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Le culte de Set comme bon Dieu était généralement répandu parmi les rois et ils aimaient à se nommer après lui. Il y à une couple de stèles qui prouvent d'une manière évidente qu'il reçut honneur aussi de la part de personnes de condition inférieure. Sur une des stèles au musée de Leyde est la figure d'un nommé Kiana, sacrifiant à Set-noebti le tueur du dragon." Toute la réprésentation a été dorée autrefois et on voit en haut le ciel avec le soleil et la lune; en dessous le soleil on lit:,,Set-noebti grand dieu." Ces mots ont rapport à la personne qui s'y trouve dessous, tuant le dragon. Cette personne présente le type Asiatique et le dragon à la tête d'homme le type Égyptien. Plus bas se trouve l'Égyptien Kiana, qui sacrifie à Ra dans le caractère de Noebti. Cette stèle est d'un travail exquis comme celui des monuments de la XVIII dynastie. Il est remarquable que Set est répresenté ici comme Ra, dieu suprême et tueur du dragon et plus loin nous verrons qu'il devient dragon lui même, qui menace a chaque instant les dieux les plus honorés. Comme dieu des tribus Asiatiques il présente le type de ces peuples. Ce petit monument est donc d'une grande valeur parceque la domination des Asiatiques en reçoit un témoignage irrécusable et outre cela c'est une preuve du bon accueil que l'on fit à leur dieu, quoiqu'on le considérait toujours comme Set le dieu d'Ombos. Ce n'étaient pas les rois seuls qui le rendirent honneur, car cet homme mort était un homme du peuple, ce qui prouve que le peuple imitait en cela ses rois. On allait même jusqu'à emprunter des noms au nom de ce dieu. Nous avons une preuve pour cela dans une autre stèle qui se trouve aussi à Leyde, où l'on voit représenté un garde du palais de Thoutmès,

nommé Noebti et sa femme Set-amon, qui sacrifient à Osiris. 30

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Avant de terminer ce chapitre, nous dirons quelques mots encore sur les Scarabées. On s'en servit en guise d'amulettes ou d'ornements et ils sont pourvus d'inscriptions qui prouvent l'honneur que l'on rendit à Set. Ils remontent à la XVIII et à la XIX dynastie et portent les titres de Séthos ou Menephtah. Tous ces monuments réunis prouvent d'une manière évidente que Set, le dieu par excellence des pasteurs ou Hyksôs, fut gardé en honneur spécial par les rois et le peuple pendant les XVIIIe et XIXme dynasties. Plus tard Set a perdu cet honneur et fut méprisé au même dégré qu'il avait été adoré jadis. La cause de ce changement n'est pas difficile à trouver; il était devenu le dieu des tribus des Pasteurs; une invasion que l'on regardait, à partir de la XX dynastie, comme le plus grand fléau qui eut pesé encore sur l'Égypte et qui fut placé sous sa protection particulière. Voyons maintenant, comment il est représenté comme dieu malin.

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II.

SET COMME DIEU MALIN.

Pendant le règne de la vingtième dynastie, une persécution religieuse générale fut ordonnée contre le culte de Set et le dieu guerrier tant exalté jadis, fut detroné, son nom et son image effacé ou mutilé sur les monuments, partout où il n'échappait aux recherches avides. Sous

la XXIme dynastie son culte à disparu et quoiqu' avec la XXIIme dynastie une nouvelle succession de rois, originaire de Tanis, monte sur le trône de l'Égypte, l'ancien dieu de Tanis continue à étre méprisé.

Les prêtres prirent part à cette extermination et comme nous l'avons déjà observé, ce n'est qu' avec grande peine que l'on peut découvrir quelque vestige du culte de Set comme bon dieu.

Il y en a d'avantage de Set en sa qualité de dieu malin. On a poussé la haine jusqu'au point de bannir son nom hors du monde, en même temps que l'on détruisit son image, que l'on remplaça par une autre divinité. Commencons encore à examiner les papyrus et en premier lieu les rituels. Nous le rencontrons dans le premier chapitre, combattant contre le dieu Horus. Pour expliquer ce passage il faut que nous citions le mythe en son entier, tel qu'il a été conservé par Plutarque et auquel les papyrus font allusion à chaque instant.

