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débit de 810 litres à la minute. La djemâa de la tribu avait divisé en parcelles environ quarante hectares de terres, autour de ce puits, de manière que riches et pauvres pussent jouir de l'eau. Cette année, malgré la

grande sécheresse qui nous a été si fatale, les cultivateurs de Guellalïa ont eu une récolte évaluéc à 30,000 francs, en comptant le saâ de blé au prix de 30 fr. et celui de l'orge à 15 fr.

Constantine, 12 novembre 1867 (1).

L. FÉRAUD.

(1) M. l'ingénieur Jus, notre ami, nous a quitté hier pour aller commencer une nouvelle campagne artésienne. Nous n'avons pas à lui souhaiter de nouveaux succès; ceux qu'il a obtenus, jusqu'à ce jour, répondent de l'avenir. Mais autant pour lui que dans l'intérêt de l'œuvre civilisatrice qu'il poursuit avec zèle, nous devons faire des vœux pour que sa santé soit respectée par les derniers effets de l'épidémie qui a frappé la province.

TRADUCTION

كتاب العدواني

KITAB EL ADOUANI

Louange à Dieu seul !

Son gouvernement seul est durable!

de l'histoire du était aux

était aux Beni

Les écrivains qui se sont occupés pays rapportent que Kaïrouan (1) Makhzoum, tribu Koraïchite venue de la Mecque (2). Tripoli était aux Lakhm, dont les alliés étaient juifs. Ces mêmes historiens disent que les Kâb, branche issue des Makhzoum, ayant à leur tête Ben-Rezek (3), eurent pendant un certain temps le pouvoir en Ifrikia. De ces derniers sortit Allac.

(1) Kaïrouan, ville sainte et célèbre dans les annales musulmanes, fondée par Okba à l'époque de l'invasion des Arabes dans le nord de l'Afrique.

(2) Voir, pour l'origine et la généalogie des tribus, l'histoire des Arabes avant l'Islamisme, par Caussin de Perceval. Les Benou-Makhzoum, les Lakhm, les Hachem et les Kâb appartenaient à des tribus venues de l'Arabie. Consulter aussi Ibn Khaldoun.

(3) Il existe encore dans la Tunisie une puissante tribu du nom des Oulad-Rezek, qui a toujours joué un grand rôle dans les événements du pays.

Les habitants du pays compris entre Tebessa et la Kala descendent des Riàh, Zerloum et Eïad.

Les gens de Madjena (1) sont des Oulad-Amer-benHilal, desquels est issue la peuplade des Charen (2). Les Kerfa sont originaires d'une fraction des BeniDrar-et-Taï.

Les Abbassa descendent de Foudil-ben-Abbas.

Les Aloui sont de la postérité de 'Adi; ils portèrent ensuite le nom de Beni-Hafès, et après avoir eu le pouvoir en Ifrikïa, ils tombèrent en décadence et s'éteignirent par leur propre faute. La cause en est qu'ils n'eurent parmi eux aucun homme capable de les diriger.

Les gens du Sahara sont de la postérité de Adjoudjben-Tikran le Juif (3). Ils habitaient jadis Khaïbar (4); c'est un fait qui nous a été transmis par Salem-benAdnan.

Quant aux populations qui occupent la campagne qui s'étend entre Constantine et la mer, la majeure partie d'entre elles s'allia aux Koraïchites lorsqu'ils vinrent dans la contrée. Elles étaient originaires de la Perse et des Coptes, et se livraient à l'élève des moutons et des bœufs.

Les habitants des montagnes du Moghreb, tels que

(1) Madjena, ancienne ville située à une trentaine de milles N. E. de Tebessa.

(2) Les Charen, tribu Tunisienne dont le territoire est situé à peuprès en face de notre cercle de Souk'-Ahras.

(3) Le premier qui régna dans le désert fut Biouloutan-ben-Ticlan. (el-Kaïrouani).

(4) Khaïbar, ville juive dans le Hidjaz, conquise par Mahomet et dont la population fut dispersée.

ceux de l'Ahmar Kheddou (1) et du Djebel-el-Malah, sont des Lakhm. Ils épousèrent des femmes du Fars et de l'Adjem, c'est-à-dire de familles d'origine persane ou romaine dont les aïeux étaient déjà établis dans ces montagnes. Les Lakhm, en venant de l'Orient en Occident, avaient laissé leurs femmes dans leur patrie; beaucoup d'entre eux arrivèrent, du reste, étant encore adolescents.

