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Les gens des ksour de Zeriba-es-Ser'ri étaient les alliés des Omeïades. On les laissa là pour qu'ils se livrassent à la culture et à la plantation des arbres.

Badès est encore occupée par les descendants de ses anciens habitants, qui étaient d'origine chrétienne. Il en est de même de Tahouda, Toulga, Bordj-el-'Amri, Biskra, Farfar, Ben-Tious et Djerbana (1). Les nomades du Zab étaient tous serviteurs des Omeïades.

Les gens de Djerdanïa sont ceux qui se déclarèrent pour Moaouïa dans la lutte qu'il soutint contre Ali, gendre du prophête.

Le Souf n'avait jadis aucun habitant, ni maîtres ni esclaves; son territoire appartint d'abord à trois cents individus de Kaïrouan, qui avaient l'habitude de le parcourir avec leurs troupeaux et leurs chameaux.

(1) Djerdanïa ou plutôt Sardanïa, petite ville appartenant jadis aux Beni-Obaïd, non loin de Kaïrouan. D'après Ibn-Khaldoun, cette ville était ainsi nommée parce qu'elle fut d'abord peuplée par des Sardes enlevés de leur ile par les Arabes.

Badès, village situé sur une colline, sur la rive gauche de l'Ouedel-Arab, à 13 lieues à l'est de Biskra. Sa population actuelle est d'environ 250 individus.

Tahouda est un village situé à 16 kilomètres à l'est de Biskra, sur une colline. Sa population est aujourd'hui réduite à 36 individus. Aux environs de Tahouda ou trouve plusieurs ruines romaines.

Toulga, oasis et village situés à 31 kilomètres à l'ouest de Biskra. Sa population est d'environ 1450 individus. On y voit encore les ruines d'une citadelle romaine, d'où l'on peut supposer que Toulga était un point plus fortement occupé que les autres oasis.

El-Bordj, oasis et village à 4 kilomètres au-delà du précédent. Sa population est d'environ 800 habitants.

Farfar, oasis et village à 31 kilomètres à l'ouest de Biskra. Population, environ 550 habitants.

Ben-Tious, oasis et village à 30 kilomètres au sud-ouest de Biskra. 300 habitants environ.

Les habitants de Constantine étaient d'origine chrétienne. Ceux du Moghreb, depuis Constantine jusqu'à Tlemsen, descendent de Mahalan ben Tarek. Ils étaient pasteurs et nomades, de la descendance de Djalout (Goliath). Quand ils apostasièrent, on les amena en occident au nombre de quatre cents individus, et on les établit entre Constantine et Tlemsen.

Quant à Badja, située sur le bord de la mer (1). (Ici se trouve une lacune).....

Les Ouled-Zeïan, qui habitent les montagnes du Moghreb, sont une peuplade dont personne ne connaît ni l'origine, ni les liens de parenté.

Les familles qui résident dans le Djebel-el-Mahmel, la Sebikha-Garâ et l'Oued-Djedi (2) jusqu'à la montagne des Beni-Barbar, sont des descendants de Djalout. Ceux qui habitent le versant de cette montagne appartenaient à une peuplade du Moghreb qui embrassa la religion musulmane (3).

(1) Badja, à 36 kilomètres au sud de Tabarka; population de 5000 âmes. Il se fait dans cette ville un grand commerce de grains. C'est l'ancienne Vacca de Salluste.

(2) Voir, pour le Djebel-el-Mahmel, la note ci-dessus, page 27. SebikhaGara est au sud de Tébessa.

(3) Nous ajouterons quelques mots confirmant les faits énoncés par ElAdouani. C'est qu'il existe encore, de nos jours, beaucoup de populations juives dans les tribus, notamment chez les Hanencha, les Zemoul et en Kabilie. Leur origine doit être la même que celle des Djeraoua de l'Aurès, dont parle Ibn-Khaldoun.

M. Pelissier, dans sa description de la régence de Tunis, signale aussi des israélites dans la tribu des Dreïd, vivant exactement de la même vi que les Arabes, armés et vêtus comme eux, montant à cheval comme eux et faisant au besoin la guerre comme eux. Ces Juifs sont tellement fondus avec le reste de la population, qu'il est impossible de les en distinguer. Ils ont même perdu cet accent nasillard qui, presque partout, caractérise leur race.

Les Oulad-Zeïn, qui se subdivisèrent en Oulad-Zid, Oulad-Saâd, Oulad-Ali, Oulad-Hamed (L) et Oulad R'anem, vinrent en Ifrikïa avec Messerouk-ben-Handala, dont nous allons raconter l'histoire.

Messerouk-ben-Handala ayant tué son cousin des BeniKhed, prit la fuite avec trente de ses parents, et emmena à sa suite les Ouled-Zeïn désignés ci-dessus, qui étaient de race arabe.