Plutarque nous la communique dans son étude sur Isis et Osiris de cette manière: Osiris le soleil et Isis la lune

qui avec Thoth sont les trois dieux principaux des Égyptiens, condescendirent à quitter le ciel afin de favoriser la terre de leurs bontés. Isis inventa le blé et Osiris les outils de labourage. Il attela le premier le taureau à la charrue et pourvut les hommes de fruits de toute espèce, outre cela il leur donnait des lois qui réglaient le culte et la vie sociale. Après avoir comblé de ses faveurs la vallée du Nil, il part pour faire participer les autres pays à ses bienfaits. Il vainquit avec une armée immense tous les peuples, non par la force des armes mais par la musique et des paroles. Son frère méchant fut Typhon

qui portait aussi le nom de Set, poussé par jalousie et par haine il s'empara, pendant l'absence de son frère, du trône de l'Égypte et conçut l'intention d'assassiner son frère, lorqu' Isis fit échouer ses desseins. Après le retour de celui-ci il trouva moyen de l'enfermer dans une caisse qu'il jetta en mer où périt Osiris. En apprenant ce crime Isis se mit à lamenter et à se désoler, cherchant partout afin de trouver la caisse avec le défunt. Pour venir à bout de cela elle choisit pour son aide Anubis, fils d'Osiris et de sa soeur Nephthys, qui fut pendant quelque temps l'épouse de Typhon. Anubis possédait les qualités du limier. Ils cherchèrent en vain pendant longtemps, car la caisse était arrivée à Byblos en Phénicie où le bois prenant racine était devenu un grand arbre, à cause de la force énorme qui s'exhalait du dieu qui se trouvait dedans. Cet arbre fut bientôt abattu et avec le cadavre qu'il renfermait, placé en guise de colonne dans le palais du roi de la Phénicie. Tout cela est rapporté à Isis par Anubis. Isis va se mettre après cela dans l'attitude d'une femme désolée devant les murs de Byblos et se laisse engager comme nourrice par les servantes de la reine, qui venait d'accoucher d'un fils. Au lieu d'allaiter l'enfant, ele lui met le doigt dans la bouche et le pose la nuit sur le feu, afin de le purifier des taches de la terre. La reine qui vit cela avec terreur, commença à crier de toutes ses forces, sur quoi Isis apparait comme deésse dans un orage, touche de sa main la colonne, de manière que la caisse et le cadavre en sortent. Elle s'en empare et les cache dans l'endroit le plus épais de la forêt. Typhon se trouvait par hasard à la chasse et découvre le corps, qu'il coupe en quatorze morceaux qu'il jette autour de soi.

Isis en retrouve treize, qu'elle range ensemble de manière à en faire un corps entier et ajoute à la place de ce qui y manque, du bois de sycomore. Le défunt Osiris apparait ensuite à son fils qu'il excite à la vengeance contre Typhon. Ce fils réunit ses fidèles et triomphe de Typhon qu'il fait prisonnier. Cependant Isis, par compassion pour Typhon le délivre, après quoi il s'enfuit avec ses compagnons dans le désert.

Après cela Horus prend possession du trône de son père et devient le dernier des dieux qui ont regné sur les mortels. Sur ces entrefaites Osiris est devenu roi et chef des régions inférieures (de l'hadès).

C'est à ces légendes que l'on fait allusion chaque fois et dans le premier chapitre du Rituel nous les trouvons déjà cités. Le défunt y est répresenté comme paraissant devant le siège de justice d'Osiris où sa vie et ses oeuvres seront soumises à un jugement équitable. Il faut qu'il plaide lui même sa cause et afin de disposer Osiris favorablement à son égard, il se compare à Horus qui, sollicité par son père, combattit Typhon ou Set. Le titre du premier livre chapitre 1-15 est conçu en ces termes: ,,Commencement des chapitres de la manifestation au jour de la résurrection des manes (ceux qui sont devenus esprits après la mort) dans Ker-neter (ou la demeure inférieure, c'est le nom le plus ordinaire du séjonr des morts). On le dit (ou lit) le jour de l'ensevelissement. Que le défunt N. N. justifié, avance dans la manifestation au jour." Lorsque le défunt était justifié et qu'il avait subi toutes les épreuves dans le séjour de la purification, il se levait avec le soleil dans l'orient et faisait part, comme àme bienheureuse, du nombre de ceux qui

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