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AVANT-PROPOS

Le Recueil que nous offrons aujourd'hui au public est le deuxième de la nouvelle série que nous inaugurions l'année dernière. Nous croyons, dans ce second volume, avoir tenu toutes les promesses faites les années précédentes, alors que, pour donner une plus grande impulsion aux études sur notre province, nous élargissions notre cadre et nous admettions, parmi les travaux à publier, tout ce qui peut intéresser l'histoire, l'épigraphie, la linguistique et les sciences de notre pays africain.

Chaque travail inséré dans nos Notices et Mémoires, a une valeur incontestable qu'il nous siérait mal d'apprécier ici. C'est au public à nous juger, et à reconnaître que nos efforts n'ont pas été stériles. Et s'il arrive qu'on retrouve parfois, dans ces travaux, des inscriptions ou

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des ébauches d'études déjà publiées dans un de nos précédents Recueils ou dans d'autres publications de sociétés savantes, c'est que l'auteur a cru de son droit de les reprendre pour les compléter, ou pour faire entrer les détails dans une œuvre d'ensemble qu'il rend plus complète.

Le volume de cette année, beaucoup plus considérable que les précédents, sous le rapport de l'importance et de la quantité des mémoires et notices, se trouve aussi augmenté d'un plus grand nombre de feuilles d'impression comme toujours, de belles planches viennent s'ajouter à ces travaux et en rehausser l'éclat et la valeur.

Si la Société archéologique de Constantine continue à marcher dans cette voie de progrès et à recueillir, chaque année, une aussi abondante moisson scientifique, elle sera sans doute forcée, et cela peut-être dès l'an prochain, de scinder sa publication en deux livraisons, qui formeraient un beau et fort volume.

Mais si nous avons à nous louer de l'augmentation toujours croissante des travaux à publier, nous avons, hélas ! d'un autre côté, bien des pertes à déplorer: nos rangs s'éclaircissent; nous avons plusieurs pertes à signaler. Membres actifs ou honoraires, les morts que nous enregistrons cette année ont été enlevés dans la fleur de l'âge, et alors que quelques-uns d'entre eux nous promettaient le concours utile et dévoué qu'ils nous avaient déjà prêté.

Nous avons surtout à déplorer le décès de M. Marchand, notre ancien bibliothécaire, dont on trouve la signature dans plus d'un de nos volumes, et celle, non

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moins regrettable, de M. le baron Aucapitaine. Les journaux de la localité ont donné une notice assez complète de la vie de M. Marchand nous publions, à la fin de ce Recueil, la Nécrologie de M. Aucapitaine, due à un membre de notre Société.

Enfin, la mort de M. Lapaine, ancien préfet de Constantine, de M. le capitaine Pigalle et de M. Cordonnier, ancien adjoint au maire, nous privent de cette bonne sympathie, si chère à tout travailleur qui aime à savoir d'avance qu'il trouvera, dans ses collègues ou dans ses lecteurs, une douce bienveillance et une grande impartialité de jugement.

L'accueil sympathique qui, jusqu'à ce jour, nous a encouragés dans nos travaux et dans nos publications, ne nous fera pas non plus défaut cette année, nous l'espérons du moins; car nous avons mis tous nos efforts à rendre ce volume digne de ses devanciers, ainsi, d'ailleurs, que nos lecteurs le verront par la nomenclature suivante des travaux qu'il contient.

I. M. Féraud, notre secrétaire, nous donne aujourd'hui la traduction du Kitab el-Adouani ou le Sahara de Constantine et de Tunis, travail original et rempli de détails curieux et historiques, dans le genre des ouvrages publiés d'Ibn-Khaldoun, Ibn-Haucal et El-Kairouani. Notre secrétaire a su rendre ce travail plus intéressant encore par les nombreuses notes qu'il y a ajoutées, et qui sont pleines d'une érudition de bon aloi.

II. M. le commandant supérieur Dewulf, que les nombreuses occupations d'une nouvelle position à Bis

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kra) ont empêché de tenir les promesses faites dans la préface de notre dernier Recueil, nous a cependant envoyé l'explication de quelques inscriptions recueillies dans le cercle d'Aïn-Beïda, explication qu'il a communiquée à M. Léon Renier, le savant archéologue. M. Dewulf, dans sa modestic, n'oublie pas de nous soumettre les observations que M. Léon Renier a bien voulu lui faire.

III. - M. Justin Pont, un de ces jeunes officiers qui, au milieu des devoirs imposés par les affaires arabes, savent aussi trouver le loisir de s'occuper d'études et de recherches historiques, nous fournit une bonne monographie des tribus formant le kaïdat des Amamra.

IV.

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M. Mercier, interprète judiciaire, a rédigé, à son tour, une nouvelle page de l'histoire de l'invasion arabe, en nous racontant la vie, les faits et gestes de la célèbre Kahena, cette Jeanne-d'Arc des Berbères. Nous n'éprouvons qu'un seul regret : c'est de voir M. Mercier priver ses lecteurs de recourir aux sources où il a puisé les détails intéressants qu'il fournit sur cet épisode de l'invasion arabe; mais nous espérons qu'une prochaine notice sur la même période comblera cette lacune.

V. -Nos lecteurs ont pu apprécier, dans notre dernier volume, avec quelle sagacité, nous dirons même avec quelle minutie (fort louable quand il s'agit d'écrire l'histoire), M. Vayssette nous a donné le commencement d'une Histoire de Constantine sous la domination turque. Cette fois, il nous a fourni la suite de ce travail, qui em

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