Images de page
PDF
ePub

III.

LA RELIGION.

SECONDE PARTIE.

La religion des Hy k sôs.

Comme nous l'avons remarqué dans le chapitre précédent, plusieurs nations arrivèrent de l'Asie dans la basseÉgypte, qui fut conquise et dominée pendant quelque temps par eux. Nous avons pu constater aussi que ces tribus d'origines différentes se sont trouvées là ensemble, environ vers la même époque que les Phéniciens fondèrent des colonies. Sur les monuments, ces tribus étrangères sont indiquées comme des Palestiniens sous le nom de Chet. La tradition Arabe leur donne le nom d'Amaleku ou d'Amalécites, l'histoire Hébraïque les considère comme les ancêtres des Israélites et selon les légendes des Berbères, ce furent des Philistins ou Phéniciens qui pénétrèrent jusqu' aux confins de l'Afrique, mais toujours nous rencontrons toutes ces tribus mêleés ensemble. Tantôt Moïse est cité comme chef du peuple émigrant, tantôt

--

leur conducteur s'appelle Hiérosolyme ou Judée, mais toujours la tradition Hébraïque est étroitement liée à toutes ces légendes historiques.

L'histoire des Hébreux récèle d'ailleurs des relations intimes qui existèrent entre les différentes tribus. Nous réunirons toutes ces tribus sous le nom collectif de Hyksôs. Nous pourrions les appeler aussi et avec raison les Chetites ou Pasteurs, mais la première dénomination présente l'avantage d'être plus généralement connue en même temps qu'elle permet une conception plus étendue.

Que savons nous concernant la religion de ces tribus ? L'examen des documents qui ont été conservés, nous apprendra quels sont les vestiges que nous en trouvons dans les récits des anciens Hébreux.

Selon le papyrus Sallier I dont nous parlions déjà, le dieu de ces tribus était Sutech. C'est ce dieu qui sera le sujet de nos recherches dans les pages qui suivent. Nous lisons que le roi Apophis choisit ce dieu comme maître suprême et que ce fut le seul parmi les divinités Égyptiennes à qui il rendit hommage et auquel il dédia un temple solide et magnifique. Cet Apophis, un des rois Pasteurs, le quatrième selon la liste de Manethoos, était le monarque souverain de la Basse-Égypte. Il avait pour capitale Avaris ou Ha-uar et nous avons remarqué que le village actuel de San, renferme encore les ruines de cette ancienne capitale. Le culte de Sutech, le dieu des tribus étrangères, s'unit à celui du dieu Égyptien Set, dont l'adoration remonte à une très haute antiquité. Du temps de la sixième dynastie, il y avait déjà un autel où son nom était inscrit dans la série des dieux principaux. Quel fut à cette époque le degré

de nationalité dont jouissait ce culte ? C'est une question, dont l'examen nous mènerait trop loin et qui sort du cadre de ce travail. Il est probable qu'il était un dieu local que l'on révéra particuliérement à Ombos et qui plus tard fut placé parmi les autres dieux après la réunion des différentes régions. Il nous suffit de savoir que son culte fut gardé en honneur spécial par les Hyksôs et que ce ne fut que vers la vingtième dynastie qu'il fut abandonné. Jusqu'à cette époque il reçut les honneurs divins aussi de la part des gouvernements Egyptiens pur sang, comme le furent ceux de la dix-huitième et dix-neuvième dynastie. Les princes considérèrent comme un titre distingué de s'appeler: ,,Aimé de Set" ou aimé d eSutech. Peu à peu cependant toutes les qualités excellentes de Set disparaissent et lui que l'on nommait le bon dieu par excellence, se voit transformer dans un être qui représente la personification du mal. Une persécution acharnée éclate contre lui, pendant laquelle les monuments ornés de son image sont livrés à la mutilation. Il est difficile de fixer l'époque juste de cette révolution et de rendre compte des motifs qui la firent naître. Pour procéder regulièrement à la solution de ces questions, nous examinerons d'abord ce que nous trouvons rapporté de Set comme un dieu bon, pour rechercher plus tard ses titres à la qualité de dieu malin.

« PrécédentContinuer »