillie, le ramène

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sistent qui nous permettent de connaître la manière dont les architectes ont conçu les grands ensembles décoratifs. Cependant nous avons rencontré le porche de Mahdiya et les mihrâbs de Monastir, qui nous ont montré le rôle attribué aux niches à fond plat ou demi-cylindrique 1.

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La façade de la Grande Mosquée de Sfax. J'ai mentionné la façade de la Mosquée de Sfax (Fig. 89). Elle est d'une ordonnance bien conçue et fort caractéristique de l'époque. Les portes nombreuses dont elle est percée ont des linteaux surmontés de tympans défoncés en arcatures. Une corniche à modillons court autour de ces tympans et les réunit entre eux. Au-dessus de cette corniche, entre les portes, se creusent des niches, dont j'ai montré les origines mésopotamiennes possibles 2. Cette ornementation très simple et très claire affecte une belle allure architecturale.

1 Cf. supra, p. 107-109, 112.

2 Cf. supra, p. 148.

Le minaret de la Qal'a des Beni Hammâd. La façade Sud du minaret de la Qal'a, la seule décorée, fait intervenir aussi des défoncements, mais ils sont distribués suivant un grand parti vertical. La composition se divise en trois zones ou registres établis dans le sens de la hauteur. Le registre médian, en retrait sur les deux autres, est meublé, à la base, par la porte, au-dessus. par cinq étages de baies et d'arcs aveugles. Les registres latéraux présentent chacun une niche demi-cylindrique longue surmontée de deux étages d'arcs aveugles incrustés de céramique.

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Sans doute il y a quelque analogie entre cette façade de tour hammâdite et la façade du porche fâtimite de Mahdîya, mais ici on ne peut raisonnablement faire intervenir le souvenir des arcs de triomphe. Le détail du décor, en particulier l'emploi de la céramique incrustée, nous force à chercher les modèles possibles en Mésopotamie.

Le minaret de

Le minaret de la Grande Mosquée de Sfax. la Grande Mosquée de Sfax est d'une ordonnance tout autre (Fig. 91). Composé de trois tours superposées, si on le débarrasse

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par la pensée de l'auvent de bois qui couronne la première plate-forme, il évoque le souvenir du minaret de la Grande Mosquée de Kairouan, tel que celuici nous est parvenu. Il présente comme lui un élargissement vers la base, mais il est de proportions beaucoup plus élancées et, avec son décor discret, d'une remarquable élégance.

La tour inférieure, posée au-dessus des terrasses, est percée vers le Sud d'une porte et de deux fenêtres à cintres recti-curvilignes. Deux filets saillants s'interposent entre ces ouvertures. Au-dessus règne une corniche formée de denticules triangulaires et d'oves, puis une partie nue et deux frises composées la pre

mière, de défoncements en oculi, et la seconde, d'un bandeau à inscription coufique. Un crénelage découpé, dont les merlons rappel

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