Trois ans après leur passage en Egypte, ils arrivèrent å Barka (1). Jusque là, ils n'avaient pu s'établir auprès d'aucune ville, à cause de leur esprit turbulent. De Barka, ils allèrent au Djebel-Lakhdar (2), où il restèrent deux ans.

Mais ils recommencèrent bientôt leurs déprédations, en enlevant les troupeaux du souverain Hafsite. Celui-ci marcha contre eux à la tête de quatre mille cavaliers, et parvint à les expulser de la montagne.

Ils se réfugièrent alors auprès de Tripoli, où ils restèrent six ans; mais là encore, ayant assassiné l'oncle de Saâdi, celui-ci leur réclama le prix du sang. Ils prirent alors la fuite par une nuit obscure, et se retirèrent aux environs d'une petite ville située sur le bord de la mer et dépendant de la province de Tripoli. Saâdi leur envoya dire « Payez moi la dïa, sinon éloignez-vous pour vous soustraire à mes coups. »

Nous ne voulons rien payer, répondirent-ils, et nous ne voulons pas non plus nous éloigner du pays. Si tu te sens assez fort, viens nous en chasser !

(1) Barka, pays et ville de l'ancienne Cyrénaïque.
(2) Djebel-Lakhdar, au sud de la régence de Tripoli.

Le chef Tripolitain écrivit aussitôt au seigneur de R'damès (1) et à celui de Ouergla, qui lui amenèrent dix mille cavaliers de renfort.

Cependant, les habitants du pays, fâchés de ce qui arrivait à Messerouk-ben-Handala, se déclarèrent en sa faveur et lui fournirent un contingent de cinq mille cavaliers pour soutenir sa cause: Messerouk disposait déjà, pour son compte de mille chevaux.

La rencontre eut lieu à l'endroit nommé Kerhan, et on combattit de part et d'autre avec acharnement, depuis le lever jusqu'au coucher du soleil. Quand on se sépara, le parti de Messerouk avait perdu quatre cents cavaliers et celui du souverain de Tripoli mille.

Messerouk et les siens, se sentant impuissants, prirent la fuite et allèrent s'arrèter sur le bord de la mer, à l'endroit dit el-Fedjeradj, où ils séjournèrent trois mois.

C'est là que le seigneur de Gabès leur envoya souhaiter la bienvenue et leur offrir ses services. Ils al!èrent en effet à Gabés, s'y reposèrent et purent améliorer leur situation.

Parmi les gens de Messerouk, se trouvait un individu nommé Karan-ben-Amer, qui avait l'habitude de se promener dans les jardins des environs. Un jour, il prit

(1) R'damès, l'ancienne Cydamus, ville et oasis situés au sud-ouest de la régence de Tripoli. Sa population ne s'élève aujourd'hui qu'à 6 ou 7,000 habitants; elle possède un grand marché où affluent tous les produits du Soudan. Plusieurs voyageurs européens ont exploré R'damès et l'ont décrite avec soin. Voir les mémoires publiés par Richardson, le docteur Barth, le commandant de Bonnemain, M. Duveyrier et, en dernier lieu, par la mission envoyée à R’damès en 1862, sous la présidence de M. Mircher, chef d'escadron d'état-major.

des raisins et le maître du jardin étant survenu les lui arracha des mains; il s'en suivit une dispute, puis une lutte, dans laquelle le propriétaire des fruits eut la tête. fendue d'un coup de sabre. Karan-ben-Amer emporta le cadavre sur la plage, et le jeta à la mer afin de le faire disparaître.

Les parents de la victime ayant fait des recherches et ne trouvant pas le cadavre, accusèrent de ce meurtre les gens de Messerouk. Le souverain de Gabès leur ordonna alors de quitter le pays. Ils partirent, en effet, dans la direction de Kaïrouan; mais on refusa de les laisser s'y établir.

Parmi eux se trouvait un vieillard brisé déjà par le poids des années, nommé Trad-ben-Dabès, et qui ne marchait qu'en s'appuyant sur un bâton. Voyant Messerouk et les siens dans un grand désespoir, parce que, repoussés de tous côtés, ils ne savaient plus où diriger leurs pas, il vint au milieu d'eux et leur parla en ces termes :

Avez-vous suffisamment délibéré; ne vous reste-t-il plus aucune résolution à prendre?

Oui, lui répondit-on, avec abattement, nous avons épuisé tous nos conseils et nous ne savons que devenir.

Eh-bien, ajouta Trad, confiez-moi la conduite de vos affaires, et si vous consentez à m'obéir aveuglément, vous n'aurez pas à vous repentir d'avoir suivi mes avis.

Ils répondirent tous Nous te serons soumis; nous ferons ce que tu ordonneras et, s'il plait à Dieu, tu seras notre maître et notre seigneur.

J'exige autre chose, dit encore Trad; c'est que, désor

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