Images de page
PDF
ePub

Mais tandis qu'absorbé par ces études, il négligeait le soin de son avenir, la fortune ingrate ne réparait pas cet oubli. Ce n'est qu'après la campagne de Syrie, dans laquelle M. Aucapitaine remplit les fonctions de secrétaire du général en chef, qu'il obtint le grade de sous-lieutenant. Pendant son séjour dans le Hauran, il avait, comme toujours, employé ses loisirs à de nouvelles études et rédigé plusieurs mémoires historiqnes sur le pays.

Nommé au 36. de ligne, il alla rejoindre son régiment en Corse, où il continua ses travaux. Il traduisit alors une grammaire Tamacher't d'un auteur anglais, et utilisa pour ce travail les connaissances qu'il avait acquises en Kabilie, sur la langue berbère; complètement remaniée et présentée par lui sous une forme nouvelle, en se servant, pour les exemples, des caractères berbères, cette grammaire est digne d'être placée à côté des savants travaux de M. Hanoteau.

A son retour en Algérie, où son régiment fut envoyé, M. Aucapitaine entra comme stagiaire au bureau arabe, et ses aptitudes lui valurent bientôt le grade d'adjoint. Il fit paraître encore plusieurs travaux, parmi lesquels une étude écrite avec talent, sous ce titre : les Kabiles et la Colonisation de l'Algérie. Attaché plus tard au bureau de Médéa, il publia, en collaboration avec M. Fédermann interprète de l'armée, un travail remarquable sur l'organisation politique, militaire, etc., du beylik de Titeri.

Mais nous n'entreprendrons pas de citer toutes les productions de M. Aucapitaine, qui était membre de plusieurs sociétés savantes, parmi lesquelles la Société archéologique de Constantine, et correspondait avec des savants distingués de France.

[ocr errors]

L'année 1867 commença plus favorable pour lui, et le sort sembla vouloir racheter ses injustices passées. Il fut successivement nommé lieutenant et chevalier de la Légion d'honneur, récompenses bien méritées de ses services; il fut ensuite désigné pour commander l'annexe des Beni-Mançour, point important en Kabilie. Au mois d'août dernier, il se rendit à son poste, accompagné de sa jeune épouse, fille de M. de Chancel, sous-préfet de Blida.

Il revit avec bonheur un pays qu'il aimait, et où ses connaissances le rendaient si apte à exercer le commandement. C'est alors, au moment où tout semblait lui sourire, que le destin devait le frapper de la façon la plus cruelle. A peine fut-il arrivé au fort des Beni-Mançour, que l'épidémie cholérique fit son apparition dans la contrée, et que Mme Aucapitaine, atteinte du fléau, succomba malgré les soins dont elle était entourée. Frappé lui aussi, pendant la maladie de sa compagne, M. Aucapitaine mourut deux jours après elle, sans même qu'on eût osé lui apprendre qu'elle l'avait précédé dans la tombe.

Ainsi est mort un homme devant lequel s'ouvrait une belle carrière. Il possédait, en effet, les talents et l'honnêteté inébranlable si nécessaires à ceux qui ont en main l'administration des indigènes; au fait de toutes les ruses arabes, il savait, par son esprit droit et sagace, deviner et déjouer les fourberies dont les Français sont si souvent dupes. Son mérite le rendait donc digne de prétendre aux plus hautes positions.

L'Algérie perd en lui un de ses plus fervents amis, et ceux qui aiment la science et s'intéressent aux études historiques dans ce pays, doivent regretter amèrement la

mort de celui qui, pendant sa vie, avait consacré tant de veilles à la découverte du passé.

Il a dû laisser bien des notes, bien des travaux inachevés; aussi, la Société archéologique émet-elle le vœu que quelque pieuse main recherche dans ses archives ce qui peut être publié, et complète ce qui est resté inachevé, rendant ainsi à la science un service, et à Aucapitaine un dernier devoir.

ERRATA

Page 179, deuxième ligne, au lieu de 120,000 palmiers, lisez Dans le Ziban il y a 563,000 palmiers, qui donnent 141,000 quintaux de dattes par an. Il y a, en outre, 200,000 palmiers environ qui ne produisent pas, de sorte que le total des palmiers du Ziban est d'environ 800,000. »

TABLE DES MATIÈRES

AVANT-PROPOS

Liste alphabétique des membres titulaires..

Membres honoraires...

Membres correspondants

Membres du bureau en 1868..

Commission chargée de l'examen des manuscrits..
Sociétés correspondantes...

Kitab el Adouani ou le Sahara de Constantine et
de Tunis, par M. L. FERAUD, interprète de 1re
classe de l'armée.

Lettre à M. le Président de la Société Archéologi-
que sur des inscriptions recueillies dans le cercle
d'Aïn-Beïda, par M. E. DEWULF, capitaine du
génie, commandant supérieur...

Etudes historiques sur les Amamra, par M. Justin
PONT, lieutenant au 3e régiment de tirailleurs
algériens, chef du bureau arabe d'Aïn-Beïda ...
Une page de l'Histoire de l'Invasion arabe,
par M. E. MERCIER, interprète judi-

Kahena,
ciaire..

[ocr errors]

XI

XIII

XIV

XV

XVI

XVI

1

209

217

[ocr errors]

la

241

Suite de l'Histoire de Constantine sous la domina-

tion turque, 2e période, de 1647 à 1792,

-

par M. E. VAYSSETTES..

--

255

« PrécédentContinuer »