Tous ceux d'entre les Juifs, les Coptes et les chrétiens qui embrassèrent la religion musulmane à la venue des nouveaux conquérants, devinrent les alliés des Koraïchites, surtout des Beni-Hachem, parce que ceux-ci avaient des mœurs plus douces que leurs autres compagnons et que leur type était plus beau.

Les ksour de l'Ifrikïa, en long et en large, étaient jadis habités par des Juifs et des chrétiens qui se soumirent aux Beni-Hachem.

Les populations des contrées septentrionales étaient pasteurs et tiraient leur origine des Himyarites.

La force des ksour du Sahara consistait dans leur cavalerie; les juifs qui habitaient ces ksour descendaient des Beni-Abd-ed-Dar (2).

(1) La grande chaîne qui se détache par le col de Tinougarin du point culminant des Aurès forme la ligne centrale à laquelle se rattachent tous les autres systèmes montagneux entre l'Oued-Abdi, au nord, et la plaine du Zab-Chergui au Sud. Toute cette partie montagneuse porte le nom collectif d'Ahmar-Kheddou, « la joue rouge,» à cause de la teinte rougeatre qu'elle prend lorsqu'elle est éclairée par le soleil. Les pentes de l'Ahmar-Kheddou sont couvertes de forêts dont les principales essences sont le genevrier, le pin et le chêne. La superficie boisée peut être évaluée à plus de 20,000 hectares. Les plus belles forêts sont celles des Beni-Melloul et des Beni-bou-Seliman: malheureusement le défaut de routes empêche de les exploiter.

(1) Abd-ed-Dar, fils de Cossay. Voir l'histoire des Arabes, par Caussin de Perceval.

El-Malleka (1) resta occupée par ses anciens habitants, qui descendent des chrétiens. Il en est de même pour Cafsa (2). Les gens de Gabès (3) étaient des chrétiens de Syrie, qui apostasièrent entre les mains d'Abou-Beker, et qui accompagnèrent ensuite 'Aoun-ben-Cheddad dans le Moghreb. Ils vinrent avec lui, au nombre de quatre-vingt familles, et s'établirent à Gabès. Près de là se trouve une montagne nommée Ed-Dahara, que vinrent habiter les gens des Beni-Zid-ben-Omeïa (4). Ils amenèrent avec eux cinquante alliés issus des Coptes et des Ambar (5), qui allèrent se fixer dans la montagne des Beni-Barbar (6) et à Lïana (7). Ils bâtirent une ville, nommée Oum-el-'Az; mais cette ville étant tombée en ruines, ils retournèrent dans la montagne.

(1) Malleka est le nom arabe d'un fort qui défendait l'antique Carthage. (2) Cafsa, en Tunisie, bâtie au pied du Djebel-Bení-lounès; c'est la Capsa des anciens, prise par Marius dans la guerre de Jugurtha.

(3) Gabès, ville de la régence de Tunis, à six milles de la mer; c'est l'antique Tacape.

(4) La grande tribu des Beni-Zid occupe encore le territoire situé au fond du golfe de Gabès, traversé par la chaine du Djebel-Dahara. (5) Ambar, ville située sur l'Euphrate, en Perse.

(6) Les Beni-Barbar occupaient autrefois un territoire beaucoup plus vaste que celui qu'ils occupent aujourd'hui. Ils sont confinés sur la rive ouest du cours supérieur de l'Oued-Biger et du cours inférieur de l'OuedFerroudj, dans les montagnes du Djebel-Charchar. Le Djebel-Charchar forme une grande muraille qui se dirige du N. E. au S. O., en bordant l'Oued-el-Arab sur sa rive gauche; il se rattache, vers les sources de l'Oued-Biger aux Djebel-Mahmel et Djebel-Zouï, qui sont la ligne de partage entre les eaux qui coulent vers le Sahara et celles qui parcourent la région des plateaux du nord-est de l'Aurès.

On trouve de nombreuses ruines romaines dans le Djebel-Charchar; mais elles n'ont pas encore été étudiées. Les Beni Barbar ont un millier d'habitants qui habitent cinq villages.

(7) Lïana est un village entouré d'une oasis de palmiers située sur la rive droite de l'Oued-el-Arab, dans le kaïdat de l'Ahmar Kheddou, à 13 lieues. est de Biskra. Sa population est d'environ 600 habitants.

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